La victoire de Villars à Denain, le 24 juillet 1712

La victoire de Villars à Denain, le 24 juillet 1712

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« Monsieur le maréchal, vous nous avez sauvés tous »
Louis XIV

 

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Le 24 juillet 1712, le maréchal de Villars remporte à Denain une victoire inespérée sur les Impériaux et les Hollandais commandés par le prince Eugène. La guerre de Succession d’Espagne met Paris en danger mais, trompant l’ennemi par une manœuvre habile, Villars sauve « in extremis » la France de l’invasion et permet à Louis XIV d’obtenir la paix dans des conditions honorables, qu’il n’aurait pu espérer quelques années plus tôt. Yves-Marie Bercé, de l’Académie des inscriptions et belles- lettres, évoque le miracle de « l’Heureux Villars » et sa place dans notre « roman national » sur Canal Académie .
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Portrait of Louis XIV

Portrait of Louis XIV (Photo credit: Wikipedia)

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Au début du XVIIIe siècle, la mort, sans héritier direct, de Charles II, le dernier Habsbourg d’Espagne, pose une question dynastique qui va enflammer l’Europe.  

Louis XIV- au nom de feue la reine de France, Marie Thérèse d’Autriche , accepte pour son petit-fils, Philippe d’Anjou, la succession espagnole. 

La guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) prend, en France en 1709, l’aspect d’une guerre de défense nationale contre l’ensemble des puissances européennes. 

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<i>La Bataille de Denain</i>, huile sur toile de Jean Alaux (1849)

La Bataille de Denain, huile sur toile
de Jean Alaux (1849)
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Revers militaires et mécomptes diplomatiques des Franco-Espagnols

Yves-Marie Bercé précise : « la dernière guerre du long règne de Louis XIV-  se trouve à front renversé. 

Pour la première fois depuis deux siècles les Français et les Espagnols se trouvent réunis dans une alliance dynastique.
Les Britanniques, les Impériaux, les Hollandais contestent l’héritage de Philippe d’Anjou devenu Philippe V d’Espagne.

La force, la capacité militaire du royaume de France est mise à rude épreuve. Certes, la France est la puissance la plus considérable de l’Europe. Avec plus de vingt millions d’habitants, elle est de loin le pays le plus densément peuplé, le plus riche, le plus centralisé, le plus fermement dirigé et précocement administré, en face de puissances disparates. 
Mais, très vite, à partir de 1704 les Français accumulent les revers sur plusieurs fronts. 
À Höchstädt (13 août 1704), les deux plus grands généraux de l’alliance ennemie -le duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie- infligent une défaite désastreuse aux Franco-Bavarois. 
1706 -« annus horribilis » pour Louis XIV- est l’année la plus catastrophique pour les armes françaises. 

En 1709, cependant, la bataille indécise de Malplaquet vient prouver que la France n’est pas encore militairement abattue. À l’issue de cette sanglante journée, l’offensive ennemie sur Paris est stoppée et les coalisés se résignent désormais, jusqu’en 1712, à une guerre de position. 

Louis XIV- essaie de renouer des négociations mais les exigences des puissances coalisées sont à ce point élevées que, réduit à une position désespérée, il lance une sorte d’appel à la nation française pour expliquer que la poursuite de la guerre est inévitable. On lui imposerait de faire la guerre à son petit-fils d’Espagne : à cette demande humiliante, le roi avait répondu : « puisqu’il faut faire la guerre, j’aime mieux la faire à mes ennemis qu’à mes enfants. » »

L’assaut à la baïonnette du camp retranché de Denain le 24 juillet 1712

Après avoir présenté d’une part les personnalités d’exception que sont le maréchal-duc de Villars et le prince Eugène et, d’autre part, la terrible inquiétude de Louis XIV-   qui, ayant conscience de l’imminence d’une invasion jusqu’à Paris, envisage de transférer la Cour et le gouvernement à Chambord, Yves-Marie Bercé évoque le miraculeux armistice franco-anglais, puis la ruse de Villars et de son maréchal de camp Montesquiou qui sauve la France. 

Les troupes françaises, après une nuit de marche forcée de 25 à 30 kilomètres, attaquent Denain alors que le prince Eugène les attend à Landrecies. L’effet de surprise est total et décisif.

Villars, dans les jours suivants, exploite son avantage et reprend, petit à petit, les citadelles françaises perdues depuis trois ans. Les négociations commencées à Utrecht depuis le début de 1712 s’accélèrent.

Les traités d’Utrecht et de Rastatt 

Après l’Angleterre, à son tour, la Hollande, au lendemain de Denain, se résigne à traiter.

Seul l’empereur Charles VI s’obstine à ne pas vouloir reconnaître Philippe V et décide de continuer la guerre. 

Marshal Villars leads the French charge at the...

Marshal Villars leads the French charge at the Battle of Denain. Oil on canvas, 1839. (Photo credit: Wikipedia)

Enfin, deux succès militaires de Villars, la prise de Landau, en août, et celle de Fribourg, en octobre, amènent l’empereur à traiter avec la France. Un compromis honorable permet de signer les traités d’Utrecht (1713) et de Rastatt (1714). 
La guerre de Succession d’Espagne, qui a déchiré l’Europe pendant plus de dix ans et a été pour la France une terrible épreuve, est finie. Philippe V est reconnu comme légitime successeur de Charles II d’Espagne. Il renonce officiellement à ses droits de succession au trône de France.

Yves-Marie Bercé expose, alors, les clauses politiques, territoriales et commerciales des traités ainsi que la postérité dans les Écoles de guerre du XVIIIe siècle, et dans notre roman national, de la victoire de Denain, cette belle tactique originale menée avec un immense courage par, entre autres, les grenadiers de Villars.

En 1912, lors de la commémoration du deuxième centenaire, à la veille d’une nouvelle invasion des gens d’Outre-Rhin, on évoquait ce « sursaut d’énergie de l’âme française : un des beaux réveils de notre race ». 

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Patrick

sources :

— http://www.canalacademie.com/

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Le Dicton du Jour

Le vin d’avril est un vin de Dieu,
Le vin de mai est un vin de laquais

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Saints du jour

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–Bienheureuse Alde Tertiaire des Humiliés (+ 1309)


Le centre historique de Sienne dominé par la Torre del Mangia, le Duomo…

ou Alda ou Alida. Sienne en Toscane fut la ville de toute sa vie. Elle y épousa le jeune Bindo Bellanti, comme elle, de la noblesse siennoise. Elle aima cet époux dont la bonté était aussi grande que la piété. Lorsqu’il mourut, elle n’avait que trente ans et se consacra dans le « tiers Ordre des humiliés », des humbles. Puis elle soigna les malades à l’hôpital de sa ville, jusqu’à sa mort.

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autres Saints du jour

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–Saint Anaclet Pape (3 ème) de 76? à 88 (+ 88)


–Saint Saintin, disciple de saint Denis, et saint Anaclet.Vie de saint Denis. XVe siècle.

ou Clet. Son nom se trouve sur la liste des Papes, mais on ne sait rien de lui. Il est considéré comme le successeur de saint Lin. En raison de l’ignorance des actes de sa vie historique, son culte a été supprimé lors de la réforme de 1969, mais il est toujours cité dans la première prière eucharistique.
Il figure au martyrologe romain à la date du 26 avril.

 

–Saint Basile de Nicomédie (+ 322)
Alors que l’Occident commençait à connaître la paix religieuse avec l’avénement de l’empereur Constantin, l’Orient trouvait en Licinius un persécuteur plus farouche encore. Saint Basile était évêque d’Amasée. Il fut arrêté avec deux de ses diacres, lié par les poignets et les jambes, comme une brebis d’abattoir et mené ainsi jusqu’à la prison de Nicomédie. Il refusa d’apostasier et fut décapité.

 
Saints Dominique et Grégoire prêtres dominicains (13ème s.)
Toujours sur les routes, sans or ni argent, ils quêtaient chaque jour leur nourriture, annonçaient à tous la parole de Dieu, vénérés à Bezians en Aragon.
Saint-Dominique de Besians est invoqué pour écerter les risques d’être victime d’un accident alors qu’on chemine en région montagneuse.

 

–Saint Etienne de Perm Confesseur et évêque (+ 1396)
Il était le fils d’un clerc d’Oustioug en Russie. Très jeune, il entra au monastère de Rostov-le-Vieux où il apprit le grec et se perfectionna dans la connaissance des Saintes Ecritures. Nous connaissons sa vie par l’historien de saint Serge de Radonège. Devenu prêtre, il partit évangéliser les tribus païennes (Les Komis) qui vivaient sur les pentes occidentales de l’Oural, apprenant leur langue, la transcrivant avec un alphabet adapté et traduisant les Livres Saints à leur intention. Il connut bien des difficultés pour illuminer ces populations de la Grâce de l’Evangile, mais il les supporta avec patience. Devant le succès de cet effort missionnaire, le métropolite de Moscou lui conféra l’épiscopat. Il fut un évêque attentif à son peuple et, lors d’une famine, ce fut lui qui fit venir le blé de Vologda pour organiser des distributions gratuites à la population.

 

–Sainte Exuperance Vierge (+ 380)
Née à Troyes, elle se distingua très vite par son désir d’une vie austère toute donnée à Dieu. Elle appuyait sa vie spirituelle sur les religieux du monastère Saint Ursion à Isle et, sous la direction des pères, elle fut conduite sur le chemin de la Vie éternelle.

 

–Saint Guillaume et Pérégrin ermites (12ème s.)
Ermites près de Foggia dans les Pouilles.
« Saint Guillaume était originaire d’Antioche en Syrie; il naquit de parens très fortunés, qui lui donnèrent une éducation digne de son rang. Il se maria, entra au service de l’état, et remplit tous ses devoirs avec la plus scrupuleuse fidélité, selon le véritable esprit du christianisme, l’esprit de l’amour et de l’obéissance filiale envers Dieu.
Quand il priait, il avait le recueillement d’un ange; il était plein de respect pour la religion et ses ministres; tendre et bienfaisant envers les pauvres et les nécessiteux; toujours empressé à venir au secours de ceux qui étaient l’objet de persécutions ou de vexations injustes. Quant à lui-même, il s’imposait les plus grandes mortifications, et il était tellement résigné à la volonté de Dieu qu’il semblait avoir abjuré entièrement la sienne.
Guillaume avait un fils nommé Pérégrin, à qui il tâcha d’inspirer, par la plus sévère surveillance, les principes de toutes les vertus: il était persuadé que rien ne serait plus efficace à cet égard que l’exemple paternel; aussi son fils ne tarda-t-il pas à devenir non seulement la plus douce consolation de ses parents, mais aussi un modèle de véritable piété.
Après la mort de son épouse, Guillaume résolut de renoncer à toutes les affaires de ce monde, et de ne se consacrer qu’au Seigneur et au salut de son âme. Le père et le fils passèrent ainsi plusieurs années dans une pieuse union, s’édifiant l’un l’autre et ne s’occupant que des moyens de plaire à Dieu, sans s’inquiéter des choses temporelles. Lorsque Pérégrin eut atteint l’âge viril, il demanda à son père la permission de faire un pélerinage à Jérusalem et de visiter les saints lieux. Après avoir fini ses dévotions, il demeura encore quelque temps dans la Terre Sainte et prit du service dans un hôpital pour y donner gratuitement ses soins aux malades. Cependant son père, qui l’aimait tendrement, attendait son retour, et se voyant tous les jours trompé dans son attente, il partit lui-même pour Jérusalem, afin de voir encore une fois son fils. Mais sa santé était tellement affaiblie à la fin de son voyage, qu’il se vit forcé de demander à être admis dans un hôpital. Dieu voulut que ce fût précisément celui dans lequel Pérégrin s’acquittait de ses devoirs de charité. Le père ne reconnut pas son fils, et celui-ci ne se fit connaître que lorsque la maladie prit un caractère sérieux. Quelle fut alors la joie du père, lorsque dans ce garde-malade si plein de soin et d’attentions il vit son propre fils. Ils s’embrassèrent avec une sainte ardeur, et bientôt après ils eurent la consolation de pouvoir se remettre en route pour leur patrie. Ils vendirent à Antioche tout ce qu’ils possédaient, firent un second voyage à Jérusalem, firent don à l’hôpital, en faveur des pauvres et des malades, du produit de leur vente et partirent pour l’Italie, où ils s’établirent dans le royaume de Naples, dans une partie appelée Kapitanata, située sur la rivière Zarbaro (Nehervaro). Là ils exercèrent sur le peuple une influence salutaire, par leurs paroles et leur conduite, et devinrent, pour un grand nombre, un instrument de salut. Peu de temps après le vieillard chargé d’années tomba malade, et mourut, riche en vertus et en mérites. Ce coup fut si sensible à Pérégrin qu’il ne tarda pas à suivre son père dans les célestes demeures. Cette mort arriva dans le douzième siècle, et jusqu’au jour d’aujourd’hui, c’est le 26 Avril qu’on les honore publiquement l’un et l’autre. »

 
–Saint Jean de Valence Moine à Citeaux puis évêque de Valence (+ 1145)
Confesseur. Chanoine de la cathédrale de Lyon, il voulut devenir cistercien et c’est ainsi qu’il entra dans l’abbaye de Bonnevaux, près de Vienne en Dauphiné. Il y accueillit saint Pierre de Tarentaise, fonda les abbayes de Tamié et de Léoncel. Il fut appelé à devenir évêque de Valence, pour remplacer un évêque dont les folles dépenses et la dureté de coeur envers les pauvres, obligèrent saint Bernard à obtenir du Pape sa destitution. Saint Jean sut alors redonner vie et paix à son Eglise durement touchée et bouleversée par les errements de son prédécesseur.

 

 

–Saint Joannice (+ 1430)
Il passa la plus grande partie de sa vie dans les solitudes du Kosovo, où de nombreux disciples, attirés par sa sainteté, vinrent chercher près de lui les conseils dont leur vie spirituelle avait besoin.

 

–Notre Dame du Bon Conseil. 1467


l’apparition de Notre-Dame du Bon Conseil est si célèbre, Son image si répandue et si honorée dans l’Église, qu’il convient de donner place à cette forme de dévotion.
La petite ville de Gennazano, à dix lieues environ de Rome, sur les montagnes de la Sabine, honora, dès le Ve siècle, la Sainte Vierge sous le vocable de Notre-Dame du Bon Conseil.
Au XVe siècle, l’église menaçait ruine. Une pieuse femme, nommée Petruccia, entreprit de la reconstruire, malgré ses quatre-vingts ans ; elle y employa sa fortune, qui ne suffit pas à l’achever. Petruccia prédit que la Sainte Vierge achèverait l’oeuvre.
Or, le 25 avril 1467, à l’heure des vêpres, une céleste harmonie se fit entendre dans les airs, la foule vit descendre une nuée brillante qui alla se reposer sur l’autel de la chapelle de Saint-Blaise, par où avait commencé la restauration de l’église. Au même moment, toutes les cloches du pays sonnèrent leurs plus joyeuses volées. La nuée disparue, la foule émerveillée aperçut une image de Marie portant l’Enfant Jésus, peinte sur enduit et se tenant au fond de l’autel, près du mur, sans appui naturel.
Il fut dûment constaté que cette peinture avait été transportée miraculeusement d’une église de Scutari, ville d’Albanie. La Providence avait voulu la soustraire aux profanations des Turcs, maîtres de ce pays, et l’envoyer comme récompense de la foi de Pétruccia et des habitants de Gennazano.
L’histoire des merveilles de tous genres accomplies, depuis ce temps, autour de l’image miraculeuse, demanderait des volumes entiers. Souvent on a vu l’image changer d’aspect, et les yeux de la Sainte Vierge prendre un air de vie exprimant la joie ou la douleur. Que de maladies et d’infirmités guéries ! Que de grâces spirituelles obtenues !
Gennazano est toujours un lieu de pèlerinage vénéré et très fréquenté, et beaucoup de pieux pèlerins même étrangers à l’Italie, si le temps le leur permet, tiennent à visiter ce sanctuaire béni. Les souverains Pontifes ont comblé d’indulgences la dévotion à Notre-Dame du Bon Conseil, et Léon XIII a inséré dans les Litanies de la Sainte Vierge le titre de Mère du Bon Conseil.
Notre Dame du Bon Conseil est particulièrement fêtée à Ajaccio en Corse, à Châteauroux en Berry et à Cuébris dans le comté de Nice.
–Saint Paschase Radbert Abbé à Corbie, bénédictin (+ 865)
Confesseur. Enfant abandonné sous le porche de la cathédrale de Soissons et recueilli par des religieuses, dont la mère abbesse n’était autre qu’une cousine de l’empereur Charlemagne, il fugua pour mener une vie dissolue, puis il revint pour entrer dans la célèbre abbaye de Corbie où « il se nourrit de la philosophie, de la Sagesse chrétienne et de l’Ecriture Sainte » selon ses propres paroles. Il fut en effet un personnage important pour son époque, cherchant à « éclaircir  » le mystère de la présence eucharistique de Jésus, ce qui le range parmi les grands témoins de la foi de l’Eglise sur ce mystère. Professeur aux écoles théologiques de Corbie, il leur donna un grand rayonnement et ses moines le choisirent comme Abbé. Mais quelque temps après, ses collègues théologiens l’obligèrent à partir et il se réfugia à l’abbaye de Saint-Riquier dans la Somme. Ce qui ne le fâcha pas, car il put ainsi davantage se consacrer à ses études. Les moines de Corbie finirent enfin par le rappeler. Il retourna dans son monastère et y vécut le reste de ses jours dans la plus grande humilité.
–Saint Raphaël Arnaiz Baron religieux cistercien (+ 1938)
Encore novice au monastère de Saint-Isidore de Dueñas, en Espagne, il fut atteint d’une maladie grave, et supporta son état physique avec une extrême patience, mettant toujours sa confiance en Dieu. (marturologe romain)
Béatifié le 27 septembre 1992 par Jean-Paul II.
Canonisé le 11 octobre 2009 à Rome par Benoît XVI.
« Evoquant un des nouveaux saints espagnols Rafael Arnaiz, mort à l’âge de 27 ans, des suites d’une grave maladie alors qu’il était encore novice, Benoît XVI a tourné ses pensées vers les jeunes qui aspirent à la vérité pleine, à la joie indescriptible, des valeurs que l’on ne peut atteindre que grâce à l’amour de Dieu. »

 
–Saint Riquier Prêtre dans le Ponthieu (+ 645)
Jeune païen originaire de la région d’Amiens, il prend un jour la défense de deux missionnaires irlandais qui sont dangereusement pris à partie par les habitants de la contrée. Ces deux moines (Cadoc et Frichor) lui enseignent la foi chrétienne et le convertissent. Ordonné prêtre, il part pour l’Angleterre où il séjourne plusieurs années. De retour en France, il fonde l’abbaye de Celles, dont il devient l’abbé, et acquiert rapidement une grande renommée de prédicateur. Il utilise les dons qui lui sont accordés par les gens riches pour soulager les pauvres et le rachat des captifs. Après quelques années, il abandonne sa charge et se retire comme ermite (+ vers 645)

 

–Saint Stanislas Kubista (+ 1940)


Stanislas Kubista naquit dans une famille pieuse de neuf enfants à Kostrechna. La famille récitait tous les soirs devant l’autel marial de la maison le rosaire. Il était évident qu’il deviendrait prêtre. Une de ses soeurs Anna entra au couvent près de Vienne. Il étudiait à l’ école allemande et était donc bilingue. Enfant il fut impressionné par les prédications des Pères missionnaires de la Sainte Croix de Steyl – ou missionnaires du Verbe Divin. Il fit ses études dans leur école à Neisse. Il fut enrôlé en 1917 dans l’ armée où il fut téléphoniste sur le front occidental. Démobilisé en mai 1919 à Stettin, il poursuivit ses études à Neisse au noviciat des Pères missionnaires verbistes rêvant de devenir lui-aussi missionnaire en Chine. Les Pères publiaient de nombreuses publications et brochures en polonais. Il fut envoyé au noviciat Saint-Gabriel de Mödling près de Vienne. Il fut ordonné en 1927 à 29 ans. Econome de l’école et du couvent de Gorna Grupa, il avait la responsabilité de 300 personnes ( élèves et professeurs. ) Il devint par la suite procurateur. Il publiait des ouvrages et des brochures en particulier pour la jeunesse et se passionnait pour les missions. Il avait une grande dévotion pour saint Joseph. Ses écrits étaient célèbres en Pologne. Lorsque les Allemands envahirent la Pologne, il fut arrêté avec d’autres missionnaires et prêtres de sa congrégation auxquels vinrent s’ajouter de nombreux prêtres diocésains. Dans la congrégation du Verbe Divin furent arrêtés 14 pères, 14 religieux, 4 frères et 12 novices. La province de Pologne créée en 1919 comprenait vingt ans après 29 pères et 61 frères. En février 1940 il fut déporté à Nowy Port près de Dantzig puis à Stutthof et en avril 1940 au camp de Sachsenhausen. Affaibli et malade il fut destiné à la mort après trois jours d’agonie. C’était le 26 avril 1940.
Il fut béatifié par Jean-Paul II en 1999 avec trois autres membres de sa congrégation les Pères Frackowiak, Liguda et Mzyk. La congrégation a été rétablie en Pologne en 1946 et rayonne aujourd’ hui autour de ses quatorze établissements.

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Les Églises font mémoire…

Catholiques d’occident : Timothée, disciple de l’apôtre Paul (calendrier mozarabe)

Coptes et Ethiopiens (18 barmūdah/miyazyā) : Arsène (III-IVe siècle) martyr (Église copte)

Luthériens : Tertullien, docteur de l’Église en Afrique du Nord (Voir ci-dessous)

Maronites : Clet (+ env.90), pape ; Basile d’Amasée (+ env. 332) martyr.

Orthodoxes et gréco-catholiques : Basile d’Amacée, hiéromartyr et Glaphire sa compagne, martyre.

 
TERTULLIEN (IIe-IIIe siècle) témoin


Il est des hommes dont la vie annonce l’Évangile, même s’ils ne sont pas en mesure de dire avec éloquence la profonde expérience de communion qu’ils ont vécue avec le Seigneur. D’autres, au contraire, sont doués d’un esprit prophétique et capables de faire une lecture profonde et originale du mystère de Dieu, mais leur vie nous apparaît sous le signe de la contradiction. C’est sans doute le cas de Tertullien, théologien et auteur spirituel parmi les plus pénétrants et les plus importants entre le II è et le III è siècle, qui se ferma cependant toujours davantage aux autres, au point de mourir entouré seulement d’un petit nombre d’adeptes, hors de la communion avec la grande Église et loin d’être en accord avec les prophètes montanistes qu’il avait pourtant soutenus avec vigueur.
Membre d’une famille païenne aisée de Carthage, Tertullien était né vers 160 et avait reçu une solide culture classique. Sa passion pour la recherche s’accompagna toujours d’une précision de langage caractéristique du milieu romain. C’est ce qui fit de lui le fondateur du langage théologique qui prévaudra dans la théologie latine. Ses travaux sur le baptême, la prière et le martyre seront abondamment repris par les auteurs ultérieurs.
Mais sa rigueur intellectuelle, unie à une verve de grand polémiste et à la rencontre avec les mouvements prophétiques de forte inspiration ascétique des milieux montanistes, amena Tertullien à manifester une intolérance de plus en plus grande. Sa rupture avec la grande Église fut consommée en 213, mais les données historiques sur l’issue de l’événement nous restent en grande partie inconnues.
Tertullien a laissé un corpus d’enseignements de grande valeur. Peut- être n’a-t-il pas pleinement saisi la condescendance de Dieu pour les faiblesses des hommes, mais il est certain que le Seigneur aura purifié cette lacune, en lui montrant finalement sa miséricorde infinie qu’il n’avait pas comprise.

Lecture

« Ainsi donc la chair ressuscitera, et assurément, toute chair, en son intégrité. Où qu’elle soit, elle est en dépôt auprès de Dieu, grâce à ce médiateur très sûr entre Dieu et les hommes, Jésus Christ, qui rendra Dieu à l’homme et l’homme à Dieu, l’esprit à la chair et la chair à l’esprit, lui qui a déjà réuni ces deux éléments en sa personne, qui a donné une épouse à l’époux, un époux à l’épouse. En effet, si l’on considère que l’âme est l’épouse, sans doute la chair suivra-t-elle l’âme à titre de dot (…)Pourquoi donc, ô âme, en vouloir à la chair ? Il n’est personne de plus proche de toi, et tu dois l’aimer tout de suite après Dieu ; personne n’est pour toi plus fraternel, elle qui naît en Dieu même en même temps que toi. C’est pour elle surtout que tu aurais dû demander la résurrection : car s’il lui est arrivé de pécher, c’est par ta faute »

(Tertullien, La résurrection des morts)

 
ORIGÈNE (env. 185-254) prêtre et martyr

Vers 254, Origène, prêtre de l’Église universelle, meurt martyr à la suite des mauvais traitements subis durant les persécutions de Dèce.

Natif d’Alexandrie, en Egypte, il avait été profondément marqué par le martyre qu’avait subi son père Léonide : il avait alors à peine huit ans. Désireux de témoigner à son tour de sa fidélité au Christ, Origène abandonna, aussitôt qu’il le put, sa profession de grammairien pour s’adonner totalement à la catéchèse. Il vécut une vie monastique avant la lettre, dans la retraite et l’assiduité à la prière dans les Écritures, qui seront sa nourriture spirituelle fondamentale ; il fut sans doute le commentateur de la Bible le plus profond et le plus original de l’Antiquité chrétienne. Presque tous les pères, aussi bien grecs que latins, puiseront chez lui.
Il fut un catéchète apprécié et maints évêques lui demandèrent de prêcher, bien qu’il ne fût que laïc. Cela ne fut pas sans lui poser bien des problèmes avec l’évêque d’Alexandrie, qui le mit au ban et refusa de lui reconnaître l’ordination presbytérale qui lui fut conférée en Palestine. Origène, qui vouait une grande obéissance à l’Église et non seulement à l’Évangile, accepta de bon gré et se retira jusqu’à ce que son ordination soit reconnue et qu’on lui permît de prêcher et d’enseigner.
Son ministère de pédagogue itinérant de la foi prit fin quand se déchaîna la persécution de l’empereur Dèce. Arrêté, torturé, il fut sauvé du martyre proprement dit par la mort inattendue de l’empereur, même si, en raison de son âge avancé, il survécut bien peu de temps aux souffrances qu’il avait subies. Certaines de ses déclarations, faites sous l’influence de la philosophie néo-platonicienne en vogue à Alexandrie, seront condamnées par la suite, mais davantage à cause des excès de ceux qui se référèrent à ses enseignements que pour la réelle portée de ce qui, pour Origène, n’était autre qu’un ensemble d’hypothèses de travail.

Lecture

Je voudrais être un fils de l’Église. Non pas être connu comme l’initiateur d’une quelconque hérésie, mais porter le Nom du Christ. Je voudrais porter ce Nom, qui perdure, comme une bénédiction, sur la terre. Je désire que mon esprit comme mes œuvres me donnent le droit d’être appelé chrétien.
Si moi, qui aux yeux d’autrui, suis ta main droite, moi qui porte le nom de prêtre et qui ai comme mission d’annoncer Ta parole, s’il m’arrivait de commettre quelque erreur contre l’enseignement de l’Église ou contre la règle de l’Évangile au point de devenir une pierre de scandale pour l’Église, que l’Église tout entière alors, par une décision unanime, me retranche, oui moi, loin de sa main droite et me rejette dans l’oubli

(Origène, d’une de ses prières).

Le Sauveur est descendu sur terre, ému de pitié pour le genre humain ; il a souffert nos douleurs encore avant de pâtir sur la croix et de vouloir assumer notre chair ; s’il n’avait pas souffert, il ne serait pas venu prendre la condition de notre vie d’hommes. D’abord il a souffert, puis il est descendu et s’est manifesté. Quelle est cette passion qu’il a souffert pour nous ? C’est la passion de l’amour. Même le Père, Dieu de l’univers, plein de pitié, de clémence et de grande bonté, n’a-t-il pas souffert lui aussi d’une certaine manière ?Le Père non plus n’est pas impassible. Si nous le prions, il éprouve pitié et miséricorde, souffre d’aimer et s’identifie aux sentiments que de lui-même il ne pourrait avoir, étant donné sa grandeur par nature »

(Origène, Homélie sur Ezéchiel 6,6).

 

 

 


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Naissances célèbres

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–26 avril 121 à Rome (Italie) – 17 mars 180 à Vindobona (Vienne)
Marc Aurèle (40 ans) et Lucius Verus (31 ans) succèdent à Antonin le Pieux à la tête de Rome le 7 mars 161. L’un et l’autre ont été adoptés 23 ans plus tôt par l’empereur défunt en vue de lui succéder, sur l’injonction de son prédécesseur, l’empereur Hadrien ! C’est la première fois que l’empire est confié à un tandem. La collaboration entre Marc Aurèle, épris de philosophie stoïcienne, et Lucius Verus, séducteur et jouisseur, se passe curieusement bien…

Image illustrative de l'article Marc Aurèle
Buste de Marc Aurèle cuirassé exposé

au Musée Saint-Raymond de 

Toulouse(Inv. Ra 61 b).

–Jean II le Bon
26 avril 1319 à château du Gué de Maulny – 8 avril 1364 à Londres (Angleterre)
Le 22 août 1350, Jean II, fils de Philippe VI et Jeanne de Bourgogne, succède à son père sur le trône de France. Il devient à 31 ans le deuxième souverain de la branche cadette des Valois… et le premier dont le visage nous soit connu par un portrait non conventionnel, l’oeuvre du peintre Girard d’Orléans (1359).
Après le désastre de Poitiers, en 1356, il sera surnommé Jean le Bon en raison de sa bravoure au combat (bon est à prendre au sens de brave ou fougueux) !

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Anonyme vers 1350, Portrait de

–1573 Marie de Médicis, épouse d’Henri IV, reine de France.

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Portrait de Marie de Médicis,

–1660 Daniel Foe, dit Daniel Defoe, romancier (Ronbinson Crusoé, …), poète et journaliste.

–Eugène Delacroix
26 avril 1798 à Charenton – 13 août 1863 à Paris
Ami de Géricault et chef de file de l’école romantique, le jeune peintre cultive la couleur et le mouvement. Il se passionne aussi pour les grandes causes de son temps. Ainsi peint-il Les Massacres de Scio pour soutenir l’aspiration des Grecs à l’indépendance.
Le père de l’artiste, Charles Delacroix, avait été ministre des Relations Extérieures dans le gouvernement du Directoire avant d’être remplacé à ce poste par Charles Maurice de Talleyrand en juillet 1797.
Un article paru dans Le Moniteur peu avant la naissance de l’enfant révéla que Charles Delacroix avait été opéré en septembre d’une maladie qui le rendait stérile… Le bruit courut alors que l’enfant était en fait celui de Talleyrand, dont la réputation de coureur de jupons n’était plus à faire, et certains crurent en voir la confirmation dans la ressemblance entre l’ancien évêque d’Autun et le futur peintre.
En France, un billet de banque en francs commémorait l’artiste et son tableau La Liberté guidant le peuple. Il s’agissait alors du seul billet de banque au monde représentant une femme aux seins nus … et il était impossible de le changer en monnaie locale dans certains pays islamiques !

Description de cette image, également commentée ci-après

Autoportrait au gilet vert (1837)

–1879 Sir Owen Willans Richardson,
lauréat du prix Nobel de physique en 1928 pour « son travail sur l’émission thermo-ionique et particulièrement la découverte de la loi qui porte son nom »
lauréat de la médaille Hughes de la Royal Society en 1920 pour « son travail sur l’émission thermo-ionique, qui est à la base du tube à vide »
lauréat de la Royal Medal en 1930.

–1894 Rudolf Hess, nazi

Bundesarchiv Bild 183-1987-0313-507, Rudolf Hess.jpg

Rudolf Hess en 1935

–1900 Charles Francis Richter, sismologue, perfectionneur de l’échelle qui porte son nom et qui mesure la puissance des séismes.
Pour info, la magnitude de Richter correspond au logarithme de la mesure de l’amplitude, exprimé en millièmes de millimètre (ou microns), des ondes de volume (ondes P et S) à 100 km de l’épicentre !
En théorie, il n’y a pas de limite supérieure à la magnitude, mais le seuil de rupture des matériaux de l’écorce terrestre fait que l’on ne connaît pas de séisme d’une magnitude supérieure à 8,6.

–1915 Joseph Zobel, romancier et poète antillais : La Rue Cases-Nègres, …


–1919 Georges de Caunes, journaliste, homme de télévision et père d’Antoine de Caunes.


Blason de la famille de Caunes

–1922 Jeanne Sauvé, politicienne
première femme ministre au Québec (ministre d’État aux Sciences et à la technologie, ministre de l’Environnement, ministre des Affaires extérieures, ministre des Communications pour la francophonie)
première femme présidente de la Chambre des Communes au Québec
première femme gouverneur général du Canada
Mère de la « Fondation Jeanne Sauvé pour la jeunesse » qui se consacre surtout aux enfants doués.
journaliste

–1932 Francis Lai, compositeur de musiques de film
Oscar de la meilleure musique de film pour « LOVE STORY ».
Golden Globe de la meilleure musique de film « LOVE STORY ».
Premier Prix pour la meilleure chanson du monde pour l’année 1977 pour « BONSOIR TRISTESSE » (texte de Magali Déa), interprétée par la chanteuse Nicole Martin.
César de la meilleure musique de film pour « ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÂTÉ ».

–1933 Arno Penzias, prix Nobel de physique en 1978 pour l’une des découvertes les plus importantes du siècle: le rayonnement cosmique micro-onde, considéré comme le rayonnement fossile du big-bang qui aurait eu lieu il y a quelques milliards d’années.

 

 

 

 

 

 

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décès célèbres

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–0896 Boniface VI, pape … durant 15 jours.

–1478 Giuliano di Piero de’ Medici (Julien de Médicis) co-dirigeant de facto de la république florentine durant la Renaissance italienne.

–1865 John Wilkes Booth, acteur de théâtre et assassin du président US Abraham Lincoln en 1865.

–1910 Bjørnstjerne Bjørnson, écrivain (Ja, vi elsker dette landet (Oui, nous aimons ce pays)), prix Nobel de littérature en 1903.

–1920 Srinivasa Aaiyangar Ramanujan, mathématicien.

–1941 Carl Bosch, chimiste, prix Nobel de chimie en 1931 «en reconnaissance de leur contribution dans la découverte et le développement de méthodes chimiques sous haute pression».

Photographie de Carl Bosch
publiée en 1931 par la
Fondation Nobel.

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événements

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–1164 Guido da Crema, est consacrée de l’antipape Pascal III.

–1248 Dans l’Ile de la Cité à Paris, dédicace de la Sainte Chapelle : la chapelle haute est dédiée à la Sainte Couronne et à la Sainte Croix par le légat du pape Eudes de Châteauroux, la chapelle basse à la Vierge par Pierre Berruyer, archevêque de Bourges. C’est le roi Louis IX qui a ordonné sa construction en 1241, afin d’abriter la Couronne d’épines, un fragment de la vraie Croix et autres reliques de la Passion du Christ, rachetées à l’empereur de Byzance, Baudouin II.

Sainte-Chapelle du Palais
Image illustrative de l'article Sainte-Chapelle

–1478 Dans la cathédrale de Florence, au cours de la messe, Julien de Médicis est tué par Francesco Pazzi (les Pazzi sont soutenus par Sixte IV et par son neveu Girolamo Riario, opposés aux efforts déployés par Laurent de Médicis et son frère Julien qui dirigent la République de Florence, pour empêcher l’affermissement du pouvoir du pape sur la Romagne) ; Laurent de Médicis, légèrement blessé peut s’enfuir. En même temps, d’autres membres de la conspiration tentent de s’emparer du pouvoir, mais le peuple de Florence rallie les Médicis. La conspiration des Pazzi renforce le pouvoir de Laurent de Médicis, dit le Magnifique, qui jouit d’un solide appui populaire. Les conspirateurs sont pourchassés, et plusieurs d’entre eux, dont l’archevêque de Pise, Francesco Salviati, que Laurent refusait de reconnaître, sont tués. Laurent fait pendre les conspirateurs aux fenêtres de son palais. Le pape excommunie les Florentins et leur fait la guerre durent deux ans.

Evènements : Laurent de Médicis

–1777 Gilbert du Motier de La Fayette, accompagné du Johann de Kalb, baron de Kalb et de 13 officiers, embarque sur « La Victoire » et met clandestinement la voile pour l’Amérique, à partir de à Los Pasajes (Espagne).

Evènements : La Fayette

–1792 Dans la nuit du 25 au 26 avril, à la demande du maire de Strasbourg, Philippe de Dietrich, le capitaine Claude Joseph Rouget de l’Isle (membre de la loge Les Frères Discrets, à Charleville) compose le Chant de guerre pour l’ar­mée du Rhin qui, chanté par les fédérés marseillais à leur entrée dans Paris le 30 juillet 1792, deviendra La Mar­seillaise. Le 29 avril, sur la place d’Armes de Strasbourg, le chant est entonné par la Garde nationale pour accueillir les volontaires de Rhône et Loire.

Evènements : Mar­seillaise

–26 avril 1861 : Une Constitution pour la Tunisie
Le 26 avril 1861, dans le souci de se concilier ses créanciers européens, le bey de Tunis promulgue une Constitution qui instaure en Tunisie un régime monarchique de type parlementaire à l’occidentale !
C’est la première Constitution promulguée dans un pays musulman.
Mohammed es-Sadok (on écrit aussi Muhammadal-Sadiq), au pouvoir de 1859 à 1882, complète de la sorte l’effort de modernisation de ses prédécesseurs, qui a vu l’abolition de l’esclavage, l’émancipation des juifs… Mais le bey manque de fermeté et son effort vient trop tard.
La Tunisie, victime d’une grave crise économique et d’un endettement excessif, va tomber sous la tutelle européenne malgré les efforts de son Premier ministre Khayr al-Dîn (ou Kheireddine).

–1865 Le général confédéré Joseph Johnston capitule à Durham, Caroline du Nord, USA. C’est la fin de la guerre de sécession qui a fait 359 000 morts chez les Nordistes et 258 000 chez les Sudistes.

American Civil War Montage 2.jpg
En haut à gauche : Armée nordiste à

Stones RiverTennessee ; en haut à droite :

des prisonniers confédérés àGettysburg ;

en bas : la bataille de Fort Hindman, Arkansas

–26 avril 1915 : Traité secret de Londres entre l’Italie et les Alliés
Le 26 avril 1915 est signé le traité secret de Londres entre les Alliés et l’Italie…

–1918 Alors que l’armée britannique a utilisée pour la première fois des blindés à Flers le 15/09/1916, c’est aujourd’hui la première véritable bataille entre blindés à Villers-Bretonneux.

–1923 Le roi Georges VI épouse la reine Elizabeth I

–1933 Herman Göring, ministre de l’Intérieur de Prusse, crée la Gestapo (Geheime Staatspolizei) et en prent la direction, tandis que Rudolf Diehls en devient chef adjoint.

Bundesarchiv Bild 102-13805, Hermann Göring

Hermann Göring en août 1932.

–1934 La Gestapo est autorisée à se livrer aux arrestations en « détention préventive « .

–1935 Première émission officielle de la télévision française.

–26 avril 1937 : Guernica ou le massacre des innocents
Le 26 avril 1937, pendant un jour de marché, la petite ville basque de Guernica est bombardée par l’aviation italo-allemande et notamment la redoutable Légion Condor, une unité spéciale fondée quelques mois plus tôt par le général Hugo Speerle et le lieutenant-colonel baron Wolfram von Richthofen. C’est la première fois qu’une population civile est sciemment bombardée par l’aviation…



–1945 Le maréchal Philippe Pétain quitte l’Allemagne, passe en Suisse et se rend aux troupes alliées.

Philippe Pétain (en civil, autour de 1930).jpg

Philippe Pétain vers 1930.

–26 avril 1954 : Conférence de Genève
Le 26 avril 1954 s’ouvre la conférence de Genève avec les délégués de 19 nations dont Anthony Eden (GB), John Foster Dulles (USA), Molotov (URSS), Zhou Enlai (Chine) et Georges Bidault (France). Ce dernier sera relayé par Pierre Mendès France… L’objectif est de régler les deux grands conflits de l’après-guerre, celui de Corée, inauguré par l’attaque communiste du 25 juin 1950, et celui d’Indochine, qui remonte à l’automne 1946.
La conférence se clôturera trois mois plus tard par le partage durable des deux pays et le retrait définitif de la France d’Indochine.

 

–1961 Echec d’un putsch de généraux français (Salan, Zeller et Jouhaud) en Algérie contre le gouvernement de la France, et sa décision de donner l’autonomie à l »Algérie.


— 26 avril 1964 : Création de la Tanzanie
Le 26 avril 1964, au terme de sanglantes émeutes entre communautés noires et arabes, l’archipel de Zanzibar rejoint le Tanganyika pour former l’actuelle « République unie de Tanzanie ».
Le premier Président de la nouvelle République est Julius Nyerere, surnommé le « mwalimu » (l’instituteur en langue swahilie). Ce leader socialiste, charismatique mais incompétent, énonce en 1967 la « doctrine d’Arusha » en vue de bâtir une société communiste fondée sur les « ujamaas », villages collectivistes. Il va en un temps record entraîner son peuple dans un dénuement extrême.
Le nouvel État se donnera pour capitale politique la ville nouvelle de Dodoma, la ville principale demeurant le port de Dar-es-Salam.

Drapeau de la Tanzanie

— 26 avril 1986 : Explosion de Tchernobyl
Dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, dans l’ignorance générale, une explosion gravissime se produit dans l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine. En quelques jours, les retombées radioactives affectent la majeure partie de l’Europe.
L’opinion mondiale en est informée par les surveillants d’une centrale nucléaire… suédoise, alertés par une radioactivité plus élevée à l’extérieur de leur centrale qu’à l’intérieur ! L’État mobilise à la hâte 800.000 hommes pour réduire les fuites de radioactivité (largage de béton sur le réacteur…). Un millier de ces « liquidateurs » sont mortellement contaminés. « Sans même en avoir conscience, ils ont accompli l’inimaginable. Sans leur sacrifice, les conséquences de l’accident auraient été bien pires. Pires en Ukraine et en Biélorussie, mais pires aussi dans toute l’Europe… », écrit le journaliste Igor Kostine (Tchernobyl, confessions d’un reporter, Les Arènes, 2006).
Malgré cela, plusieurs milliers de citoyens soviétiques sont voués à une mort anticipée. Des milliers de km2 de terre sont rendues impropres à la vie en Ukraine et en Biélorussie.
La catastrophe est un nouveau coup dur pour une URSS au bord de l’effondrement. L’opinion internationale et les gouvernants formulent le voeu d’une meilleure collaboration internationale en matière de sécurité nucléaire, voeu pieux qui ne sera suivi d’aucune mesure tangible.


–1989 Des tornades provoquent la mort de 700 personnes au Bangladesh.

 

–1994 Le crash d’un Airbus A300-600 des China Airlines à Nagoya, Japon, tue 264 personnes parmis les 271 passagers et membres d’équipage. 


–1994 Premières élections pour le parlement de l’Afrique du Sud où participent toutes les races. Le parti de Nelson Mendella gagnera en grande partie.

–1995 Dusan Tadic, dit le « Boucher d’Omarska » est le premier serbe bosniaque jugé pour pour meurtres et tortures sur une centaine de détenus par le Tribunal Pénal International de La Haye.

 

–2002 Les évèques américains convoqués par le Pape Jean-Paul II rentre aux USA. Dans leurs valises, un plan de lutte sur la tolérance zéro qui prévoit « un processus spécial pour écarter du sacerdoce les prêtres notoirement coupable d’avoir commis de façon prédatrice de nombreux abus sexuels sur des mineurs ».

 

Jean-Paul II
Bienheureux catholique
Juan Pablo II en el Parque O'Higgins — 3 de abril 1987 — Santiago — Chile.jpg

–2005 Après son coup d’état du 05/02/2005, Faure Gnassingbé remporte l’élection présidentielle togolaise.

 

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26 avril 1248 Consécration de

la Sainte-Chapelle

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Le 26 avril 1248 a lieu la consécration de la Sainte-Chapelle dans l’île de la Cité, à Paris. Le monument, chef-d’oeuvre de l’art gothique, a été construit en six ans sur ordre du roi Louis IX, futur Saint Louis, pour abriter ce que l’on pensait être la couronne d’épines portée par le Christ lors de la crucifixion.


Une affaire de prestige

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En 1239, le roi de France avait déboursé 135.000 livres pour acheter à son cousin, l’empereur latin de Byzance, Baudouin II, cette couronne d’épines et d’autres reliques de la Passion du Christ (le manteau, la pierre du Sépulcre, la Sainte Lance, le Saint Sang….!).

Il vaut la peine de comparer ce montant au coût de construction de la Sainte-Chapelle, de l’ordre de 40.000 livres seulement, pour se rendre compte de ce que pouvait signifier le commerce des reliques au Moyen Âge.

Pour le futur Saint Louis, l’achat des précieuses reliques et la construction de la Sainte-Chapelle sont certes affaire de piété. Elles sont aussi le fruit d’une habile politique visant à faire de Paris une cité comparable, en prestige et en sainteté, à Rome et Jérusalem.

Le succès de l’opération rejaillit sur la dynastie capétienne qui apparaît comme le fer de lance de la chrétienté occidentale. Il rejaillit aussi sur la France, le plus riche et le plus peuplé des États européens de cette époque, également le plus développé dans les domaines intellectuels et artistiques.

Chef d’oeuvre de l’art gothique

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Véritable châsse de lumière, la Sainte-Chapelle marque l’apogée de l’art gothique, ou art français, né un siècle plus tôt avec la consécration de Saint-Denis par Suger.

La Sainte-Chapelle est construite selon le plan traditionnel des chapelles castrales, avec une nef (ou vaisseau) unique. Elle comporte deux niveaux : une chapelle basse affectée à la domesticité et dédiée à la Vierge, et surtout une chapelle haute illuminée par de hauts vitraux colorés, réservée au roi et à sa cour et dédiée à la Sainte Croix.

Dans cette chapelle haute, une châsse de trois mètres de haut réalisée par les meilleurs orfèvres parisiens abritait les reliques acquises par le roi.

L’architecte Pierre de Montreuil

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Selon un manuscrit du XVIe siècle conservé à la Bibliothèque Nationale, l’architecte de la Sainte-Chapelle serait le célèbre Pierre de Montreuil. Né à Montreuil-sous-bois, à l’est de la capitale, il aurait débuté comme maçon à Saint-Denis avant de devenir le maître d’oeuvre de la Sainte-Chapelle et surtout de Notre-Dame de Paris.
Il a l’insigne honneur d’être enterré avec sa femme dans une chapelle de la cathédrale dédiée à la Vierge. Ce fait atteste que les églises médiévales étaient l’oeuvre de grands architectes reconnus et honorés comme il se doit par leurs concitoyens.
Heurs et malheurs

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Sous la Révolution jacobine, en 1793-1794, la Sainte-Chapelle est gravement endommagée : disparition du jubé, des stalles et du mobilier, destruction de la flèche, martelage des tympans sculptés au-dessus des portes, dispersion des reliques… Une restauration à grande échelle est heureusement entreprise en 1846, avec le retour en vogue de l’art gothique. En 1871, pendant la Semaine sanglante qui met fin à l’insurrection de la Commune, l’édifice échappe de peu à l’incendie qui ravage le Palais de Justice voisin.

La Sainte-Chapelle se trouve aujourd’hui enclose dans le Palais de Justice, reconstruit après la Commune en style néogothique. Si une partie des reliques ont disparu, la couronne d’épines a heureusement subsisté ; elle est à l’abri dans le Trésor de Notre-Dame de Paris et, une fois par an, revient à la Sainte-Chapelle pour y être vénérée.

Saintes Chapelles à la chaîne

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Dix édifices sur le modèle de la Sainte-Chapelle de l’île de la Cité ont été construits en France jusqu’au XVIe siècle, soit par un roi (c’est le cas de Charles V à Vincennes), soit des princes de sang royal, Valois ou Bourbons.
Les uns et les autres souhaitaient de la sorte s’inscrire dans la lignée du saint roi et rehausser le prestige de leur résidence. Six de ces copies subsistent, à Vincennes, Riom, Châteaudun, Aigueperse, Champigny-sur-Veude et Vic-le-Comte. Notons que le terme «Sainte-Chapelle» ne date que du XVIe siècle ; au Moyen Âge, on parle plutôt de chapelle privée, autrement dit de chapelle tenant lieu de paroisse pour le maître du lieu…

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26 avril 1478 La conjuration des Pazzi

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Le dimanche 26 avril 1478, à Florence, une échauffourée se produit pendant la messe dans la cathédrale de Florence (le Duomo). Elle se solde par la mort de Julien de Médicis… et l’ascension de son frère Laurent à la tête de la riche république marchande.

C’est le début d’une saga familiale sans guère d’équivalent dans le monde.


Des banquiers devenus princes

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La victime, âgée de 25 ans, dirigeait de fait la république de Florence avec son frère Laurent (29 ans). L’un et l’autre portaient le titre de «principe dello stato» (prince de l’État).

L’autorité des Médicis sur la ville remontait à leur grand-père, Cosme (en italien, Cosimo de Medici), et à leur père, Pierre le Goutteux (Piero il Gottoso, ainsi surnommé parce qu’il souffrait de la goutte). L’un et l’autre s’étaient gardés d’exiger pour eux-mêmes des magistratures mais s’arrangeaient pour que celles-ci soient confiées à leurs fidèles.

Par leurs largesses, les Médicis faisaient en sorte de conserver le soutien du peuple. Mais ils ne disposaient que d’une autorité informelle sur les institutions de la République et celle-ci n’allait pas sans contestation… Une brouille entre le pape et les Médicis va donner l’occasion aux contestataires de se manifester.

Florence d'après une gravure du XVe siècle

Florence

Le pape et le complot

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Le pape Sixte IV (64 ans), né Francesco della Rovere, est un mécène auquel Rome doit le pont Sisto et la chapelle qui porte son nom, la Sixtine. Il pratique aussi le népotisme à grande échelle en faveur de ses bâtards et de ses neveux. C’est ainsi que, désireux d’offrir la seigneurie d’Imola à son neveu Girolamo Riario, il adresse une demande de prêt aux Médicis. Laurent, qui a également des visées sur Imola, refuse le prêt. Qu’à cela ne tienne, Girolamo s’adresse à ses rivaux, les Pazzi, une autre grande famille de banquiers florentins.

Justement, les Pazzi sont mécontents d’avoir été privés par les Médicis de certaines fonctions juteuses. Leur chef Francesco Pazzi saute sur l’occasion pour régler leur compte aux Médicis. Il organise la conspiration du Duomo avec le soutien de l’archevêque de Pise Francesco Salviati, dont Laurent de Médicis a refusé la nomination, et de Girolamo Riario.

Julien meurt au cours de l’échauffourée mais son frère Laurent n’est que blessé. Il échappe à la mort en se réfugiant dans la sacristie avec quelques fidèles et réussit à s’enfuir. Pendant ce temps, les hommes de main des Pazzi tentent de soulever le peuple de Florence au cri de «Popolo e libertà»(Peuple et liberté). Mais le peuple reste fidèle aux Médicis et Laurent retourne la situation à son profit.

Les conspirateurs sont massacrés sans indulgence. Jacopo et Francesco Pazzi ainsi que l’archevêque Francesco Salviati sont pendus aux fenêtres du palais de la Seigneurie. Pour le meurtre de l’archevêque de Pise, le pape jette l’interdit sur Florence : il excommunie d’emblée tous ses habitants ! Qui plus est, il entre en guerre contre la république avec l’appui de Naples et Venise.

Laurent de Médicis, par son habileté manoeuvrière, défait l’alliance. Au terme d’une guerre de deux ans entre les factions rivales et d’une répression impitoyable, son autorité se retrouve plus grande que jamais.

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26 avril 1915 Traité secret de Londres

entre l’Italie et les Alliés

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Le 26 avril 1915, l’Italie signe un traité secret avec l’Angleterre et la France. Contre la promesse de gains territoriaux, elle leur propose d’entrer en guerre à leurs côtés contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie.


Neutralité contestée

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L’Italie s’était liée en 1892 à l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie par un accord appelé Triple-Alliance ou Triplice. Lorsque la Grande Guerre éclate, en 1914, le nouveau président du Conseil, le libéral Antonio Salandra, renonce sagement à se joindre aux Puissances centrales en raison du désir de paix de la grande majorité des Italiens.

Mais tandis que le conflit s’éternise dans le reste de l’Europe, l’effervescence monte dans la bourgeoisie italienne et notamment chez les intellectuels.

Un certain Benito Mussolini, chef des socialistes révolutionnaires et rédacteur en chef du journal L’Unita, se convertit à l’interventionnisme, ce qui lui vaut d’être expulsé de son parti. Il fonde Il Popolo d’Italia où il fait campagne en faveur d’une entrée en guerre aux côtés des Alliés. Comme le poète nationaliste Gabriele d’Annunzio, il exalte les antiques vertus guerrières des Italiens. Il plaide pour la conquête des terres «irredente», peuplées par des Italiens mais sous souveraineté austro-hongroise. Il voit aussi dans la guerre un moyen pour le peuple d’oublier son mal-être quotidien.

Comme la plupart des Italiens, le vieux leader Giovanni Giolitti (63 ans) préfèrerait que le pays se contente de marchander sa neutralité au nom de l’«égoïsme sacré». C’est ce que tente le président du Conseil Salandra en ouvrant à Londres des discussions secrètes avec les Alliés.

Du marchandage à la guerre

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Mais les Alliés(France, Grande-Bretagne et Russie) ne se satisfont pas d’une simple neutralité de l’Italie de sorte que le marchandage débouche sur la promesse en bonne et due forme d’une entrée en guerre de l’Italie à leurs côtés en échange de l’obtention après la guerre d’une bonne partie de la côte adriatique ainsi que de territoires turcs et de colonies.

En entérinant le droit de conquête, ce traité secret enfreint l’esprit démocratique au nom duquel se battent les Français et les Anglais. Révélé par les bocheviques russes après la Révolution d’Octobre, il va soulever l’indignation de l’opinion publique américaine.

En attendant, à Rome, le 3 mai 1915, Antonio Salandra, rallié au principe de l’intervention, dénonce la Triplice en vue de préparer l’entrée en guerre de l’Italie. Le Parlement, qui n’a pas été consulté, s’insurge et menace de renverser le gouvernement. Les interventionnistes, Mussolini et d’Annunzio en tête, manifestent dans tout le pays. Le roi Victor-Emmanuel III, qui est lui-même favorable à l’intervention, confime Salandra à la tête du gouvernement. Celui-ci déclare officiellement la guerre à l’Autriche-Hongrie le 23 mai 1915 (et à l’Allemagne le… 28 août 1916 seulement).

Gabriele d’Annunzio (52 ans) s’engage aussitôt comme capitaine et s’illustre par quelques coups d’éclat. Benito Mussolini (32 ans) s’engage comme bersagliere et ne se montre pas moins courageux. Nommé caporal, il est gravement blessé en février 1917 et, réformé, reprend la direction de son journal.

Aléas de la guerre

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L’entrée en guerre de l’Italie soulage les Russes, qui peinaient en Pologne face aux Autrichiens et aux Allemands. Mais, pas davantage que les autres combattants, les Italiens n’arrivent à emporter la décision.

Le chef d’état-major Luigi Cadorna subit de graves revers au printemps 1917 sur l’Isonzo et le Carso, des cours d’eau alpins, et en octobre 1917, il est mis en échec par les Austro-Hongrois qui, avec le concours des Allemands, percent le front à Caporetto, obligeant les Italiens à reculer sur la Piave et à céder la plus grande partie de la Vénétie. Cette défaite vaut à Cadorna d’être limogé (il sera plus tard réhabilité par Mussolini et le Duce lui confèrera le titre de maréchal).

Son successeur, Armando Diaz, redresse la situation et les 24-28 octobre 1918, remporte la victoire de Vittorio Veneto sur une armée austro-hongroise en pleine décomposition. Le 3 novembre, une semaine avant l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie demande l’armistice.

Après la guerre, insatisfaite par les traités de paix, qui ne lui accordent qu’une modeste partie des territoires qu’elle revendiquait, l’Italie négocie avec la Yougoslavie, à Rapallo, une rectification des nouvelles frontières… Il y en aura beaucoup d’autres.

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26 avril 1937 Guernica ou

le massacre des innocents

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26 avril 1937Guernica ou le massacre des innocents
Le lundi 26 avril 1937, pendant un jour de marché, la petite ville basque de Guernica est bombardée par des avions allemands et italiens.

C’est la première fois dans l’Histoire moderne qu’une population

urbaine est sciemment massacrée. Ce massacre a été voulu par Hitler, allié du général Franco dans la guerre civile espagnole, pour terroriser la population civile.


Terrain d’essais militaires

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Dès le début de la guerre civile, Hitler a utilisé l’Espagne comme un banc d’essai pour des armes nouvelles et un terrain d’entraînement pour ses aviateurs. En octobre 1936 a été créée une unité aérienne spéciale, la Légion Condor, sous le commandement du général Hugo Speerle. Il est assisté du lieutenant-colonel baron Wolfram von Richthofen, cousin du«Baron rouge», un autre aviateur, héros de la Grande Guerre.

Forte de 6500 hommes, la Légion Condor comprend quatre escadrilles de 12 avions de chasse et de bombardement, trois escadrilles de six avions de reconnaissance, une escadrille de six hydravions et un groupe de 48 blindés. Cette unité offre aux pilotes de guerre allemands des stages d’entraînement intensif en situation de guerre réelle. C’est une manière pour eux de contourner le traité de Versailles de 1919 qui leur interdit de développer leur aviation de guerre.

Lorsque les franquistes dirigent leurs attaques sur le pays basque et les Asturies, au nord-ouest de l’Espagne, la Légion Condor va s’acquérir une sinistre notoriété en bombardant Guernica.

Un symbole des libertés basques

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Cette ville était connue pour son chêne sacré au pied duquel se réunissaient depuis le Moyen Âge les représentants du peuple basque.

Tous les deux ans, du règne d’Isabelle de Castille à 1876, les représentants de la couronne espagnole avaient coutume de renouveler à cet endroit leur serment de respecter les libertés basques. Le président de la Deuxième République avait renouvelé la tradition en prêtant serment devant le chêne, le 7 octobre 1936, de respecter la très large autonomie accordée au pays basque par son gouvernement. Ce fait avait sans doute nourri le ressentiment des franquistes à l’égard de la ville.

Mais Guernica était aussi devenue au XXe siècle une cité industrielle de 7.000 âmes, pourvue de plusieurs usines d’armement.

La veille du drame, elle est traversée par les combattants républicains basques, les gudaris. Ils fuient l’avance des franquistes et tentent de gagner Bilbao, au nord, en vue d’y organiser une nouvelle ligne de défense. Le baron von Richthofen propose à ses alliés espagnols de couper la route aux fuyards en détruisant le pont de Rentería, au nord de Guernica. Il n’est pas officiellement question d’attaquer la ville proprement dite.

Une tragique première

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Dans les faits, les 33 bombardiers de la Légion Condor emportent dans leurs soutes non seulement des explosifs brisants et des bombes antipersonnelles utiles pour cette mission mais aussi 2500 bombes incendiaires.

Ces ogives bourrées d’aluminium et d’oxyde de fer sont capables d’élever la température environnante à 2700°C. Rien à voir avec la simple destruction d’un pont !

Accompagnés de plusieurs chasseurs et d’avions italiens, les bombardiers attaquent la ville en plusieurs vagues, au moment où se tient le marché, de 16h30 à 18h. Les deux tiers des maisons, la plupart en bois, sont détruites et incendiées.

À la faveur du bombardement, les nazis mettent au point une stratégie de terreur qu’ils auront l’occasion de réemployer pendant la Seconde Guerre mondiale, avec par exemple le sinistre sifflement des Stukas en piqué.

L’attaque fait selon les estimations les plus plausibles 800 à 1000 morts (*). Il est possible que le général Franco n’en ait pas été informé au préalable… ce qui ne veut pas dire que, dans le cas contraire, il s’y serait opposé.

Dans un premier temps, le mardi, les nationalistes répandent la rumeur que l’attaque aurait été le fait des républicains eux-mêmes qui auraient dynamité la ville. Ils sèment aussi le doute sur le nombre de victimes… Faute d’être crus, ils assurent que le bombardement était un acte de guerre justifié par la présence sur place de troupes et d’usines d’armement. Mais ces dernières n’ont pas été affectées par l’attaque, tout comme d’ailleurs le chêne sacré et le Parlement voisin, ainsi que le fameux pont de Rentería.

Trois jours plus tard, le 29 avril, c’est par ce même pont que les franquistes font leur entrée dans la ville dévastée. Le général Emilio Mola, qui n’a rien d’un tendre, est lui-même choqué par le spectacle de désolation. À l’étranger, les révélations sur le bombardement entraînent beaucoup de démocrates à retirer leur soutien au général Franco et au camp nationaliste…

Indignation picturale

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Dans les semaines qui suivent la tragédie de Guernica, alors que l’opinion internationale est encore sous le coup de l’émotion, le gouvernement espagnol (républicain) commande (et paie) à Pablo Ruiz Picasso, peintre espagnol résidant à Paris, une oeuvre destinée à en perpétuer le souvenir.

L’artiste, qui est à cette époque inspiré par le thème de la corrida, compose une toile de proportions grandioses, en noir et blanc, où la souffrance est évoquée par des hommes mais aussi des chevaux et des taureaux déchiquetés et hurlant de douleur. Présentée à l’Exposition internationale des arts et techniques, à Paris, en mai 1937, Guernica est l’oeuvre à la tonalité la plus dramatique de la longue carrière de Picasso.
L’Espagne réconciliée avec elle-même expose aujourd’hui la toile au Musée de la reine Sophie, à Madrid, non loin de la gare d’Atocha… Cette gare a été frappée le 11 mars 2004 victime d’une autre forme de folie liée aux tragédies moyen-orientales.

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patrick

ave l’aimable concours de hérodote.net

( dont André Larané…)

sources

hérodote.net

wikipédia

Éphéméride du 24 avril

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Le Dicton du Jour

Avril a trente jours. Si trente et un il avait, Personne ne s’en plaindrait

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Saints du jour

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–Saint Fidèle de Sigmaringen Capucin (+ 1622) Confesseur. Marc Roy est né à Sigmaringen en Souabe (Allemagne). Il étudia d’abord la philosophie et le droit et commença à Colmar une brillante carrière d’avocat. Il l’abandonne à 34 ans pour entrer chez les Capucins de Fribourg-en-Brisgau, se dépouillant de tous ses biens et prenant le nom de Fidèle. En ce temps-là, la réforme protestante s’étendait dans les pays germaniques. Fidèle se lança dans la controverse, par le ministère de la prédication. Sa parole et son exemple gagnèrent de nombreuses conversions. Même les protestants convaincus étaient séduits par ses paroles et l’appelaient « l’ange de la paix ». Pendant dix ans, il parcourut ainsi l’Allemagne du Sud, l’Autriche et la Suisse. Soucieux de la vie spirituelle des fidèles, il rédigea des « Exercices spirituels » selon l’esprit franciscain. Il fut finalement victime de son zèle apostolique. Au cours d’une mission dans le canton des Grisons en Suisse, il fut mis à mort par un petit groupe de protestants fanatiques. Saint-Fidèle donne la force d’échapper à des agresseurs.  

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autres Saints du jour

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–Saint Anthime Evêque et martyr à Nicomédie (+ 303) Eusèbe de Césarée, l’historien de cette époque, nous apprend qu’un incendie avait ravagé le palais impérial de Nicomédie. La cause n’en était sans doute qu’une chandelle mal éteinte ou l’étincelle d’une cuisine. Mais ce fut l’occasion d’accuser les chrétiens et l’empereur décida une persécution violente. Ils furent très nombreux à être arrêtés dans un massacre épouvantable. Tous ceux qui n’avaient eu le temps de s’enfuir, furent brûlés vifs. Quelques-uns jetés à la mer. Saint Anthime n’était pas connu des soldats qui poursuivaient les chrétiens. Comme ils arrivaient à la ferme où il se cachait, il les reçut, les invita en leur disant: « Vous ne connaissez pas l’évêque Anthime? moi je le connais, je vous le livrerai tout à l’heure. » Il leur offrit un repas comme pour fêter un heureux événement, puis il dévoila son identité. Il eut la tête tranchée.

 

Palais de Dioclétien à Nicomédie

–Saint Benoît Menni Fondateur des Sœurs Hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus (+ 1914) Le Père Benoît Menni naît le 11 mars 1841 à Milan. En 1858, lors de la bataille de Magenta, il aide au transport de grands blessés dirigés sur l’hôpital des Frères de Saint Jean de Dieu. C’est là que se dessine sa vocation hospitalière. Sa forte personnalité est bien vite reconnue par ses supérieurs qui le désignent pour l’Espagne où, avec les encouragements de Pie IX, il restaure l’Ordre auquel il appartient. Séduit par l’amour miséricordieux de Dieu, il consacre sa vie aux plus pauvres et, en 1881, il donne à l’Eglise une nouvelle famille religieuse : la Congrégation des Sœurs Hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus. Dieu n’épargne pas son fidèle serviteur : les épreuves de toutes sortes l’accompagnent jusqu’à sa mort survenue à Dinan (France), le 24 avril 1914. Sa béatification a été célébrée à Rome par le pape Jean-Paul II le 23 juin 1985, et sa canonisation le 21 novembre 1999.

Sainte Beuve (+ 673) Vierge. Elle fut abbesse de Saint Pierre de Reims, et c’est là qu’elle traça « glorieusement son chemin vers l’éternité ». Son incomparable vertu la fit vénérer de son vivant.

–Saint Duc (+ 1564) Martyr. Jeune chrétien de Mytilène, il était tailleur à Constantinople et travaillait surtout pour des Turcs fortunés. La femme de l’un d’entre eux s’éprit du jeune Duc, le poursuivant jusque dans son atelier. Devant ses refus, elle l’accusa au tribunal et comme Duc refusait d’apostasier, il fut condamné à un cruel supplice. Il fut dépecé vivant, en même temps qu’on lui retirait sa peau. On le laissa expirer ainsi dans les fers.   –Saint Dye (+ 531) Premier ermite dans la région de Blois, sur les bords de la Loire. Ascète studieux et missionnaire, il reçut la visite des pauvres et des puissants. Clovis vint lui demander conseil et son fils Childebert s’agenouilla devant le saint ermite dont la mémoire est conservée dans la localité de Saint Dyé sur Loire-41500.

 

L’EGLISE DE SAINT DYE

–Saint Egbert Moine à Iona (+ 729) Confesseur. Il était moine et s’efforça de mettre les Celtes en accord avec l’Eglise romaine sur la question de la date de Pâques : faut-il célébrer le jour anniversaire ? ou au dimanche qui correspond au rythme lunaire ? Une question qui fut discutée en Orient comme en Occident et dont la réponse n’est pas encore donnée entre beaucoup d’Eglises en Orient. Saint Egbert eut surtout le souci de l’évangélisation et envoya du monastère d’Iona en Ecosse saint Willibrord qui évangélisa la Frise et qui est l’un des fondateurs de l’Eglise qui le vénère à Luxembourg.

Abbaye de l’île d’Iona

–Sainte Elisabeth (5ème s.) Orpheline à douze ans, elle hérita de la fortune et des possessions de ses parents. Elle libéra ses esclaves, distribua sa fortune aux pauvres et entra au couvent de « la Petit-Cilline » à Constantinople qui était dirigé par sa tante paternelle. Elle mena une vie ascétique très zélée et fut choisie comme supérieure par sa communauté. Elle connut des extases mystiques qui la firent vénérer dès son vivant.

–Saints Eusèbe, Néon, Léonce, Longin et leurs compagnons martyrs à Nicomédie (+ 303) Eusèbe, Néon, Léonce, Longin, Christophe, Dimitrios, Danabos, Donat, Therin, Nestabe et Nikée qui, après avoir été cruellement tourmentés, périrent par le glaive, durant la persécution de Dioclétien à Nicomédie. Ils auraient été convertis en voyant le martyre de Saint Georges, leur légende est complémentaire de celle de celui-ci. –Saint Grégoire (4ème s.) Confesseur et évêque d’Elvire en Espagne, dont les écrits révèlent un prédicateur plein d’originalité et de vie, fidèlement attaché à la foi du Concile de Nicée. Elvire en français ou Iliberris en latin est le nom que portait la ville de Grenade (Espagne) avant la conquête islamique. –Saint Iorest (+ 1657) et saint Sava Brancovici, archevêque d’Alba-Julia en Transylvanie et chefs de l’Eglise roumaine qui eurent tous deux à souffrir pour la défense de l’Eglise romaine. Saint Elie Orest n’occupa son siège épiscopal que trois années. Arrêtés par des calvinistes, il fut tiré de sa prison pour être exposé, nu, devant sa cathedrale aux yeux de la foule. Puis il fut flagellé jusqu’au sang. Des fidèles payèrent une lourde rançon pour le libérer et il finit ses jours au monastère de Putna en Moldavie où il avait été moine dans sa jeunesse. Saint Sava, son successeur, fut aussi arrêté, mis en prison, et, chaque vendredi, il fut lui aussi flagellé et torturé dans l’espérance de le faire apostasier. Libéré sur les instances d’un voïvode, il mourut peu après.

La tour de la cathédrale d’Alba-Julia

–Saint Joseph (+ 1711) Evêque de Maramures en Roumanie, il fut un pasteur infatigable pour la défense de l’orthodoxie devant les calvinistes. En cette époque de division, il fut accusé d’une manière diffamatoire, jeté en prison et interdit d’exercer sa charge épiscopale après avoir été relâché. –Saintes Marie de Cléophas et Salomé (1er s.) À Jérusalem, commémoraison des saintes femmes Marie de Cléophas et Salomé, qui, avec Marie-Madeleine, vinrent de grand matin au tombeau du Seigneur, pour embaumer son corps, et entendirent les premières l’annonce de sa résurrection. (martyrologe romain – 24 avril) Marie, femme de Cléophas (ou Clophas), proche parente de la Vierge Marie, près de laquelle elle se trouvait au pied de la Croix de Jésus. Elle est témoin de la Résurrection. Elle serait la mère de l’apôtre Saint Jude et des deux premiers évêques de Jérusalem: l’apôtre Saint Jacques le Mineur et Saint Siméon martyr. Elle accompagna le Christ jusqu’au calvaire, se rendit au tombeau le matin de Pâques, puis revint annoncer aux apôtres incrédules la Résurrection du Seigneur. « …près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la soeur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine. » (Jean 19, 25) Dans l’église Notre Dame la Grande de Poitiers, on peut admirer le groupe en bois polychrome, adossé au premier pilier du collatéral nord, dit la Sainte Parenté (XVIème siècle), sainte Anne, la Vierge, Marie Cléophas, Marie Salomé, l’Enfant Jésus, les fils des deux Marie Cleophas et Salomé. A Nevers, dans la cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, mise au tombeau en pierre polychrome, datant de la fin du XVe siècle, les personnages sont représentés grandeur nature: La Vierge, saint Jean, Marie-Salomé et Marie-Cléophas, portant chacune un pot à parfums, Marie-Madeleine, Nicodème et Joseph d’Arimathie. –Bienheureuse Marie-Elisabeth Hesselblad (+ 1957) Religieuse suédoise, elle fut une des pionnières de l’oecuménisme et fonda l’ordre du Très Saint Sauveur appelé aussi de Sainte Brigitte. Elle s’était dévouée pour les malades et c’est auprès d’eux qu’elle découvrit le sens de la croix au coeur de toute vie humaine, révélation ultime de l’amour du Père. Elle s’engagea pour la cause de l’Unité des chrétiens par la prière et le témoignage. Le pape Jean Paul II le souligna lors de sa béatification durant le jubilé 2000.   –Sainte Marie-Euphrasie Pelletier Fondatrice de l’Institut du Bon-Pasteur (+ 1868) Née à Noirmoutiers, elle entra, à dix-neuf ans, dans l’Ordre de Notre-Dame de Charité, fondé par saint Jean Eudes deux siècles plus tôt, congrégation dans laquelle les filles repenties peuvent mener la vie religieuse contemplative. Plus tard et dans le même esprit, elle fonda à Angers la Congrégation du Bon Pasteur. Elle meurt à Angers le 24 avril 1868. Béatifiée en 1933, canonisée en 1940. Autre biographie: Sainte Marie-Euphrasie Pelletier était la fille d’un médecin bienfaisant; elle naquit le 31 juillet 1796 dans la petite île de Noir-moutiers, sur la côte de Vendée. Pendant qu’elle était au pensionnat à Tours, elle connut le « Couvent du Refuge » où de jeunes femmes, qui n’avaient pas su diriger leur vie et étaient sorties du droit chemin, étaient reconquises pour Jésus-Christ, le Bon Pasteur, par des religieuses vêtues de blanc. Elle entra dans cette maison et en fut la supérieure à 29 ans. Elle était si accoutumée à voir toutes choses dans la lumière de Dieu, et elle avait aussi une telle intuition de l’oeuvre de Dieu dans les âmes, qu’elle eut le courage, surmontant la résistance bien compréhensible de sa maison, de réunir en communauté religieuse à l’intérieur du couvent ces filles et ces femmes du Refuge, auxquelles beaucoup avait été pardonné et qui ne cherchaient plus maintenant qu’à aimer Dieu. Ces pénitentes ou Madeleines vivent selon la règle des Carmélites sous la direction d’une des religieuses. En 1829, l’évêque d’Angers demanda au couvent de Tours des religieuses pour une maison d’éducation destinée à des jeunes filles moralement égarées. La jeune supérieure accepta la fondation et y fut bientôt envoyée elle-même pour surmonter les difficultés qui n’étaient pas petites au début. Elle avait dit un jour: « Dieu m’a donné une double tâche: développer l’oeuvre des repenties et éveiller des vocations religieuses ». Vers elle accoururent des troupes de jeunes filles. Mère Marie-Euphrasie débutait alors la réalisation de ce que le Seigneur lui avait montré un jour dans la prière au moyen de l’image d’une ruche d’où s’envolent de nombreux essaims. L’oeuvre appelée à prendre une si extraordinaire expansion ne devait pas se faire sans la souffrance mais la force de la supporter lui fut donnée par la grâce de Celui qui, au commencement de ces épreuves, lui avait dit: « Attends, tais-toi, prie, souffre et espère. » Ces mots devinrent sa devise. « Notre institut, disait-elle, ne doit connaître que la voie de l’amour. » Cet amour lui gagna les coeurs des « enfants » et des « mères », qu’elle réunit en si grandes troupes pour le bien des âmes qu’il dut être fondé des Provinces avec leurs propres maisons-mères et leurs propres noviciats. A sa mort, l’association comptait 2,760 membres, 962 Madeleines, 14,755 élèves et enfants, réparties en 110 maisons et en 16 provinces religieuses. L’intrépide fondatrice mourut du cancer le 24 avril 1868. Mère Marie-Euphrasie Pelletier a été canonisée le jour de l’Ascension 1940 par sa Sainteté Pie XII. W. Schamoni, Le Vrai Visage des Saints, Desclée de Brouwer, p. 281-282 –Saint Mellitus Evêque de Cantorbéry (+ 624) Moine de Rome que le pape saint Grégoire le Grand envoya en Angleterre. Il fut sans doute le premier évêque de Londres et fonda le monastère de Westminster. Dans cette époque encore troublée par la lutte entre le christianisme naissant chez les Anglo-saxons et le paganisme, saint Mellit dut se réfugier durant quelque temps en France. Il revint en Angleterre et fut alors évêque de Cantorbery.

Cathédrale de Cantorbéry La tour

centrale et le transept sud vers 1821

Autre biographie: Abbé du monastère Saint-André, il est envoyé en Angleterre par Saint-Grégoire le Grand. Au bout de trois ans, il est nommé évêque des Saxons de l’est. Il réussit à convertir le roi Sabert (Sigebert) mais lorsqu’il décède, ses trois fils païens chassent Mellitus qui revient en Gaule. Quelque temps après, il peut de nouveau se rendre en Angleterre, où il succède à Saint-Laurent comme archevêque de Cantorbery (+ 624)

–Saint Nicolas de Magnèsie Martyr (+ 1795) Il avait vingt-deux ans et s’apprêtait au mariage quand il partit en ville, à Magnésie, pour les autorisations nécessaires. Il portait des chaussures turques et le fez. Comme il lui fut demandé s’il était musulman, il le nia mais, parce qu’il était vêtu comme un musulman, il fut accusé d’apostasie et fut condamné à mort. Flagellé sur tout le corps, il fut jeté à demi-mort dans la prison où il mourut en action de grâces pour aller jouir des noces éternelles. –Saint Robert de la Chaise-Dieu Fondateur de l’abbaye de la Chaise-Dieu (+ 1067) –Saint Wilfrid Archevêque d’York (+ 709) Depuis les invasions anglo-saxonnes, l’Eglise était divisée comme le pays. D’un côté les Bretons ou celtes de vieille chrétienté qui refusaient l’envahisseur. De l’autre les Angles et les Saxons. L’Eglise celte refusait l’archevêque anglais de Cantorbery et vivait pratiquement autonome. L’Eglise anglo-saxonne fondée par saint Augustin, cent ans auparavant, était soumise au siège romain. Ce fut grâce à saint Wilfrid et à quelques autres que ces chrétientés fusionnèrent au VIIème siècle et que l’unité religieuse régna dans le pays. Mais la vie de Wilfrid fut très mouvementée. Moine de Lindisfarn, le jeune garçon poursuivit ses études à Cantorbery. Un saint moine, Benoît Biscop, le prit alors comme accompagnateur pour aller à Rome. Et ce voyage fut, pour saint Wilfrid, le début de toute une série. Lorsque les voyageurs passèrent par Lyon, l’évêque de ce diocèse, Delphin, le retint auprès de lui une année entière. A Rome, il se familiarisa avec la pratique de la liturgie et, en rentrant en Angleterre, il se fit l’apôtre de la liturgie romaine. Il fonda le monastère de Ripon en Angleterre. Devenu évêque d’York, il fit entrer au couvent la femme du roi Egfrid qui ne le lui pardonna pas et l’empêcha de rester dans son diocèse. Saint Wilfrid connut ainsi l’emprisonnement puis, par deux fois, l’exil dont il profita pour évangéliser le Sussex, la Hollande et même l’Austrasie où il faillit devenir évêque de Strasbourg. Il put enfin retourner dans son pays et y passer à peu près tranquillement les quatre dernières années de sa vie. Un historien anglais écrit de lui: « Il a fait tant de bien qu’on lui pardonne aisément ses imperfections et ses foucades. » Pendant quarante-cinq ans d’épiscopat, il travailla avec ardeur, et non sans peine. Contraint plusieurs fois de céder à d’autres son siège d’York, il se retira soit parmi les moines de Ripon, dont il avait été abbé, soit parmi ceux de Hexham, une de ses fondations. Il mourut à Oundle, une autre de ses fondations, et fut inhumé à Ripon. (24 avril au martyrologe romain)

 

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LES TREIZE MARTYRS JUIFS DE TROYES (1288)

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En 1288, les juifs de Troyes, en Champagne, sont accusés d’homicide rituel. Durant la pâque juive, en effet, un cadavre avait été introduit dans la maison d’Isaac Châtelain, de la noblesse juive, pour faire retomber sur lui la faute d’un homicide commis par d’autres. Les franciscains et les dominicains, chargés de l’enquête, en viennent à mettre sous ce chef d’accusation la communauté juive de la ville ; un massacre s’annonce. Pour sauver la communauté tout entière de la catastrophe qui menace, treize juifs, presque tous de la famille de Châtelain, se sacrifient en s’accusant d’un délit qu’ils n’ont jamais commis. Ils seront brûlés sur le bûcher le jour même. L’accusation d’homicide rituel (on accusait les juifs de célébrer de la Pâque par un sacrifice humain), une des révoltes les plus absurdes et infamantes contre les fils d’Israël, avait commencé à provoquer des massacres en France à partir de 1771. C’est à cette date qu’à Blois fut mise à exécution la première condamnation au bûcher, qui a frappé toute la communauté juive de la ville. Lecture Sur la place est amené rabbi Isaac Châtelain Qui pour Dieu laissa toute rente et maison. Il va vers son Seigneur, il était riche de biens, Bon auteur de grands et petits commentaires du Talmud. Deux frères sont brûlés, l’aîné et le benjamin ; Le plus petit est atterré par le feu qui le dévore : « Aaron, je suis tout en flammes ! »et l’aîné de l’apaiser en lui expliquant : « Tu vas au paradis : je t’en garantis » (Lamentation juive en français médiéval).

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MARTYRS DU GENOCIDE ARMENIEN (1915-1918)

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La nuit du 23 au 24 avril 1915 sont arrêtés en masse à Constantinople des hommes politiques, des ecclésiastiques, des journalistes, des avocats et des gens de lettres arméniens, sous le prétexte qu’une rébellion, préméditée par tous les Arméniens résidant en Turquie, va se produire. C’est le début de ce qui sera le second génocide de l’histoire, quant aux nombres, après celui perpétré par le régime nazi contre les juifs. Déportations massives et traitements inhumains porteront 1’500’000 Arméniens, entre 1915 et 1918, à la disparition sur le chemin de l’exil et dans les sables de la Syrie. Tous ceux qui réussissent à fuir se rassembleront dans les camps de réfugiés du Moyen-Orient ou au-delà des première montagnes du Caucase.

Même s’il n’est pas facile de défaire le nœud complexe de la foi, de l’identité nationale et de l’action politique tournée vers l’indépendance, qui conduisit au génocide de leur peuple, les Arméniens révèrent comme des martyrs leurs frères qui sont morts, durant la première guerre mondiale, persécutés par haine de leur foi et de leur différence. Il est par ailleurs historiquement reconnu que seuls très peu d’entre eux, pour échapper à la furie destructrice des Turcs, se convertirent à l’islam en reniant la foi de leurs pères.

Monument bruxellois13 aux
victimes du génocide arménien

Lecture Ils nous apportèrent à manger, mais personne n’en avait plus envie. Nous étions bouleversés. Chacun racontait ce qu’il avait vécu et partageait ses peurs devant l’avenir. Nous avions cherché tout de même à nous restaurer, quand la pauvre arménienne, déchirée par les remords pour s’être convertie à l’islam, me supplia de bénir la table, de la considérer comme celle d’un chrétien. Alors tous éclatèrent en sanglots ; tous pleurèrent : hommes, femmes, enfants. Nous terminons le Notre Père en gémissant. Depuis longtemps désormais nous avions oublié le rire : c’étaient les années de la lutte et des larmes. (Grigoris Balakian, Le Golgotha arménien).

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Naissances célèbres

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–Vincent de Paul Naissances : Saint Vincent de Paul 24 avril 1581 à Pouy – 27 septembre 1660 à Paris Ce prêtre charismatique est né en 1581 dans une famille pauvre du village de Pouy (ou Paul), près de Dax, dans les Landes. Ordonné prêtre en 1600, il est ensuite capturé par des pirates et devient esclave à Tunis… S’étant échappé, il entre au service de la reine Margot, à la cour d’Henri IV. Son destin bascule en 1617. Il se met au service des humbles, devient curé de campagne, est nommé aumônier général des galères et fonde différentes confréries charitables… –1845 Carl Spitteler, prix Nobel de littérature en 1919. Naissances : Carl Spitteler –1849 Joseph Gallieni, militaire, gouverneur général de Madagascar où dépose la nouvelle reine, Ranavalona III, Ministre de la guerre en 1915, Maréchal (à titre posthume). Naissances : Joseph Gallieni –Philippe Pétain 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais, France) – 23 juillet 1951 à Port-Joinville (île d’Yeu, France) Le futur vainqueur de Verdun est issu d’une famille de paysans honnêtes et pieux. Officier républicain, indifférent à la religion, il s’attire des inimitiés à l’École de Guerre en raison de son opposition aux théories alors en vogue, qui prônent l’offensive à outrance. Pendant la Grande Guerre, sa nomination en février 1916 à la tête de la 2e armée avec mission de défendre Verdun lui ouvre les portes de la célébrité. En novembre 1918, il éclate en sanglots quand le généralissime Foch lui interdit de poursuivre l’offensive jusqu’à Berlin. Le 8 décembre 1918, il n’en reçoit pas moins son bâton de maréchal. En juillet 1940, la France ayant été envahie par l’armée allemande, le Maréchal, doté des pleins pouvoirs par la Chambre des députés, met sa popularité au service de la collaboration avec l’occupant. Il croit ce faisant servir les intérêts de la France. Ses compromissions lui valent d’être condamné à mort après la Libération. De Gaulle, chef du gouvernement provisoire, le grâcie en considération de son grand âge et il va finir ses jours en prison.

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décès célèbres

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–1960 Max von Laue, prix Nobel de physique en 1914. –1964 Gerhard Domagk, biochimiste, prix Nobel de physiologie et médecine en 1939 pour ses travaux sur la chimiothérapie par les sulfamides et pour la découverte de l’action de la sulfachrysoïdine. –1967 Vladimir Mikhaïlovitch Komarov, cosmonaute.

Décès : Vladimir Mikhaïlovitch Komarov

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événements

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— 0858 Election du pape saint Nicolas Ier le Grand. Evènements : Nicolas Ier le Grand –24 avril 1558 : Mariage de Marie Stuart et François de Valois Marie Stuart épouse le Dauphin François, héritier du trône de France, le 24 avril 1558, à Notre-Dame-de-France. Les époux ont l’un et l’autre 15 ans. Ils ont été élevés ensemble à la cour de France. La jeune reine d’Écosse, fille de Marie de Guise et du roi Jacques V, signe un acte secret par lequel elle promet de céder à la France ses droits sur l’Écosse… et l’Angleterre si elle venait à mourir sans enfant ! –1617 A l’instigation de son favori Albert de Luynes (qui fut d’abord page de Henri IV), Louis XIII fait abattre Concino Concini, marquis d’Ancre et maréchal, dans la cour du Louvre, à coups de pistolet, par le baron de Vitry, capitaine des gardes. Concini était l’amant notoire de la reine mère. Sa femme, Léonora Galigaï, accusée de judaïsme, de magie, de sortilèges et d’avoir ensorcelé la reine mère sera condamnée comme sor­cière, décapi­tée et brûlée le 8 juillet. Evènements : Louis XIII de France Evènements : Concino Concini –1662 Arrêt du Conseil, qui donne la liberté à toutes les personnes détenues dans les prisons de Normandie pour cause de magie et de sortilège. –1800 Fondation de la bibliothèque du congrès des Etats Unis d’Amérique. C’est la plus grande du monde avec ses 20 millions de volumes rangés sur 563 kilomètres de rayons dans deux batiments totalisant 14 hectares. –24 avril 1884 : L’Allemagne annexe le Sud-Ouest africain Le 24 avril 1884, le chancelier Otto von Bismarck proclame la souveraineté de l’Empire allemand sur le Lüderitz-land ou Sud-Ouest africain (l’actuelle Namibie). De ce jour date la naissance de l’empire colonial allemand. Il disparaîtra en 1918 suite à la défaite de l’Allemagne au terme de la Première Guerre mondiale. –1900 La course automobile de vitesse du tour de l’Angleterre est limitée à 20 km/h ! –1913 Inauguration à Manhattan, USA du plus haut gratte-ciel du monde de l’époque, le Woolworth Building (241 mètres). –1915 Les Turcs arrêtent et assassinent 600 notables arméniens d’Istambul dans ce que de nombreux pays, sauf la Turquie, reconnaissent comme le début du génocide arménien. Les arrestations, déportations et exécutions dans le reste du pays se déroulent dans les jours et les mois qui suivent, particulièrement en Anatolie où à peu près toute la population arménienne disparait. –24 avril 1916 : « Pâques sanglantes » à Dublin Le lundi de Pâques du 24 avril 1916, à Dublin, un groupe d’Irlandais du Sinn Fein et de l’IRB se soulève contre le colonisateur britannique, à l’initiative de Sir Roger Casement et James Connolly. Ils forment ce que l’on appellera un peu plus tard l’Irish Republican Army (IRA)… Parmi eux, Sean Mac Bride, qui deviendra Premier ministre de la République d’Irlande avant de fonder Amnesty International et d’obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix !

Drapeau

Drapeau

L’insurrection annonce l’indépendance de l’Irlande du sud, cinq ans plus tard. Eamon de Valera, rescapé de l’insurrection, deviendra le premier président de la nouvelle République… –1938 En Tchécoslovaquie, un congrès des Allemands des Sudètes réclame la création d’un État national sudète. –1950 La Cisjordanie et la Transjordanie deviennent le Royaume de Jordanie. –1951 La France autorise la corrida dans les régions où « une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ».

Corrida aux arènes d’Arles.

–1955 Fin de la Conférence des pays non-alignés à Bandoeng, Indonésie. Du 17 au 24 avril 1955, lors de la Conférence afro-asiatique à Bandung, 29 pays africains et asiatiques condamnent le colonialisme sous toutes ses formes. Cette conférence, initiée notamment par le Premier ministre indien Nehru, est à l’origine du Mouvement des non-alignés qui sera fondé en 1961. –1975 Premières élections au Portugal depuis un demi siècle. Drapeau du Portugal –1981 IBM lance le PC, Personnal Computer. –1989 Herbert Von Karajan démissionne de son poste de directeur musical de l’orchestre philharmonique de Berlin. –1992 Quatorze ans, il a fallu quatorze ans avant que la compagnie responsable de l’Amoco Cadiz soit condamnée à payer 1 milliard de franc à l’état français et 230 millions au 90 communes touchées par la marée noire. Heureusement que ces communes n’ont pas attendues d’avoir l’argent pour nettoyer les plages. Merci à tous les avocats du pétrolier pour avoir fait durer le suspense et pour avoir retardé le verdict.

The Amoco Cadiz off the coast of Brittany, France on March 16, 1978.jpeg L’Amoco Cadiz échoué en train de couler

L’histoire servira lors du naufrage de l’Erika le 12 décembre 1999. En effet les maires des communes apprenant le naufrage feront établir par huissier un constat de propreté des plages avant l’arrivée de la pollution. –1997 Les quatre profanateurs du cimetière juif de Carpentras en 1990 sont condamnés à des peines de prison ferme allant de deux ans à 20 mois à de prison ferme par le tribunal correctionnel de Marseille.

Entrée du cimetière juif de
Carpentras (proche de l’Aqueduc
du Canal de Carpentras)

–1998 L’Assemblée nationale adopte à l’unanimité une loi qui interdit la fabrication, la vente, le stockage et l’utilisation des mines anti-personnelles.  

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Saint Vincent de Paul (1581 – 1660)«Monsieur Vincent», un saint à la Cour

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Vincent de Paul meurt en odeur de sainteté à Paris le 27 septembre 1660, à 80 ans, au terme d’une vie prodigieuse toute orientée vers la charité et l’Évangile. Saint Vincent de Paul Ce prêtre charismatique est né en 1581 dans une famille pauvre du village de Pouy (ou Paul), près de Dax, dans les Landes. Le village s’appelle aujourd’hui Saint-Vincent-de-Paul et l’on y peut visiter l’humble chaumière familiale. Après de bonnes études de théologie à Toulouse, il est ordonné prêtre en 1600. Ses débuts sont obscurs. Lors d’un voyage en Méditerranée, il est capturé par les pirates barbaresques et emmené en captivité à Tunis. Il est vendu comme esclave à un alchimiste qui le traite plutôt bien avant qu’il ne s’échappe en 1607 et gagne Rome.

Une vie au service des humbles ——===ooOoo===——

Avec une recommandation du Saint-Siège, il entre à la cour du roi Henri IV et devient l’aumônier de la reine Margot, autrement dit son «distributeur d’aumônes» (le mot aumônier n’a plus aujourd’hui la même signification). Il suit avec ferveur les prêches du cardinal Pierre de Bérulle et devient l’ami de François de Sales. L’épouse du prince Philippe Emmanuel de Gondi, général des galères, qui appartient à l’une des plus riches familles de France, lui demande plus tard d’éduquer ses enfants. En 1617, au chevet d’un mourant, le destin du prêtre bascule. Vincent découvre les vertus de la confession qu’il va dès lors s’appliquer à populariser. Il prend surtout conscience de la grande misère du peuple et du recul de la foi chrétienne dans les campagnes autant qu’à la cour, sous l’effet de la pensée rationaliste et «libertine». C’est l’époque où le philosophe René Descartes place la raison au-dessus de tout et, à son corps défendant, conduit les esprits cultivés à remettre en cause les fondements de la foi. Vincent se fait nommer curé de Châtillon-les-Dombes, une pauvre paroisse en voie de déchristianisation située au nord-est de Lyon. Pour soulager l’immense misère paysanne, il fonde sa première confrérie de la Charité avec le concours des riches dames de la contrée.

Oeuvres de charité ——===ooOoo===——

Deux ans plus tard, Vincent poursuit son apostolat sur les terres du comte de Gondi. Il est en même temps nommé aumônier général des galères. Tout cela sans renoncer à ses fonctions à la cour, qui lui permettent de recueillir des fonds pour ses oeuvres mais lui valent aussi de se faire de nombreux ennemis. Grâce à un don de Madame de Gondi, «Monsieur Vincent»(c’est ainsi que chacun le désigne eu égard à son infinie douceur et à sa bonhomie) crée la Société des Prêtres de la Mission en vue de la réévangélisation des campagnes. Ses membres sont connus sous le nom de lazaristes du fait que leur siège est un prieuré de Saint-Lazare. L’infatigable prêtre fonde plusieurs confréries charitables, notamment les Filles de la Charité ou «Soeurs de Saint Vincent-de-Paul». Cette institution au service des enfants trouvés, des malades et de tous les malheureux, connaîtra un essor considérable sous l’impulsion de Louise de Marillac. Vincent de Paul distribue de la soupe aux enfants des rues, collecte des fonds pour la Lorraine endeuillée par la guerre, réconforte les galériens… Il assiste aussi le roi Louis XIII sur son lit de mort. Nommé président du Conseil de conscience par la régente Anne d’Autriche, il se tient soigneusement à l’écart des troubles de la Fronde mais gère sans ménagement les affaires ecclésiastiques. C’est ainsi qu’il déplace les évêques déméritants et consacre toute son énergie à améliorer la formation du clergé. Par son exemple et son charisme, saint Vincent de Paul participe au renouveau de la foi catholique en France au XVIIe siècle aux côtés de François de Sales et de Mère Angélique de Port-Royal. Le prêtre a été canonisé sans difficulté en 1737. Sa dépouille repose dans la chapelle des lazaristes, au coeur de la capitale française.

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.24 avril 1617 Assassinat de Concini

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Dans les années qui suivent l’assassinat du roi Henri IV, la France connaît l’agitation propre à toutes les régences. Celle de la reine Marie de Médicis s’avère plus périlleuse qu’aucune autre. La reine écarte les anciens ministres de son époux, dont le sage Sully, et s’entoure d’intrigants et de parvenus, dont le plus connu est Concino Concini, alias «Conchine» (prononciation à la française de Concini). Cet Italien a épousé la soeur de lait de Marie de Médicis, Leonora Dori, dite la Galigaï.

Vengeance de roi

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La régente lui a remis le gouvernement du royaume et l’a fait marquis d’Ancre et même maréchal et amiral sans qu’il n’ait jamais combattu ni commandé de navire. Au grand mécontentement de la cour, ce clan pille sans vergogne le Trésor cependant que Marie de Médicis s’adonne sans limite à sa passion des bijoux et de l’astrologie. Le favori commet aussi l’erreur de rudoyer le jeune Louis XIII. Le 24 avril 1617, celui-ci le fait assassiner avec le concours de son ami Albert de Luynes. « Merci, grand merci à vous ! À cette heure, je suis roi ! s’exclame le souverain (17 ans) à l’adresse des assassins. Dans la foulée, il fait brûler la Galigaï sous l’accusation de sorcellerie. La ville d’Ancre, en Picardie, est rebaptisée Albert en l’honneur du nouveau favori (la rivière qui la traverse a conservé le nom d’Ancre). Par ce «coup de majesté», Louis XIII affirme son autorité. Mais il a aussi la mauvaise idée d’écarter Armand du Plessis de Richelieu, conseiller efficace de sa mère, au profit de l’inepte duc de Luynes. Il se ravisera sept ans plus tard…

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 24 avril 1915 Le génocide arménien

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Le samedi 24 avril 1915, à Constantinople , capitale de l’empire ottoman, 600 notables arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. C’est le début d’un génocide, le premier du XXe siècle. Il va faire environ 1,2 million de victimes dans la population arménienne de l’empire turc. Sur les horreurs de ces massacres.                                                    La République turque et le génocide

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La République turque, qui a succédé en 1923 à l’empire ottoman, ne nie pas la réalité des massacres mais en conteste la responsabilité et surtout rejette le qualificatif de     génocide. Les Turcs les plus accommodants attribuent la responsabilité des massacres à un régime disparu, le sultanat, ou aux aléas de la guerre. Le gouvernement d’Istamboul, allié de l’Allemagne contre la Russie, la France et l’Angleterre, pouvait craindre une alliance entre les Russes et les Arméniens de l’intérieur, chrétiens comme eux. Ils font aussi valoir que ces massacres n’étaient pas motivés par une idéologie raciale. Ils ne visaient pas à l’extermination systématique du peuple arménien. Ainsi, les Arméniens de Jérusalem et de Syrie, alors possessions ottomanes, n’ont pas été affectés par les massacres. Beaucoup de jeunes filles ont aussi pu sauver leur vie en se convertissant à l’islam et en épousant un Turc, une «chance» dont n’ont pas bénéficié les Juives victimes des nazis… Pour les mêmes raisons, certains historiens occidentaux contestent également le qualificatif de génocide.

Un empire composite

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Aux premiers siècles de son existence, l’empire ottoman comptait une majorité de chrétiens (Slaves, Grecs, Arméniens, Caucasiens, Assyriens….). Ils jouaient un grand rôle dans le commerce et l’administration, et leur influence s’étendait au Sérail, le palais du sultan. Ces «protégés» (dhimmis en arabe coranique) n’en étaient pas moins soumis à de lourds impôts et avaient l’interdiction de porter les armes. Les premiers sultans, souvent nés d’une mère chrétienne, témoignaient d’une relative bienveillance à l’égard des Grecs orthodoxes et des Arméniens monophysites. Ces derniers étaient surtout établis dans l’ancien royaume d’Arménie, au pied du Caucase, premier royaume de l’Histoire à s’être rallié au christianisme ! Ils étaient majoritaires aussi en Cilicie, une province du sud de l’Asie mineure que l’on appelait parfois «Petite Arménie». On en retrouvait à Istamboul ainsi que dans les villes libanaises et à Jérusalem. L’empire ottoman comptait environ 2 millions d’Arméniens à la fin du XIXe siècle sur une population totale de 36 millions d’habitants.

Ébauche de génocide

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Après une tentative de modernisation par le haut, dans la période du Tanzimat, entre 1839 et 1876, l’empire ottoman entre dans une décadence accélérée. Le sultan Abdul-Hamid II attise sans vergogne les haines religieuses pour consolider son pouvoir (les derniers tsars de Russie font de même dans leur empire). Entre 1894 et 1896, comme les Arméniens réclament des réformes et une modernisation des institutions, le sultan en fait massacrer 200.000 à 250.000 avec le concours diligent des montagnards kurdes. À Constantinople même, la violence se déchaîne contre les Arméniens du grand bazar, tués à coups de gourdin. Un million d’Arméniens sont dépouillés de leurs biens et quelques milliers convertis de force. Des centaines d’églises sont brûlées ou transformées en mosquées… Rien qu’en juin 1896, dans la région de Van, au coeur de l’Arménie historique, pas moins de 350 villages sont rayés de la carte. Ces massacres planifiés ont déjà un avant-goût de génocide. L’Américain George Hepworth enquêtant sur les lieux deux ans après les faits, écrit : «Pendant mes déplacements en Arménie, j’ai été de jour en jour plus profondément convaincu que l’avenir des Arméniens est excessivement sombre. Il se peut que la main des Turcs soit retenue dans la crainte de l’Europe mais je suis sûr que leur objectif est l’extermination et qu’ils poursuivront cet objectif jusqu’au bout si l’occasion s’en présente. Ils sont déjà tout près de l’avoir atteint» (*). Les Occidentaux se contentent de plates protestations. Il est vrai que le «Sultan rouge» fait le maximum pour dissimuler son forfait et même paie la presse européenne pour qu’elle fasse silence sur les massacres. Abdul-Hamid II joue par ailleurs la carte de chef spirituel de tous les musulmans en sa qualité de calife. Il fait construire le chemin de fer du Hedjaz pour faciliter les pèlerinages à La Mecque. Il se rapproche aussi de l’Allemagne de Guillaume II. Mais ces initiatives lui valent d’être déposé en 1909 par le mouvement des «Jeunes-Turcs». À l’origine du sentiment national turc, ces derniers lui reprochent de livrer l’empire aux appétits étrangers et de montrer trop de complaisance pour les Arabes.

Les «Jeunes-Turcs» veulent se démarquer des «Vieux-Turcs» qui, au début du XIXe siècle, s’opposèrent à la modernisation de l’empire. Ils installent au pouvoir un Comité Union et Progrès (CUP, en turc Ittihad) dirigé par Enver pacha (27 ans), sous l’égide d’un nouveau sultan, Mohamed V. Ils donnent au pays une Constitution… ainsi qu’une devise empruntée à la France: «Liberté, Égalité, Fraternité». Ils laissent espérer un sort meilleur aux minorités de l’empire, sur des bases laïques. Mais leur idéologie emprunte au nationalisme le plus étroit. Confrontés à un lent démembrement de l’empire multinational et à sa transformation en puissance asiatique (l’empire ne possède plus en Europe que la région de Constantinople), ils se font les champions du «touranisme». Cette idéologie prône l’union de tous les peuples de langue turque ou assimilée, de la mer Égée aux confins de la Chine (Anatolie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, etc) (*). Dès leur prise de pouvoir en 1909, les Jeunes-Turcs, soucieux de créer une nation turque racialement homogène, multiplient les exactions contre les Arméniens d’Asie mineure. On compte ainsi 20.000 à 30.000 morts à Adana le 1er avril 1909… Ils lancent des campagnes de boycott des commerces tenus par des Grecs, des Juifs ou des Arméniens, en s’appuyant sur le ressentiment et la haine des musulmans turcs refoulés des Balkans. Ils réécrivent l’Histoire en occultant la période ottomane, trop peu turque à leur goût, et en rattachant la race turque aux Mongols de Gengis Khan, aux Huns d’Attila, voire aux Hittites de la haute Antiquité. Ce nationalisme outrancier ne les empêche pas de perdre les deux guerres balkaniques de 1912 et 1913.

La Turquie dans la guerre de 1914-1918

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Le 8 février 1914, la Russie impose au gouvernement turc une commission internationale destinée à veiller aux bonnes relations entre les populations ottomanes. Les Jeunes-Turcs ravalent leur humiliation mais lorsque la Grande Guerre éclate, en août de la même année, ils poussent le sultan Mahomet V à entrer dans le conflit, aux côtés des Puissances centrales (Allemagne et Autriche), contre la Russie et les Occidentaux.

Le sultan déclare la guerre le 1er novembre 1914. Les Turcs tentent de soulever en leur faveur les Arméniens de Russie. Mal leur en prend… Bien qu’en nombre supérieur, ils sont défaits par les Russes à Sarikamish le 29 décembre 1914. L’empire ottoman est envahi. L’armée turque perd 100.000 hommes. Elle bat en retraite et, exaspérée, multiplie les violences à l’égard des Arméniens dans les territoires qu’elle traverse. Les Russes, à leur tour, retournent en leur faveur les Arméniens de Turquie. Le 7 avril 1915, la ville de Van, à l’est de la Turquie, se soulève et proclame un gouvernement arménien autonome. Dans le même temps, à l’initiative du Lord britannique de l’Amirauté, un certain Winston Churchill, les Français et les Britanniques préparent un débarquement dans le détroit des Dardanelles pour se saisir de Constantinople.

Le génocide

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Les Jeunes-Turcs profitent de l’occasion pour accomplir leur dessein d’éliminer la totalité des Arméniens de l’Asie mineure, une région qu’ils considèrent comme le foyer national exclusif du peuple turc. Ils procèdent avec méthode et brutalité. L’un de leurs chefs, le ministre de l’Intérieur Talaat Pacha, ordonne l’assassinat des élites arméniennes de la capitale puis des Arméniens de l’armée, bien que ces derniers aient fait la preuve de leur loyauté (on a ainsi compté moins de désertions chez les soldats arméniens que chez leurs homologues turcs). C’est ensuite le tour des nombreuses populations arméniennes des sept provinces orientales (les Arméniens des provinces arabophones du Liban et de Jérusalem ne seront jamais inquiétés). Voici le texte d’un télégramme transmis par le ministre à la direction des Jeunes-Turcs de la préfecture d’Alep : «Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l’âge, ni du sexe. Les scrupules de conscience n’ont pas leur place ici». Le gouvernement destitue les fonctionnaires locaux qui font preuve de tiédeur, ainsi que le rapporte l’historien britannique Arnold Toynbee, qui enquêta sur place. Dans un premier temps, les agents du gouvernement rassemblent les hommes de moins de 20 ans et de plus de 45 ans et les éloignent de leur région natale pour leur faire accomplir des travaux épuisants. Beaucoup d’hommes sont aussi tués sur place. La «Loi provisoire de déportation» du 27 mai 1915 fixe le cadre réglementaire de la déportation des survivants ainsi que de la spoliation des victimes. Dans les villages qui ont été quelques semaines plus tôt privés de leurs notables et de leurs jeunes gens, militaires et gendarmes ont toute facilité à réunir les femmes et les enfants. Ces malheureux sont réunis en longs convois et déportés vers le sud, vers Alep, une ville de la Syrie ottomane. Les marches se déroulent sous le soleil de l’été, dans des conditions épouvantables, sans vivres et sans eau, sous la menace constante des montagnards kurdes, trop heureux de pouvoir librement exterminer leurs voisins et rivaux. Elles débouchent en général sur une mort rapide. Survivent toutefois beaucoup de jeunes femmes ou d’adolescentes (parmi les plus jolies) ; celles-là sont enlevées par les Turcs ou les Kurdes pour être vendues comme esclaves ou converties de force à l’islam et mariées à des familiers (en ce début du XXIe siècle, beaucoup de Turcs sont troublés de découvrir qu’ils descendent ainsi d’une jeune chrétienne d’Arménie arrachée à sa famille et à sa culture). En septembre, après les habitants des provinces orientales, vient le tour d’autres Arméniens de l’empire. Ceux-là sont convoyés vers Alep dans des wagons à bestiaux puis transférés dans des camps de concentration en zone désertique où ils ne tardent pas à succomber à leur tour, loin des regards indiscrets. Au total disparaissent pendant l’été 1915 les deux tiers de la population arménienne sous souveraineté ottomane.

 
 

Les Européens et le génocide

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En Occident, les informations sur le génocide émeuvent l’opinion mais le sultan se justifie en arguant de la nécessité de déplacer les populations pour des raisons militaires ! Le gouvernement allemand, allié de la Turquie, censure les informations sur le génocide. L’Allemagne entretient en Turquie, pendant le conflit, une mission militaire très importante (jusqu’à 12.000 hommes). Et après la guerre, c’est en Allemagne que se réfugient les responsables du génocide, y compris Talaat Pacha. Ce dernier est assassiné à Berlin le 16 mars 1921 par un jeune Arménien, Soghomon Tehlirian. Mais l’assassin sera acquitté par la justice allemande, preuve si besoin est d’une réelle démocratisation de la vie allemande sous le régime républicain issu de Weimar ! Le traité de Sèvres signé le 10 août 1920 entre les Alliés et le nouveau gouvernement de l’empire ottoman prévoit la mise en jugement des responsables du génocide. Mais le sursaut nationaliste du général Moustafa Kémal bouscule ces bonnes résolutions. D’abord favorable à ce que soient punis les responsables de la défaite et du génocide, Moustafa Kémal se ravise car il a besoin de ressouder la nation turque face aux Grecs et aux Occidentaux qui menacent sa souveraineté. Il décrète une amnistie générale, le 31 mars 1923. La même année, le général parachève la «turcisation» de la Turquie en expulsant les Grecs qui y vivaient depuis la haute Antiquité. Istamboul, ville aux deux-tiers chrétienne en 1914, devient dès lors exclusivement turque et musulmane. Les nazis tireront les leçons du premier génocide de l’Histoire et de cette occasion perdue de juger les coupables… «Qui se souvient encore de l’extermination des Arméniens ?» aurait lancé Hitler en 1939, à la veille de massacrer les handicapés de son pays (l’extermination des Juifs viendra deux ans plus tard). À la vérité, c’est seulement dans les années 1980 que l’opinion publique occidentale a retrouvé le souvenir de ce génocide, à l’investigation de l’Église arménienne et des jeunes militants de la troisième génération, dont certains n’ont pas hésité à recourir à des attentats contre les intérêts turcs. Les historiens multiplient depuis lors les enquêtes et les témoignages sur ce génocide, le premier du siècle. Le cinéaste français d’origine arménienne Henri Verneuil a évoqué dans un film émouvant, Mayrig, en 1991, l’histoire de sa famille qui a vécu ce drame dans sa chair. On trouvera par ailleurs dans Le siècle des génocides (Bernard Bruneteau, Armand Colin, 2004) une très claire et très complète enquête sur ce génocide (et les autres), avec sources et références à l’appui.

La France et le génocide arménien

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De nombreux Arméniens rescapés des massacres de 1915 ont débarqué à Marseille et se sont établis en France. Leurs descendants sont aujourd’hui 300.000 à 500.000. Dans le dessein de gagner leur vote à l’élection présidentielle de 2002, la droite et la gauche parlementaires ont voté à l’unanimité une loi réduite à un article : «La République française reconnaît le génocide arménien». Il en est résulté une crise avec la Turquie, déjà agacée par l’opposition de la France à son entrée dans l’Union européenne. En 2006, peu avant l’élection présidentielle suivante, le parti socialiste a fait de la surenchère en tentant de pénaliser la «négation» du génocide. Il y a échoué et son texte a été prestement enterré par le nouveau président, soucieux de restaurer de bonnes relations avec la Turquie. Mais à l’avant-veille de l’élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy lui-même a relancé le projet pour retrouver la faveur des électeurs d’origine arménienne. C’est ainsi que le 22 décembre 2011, une députée UMP a déposé une proposition de loi qui punit d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende la négation, voire la «minimisation», d’un génocide reconnu par la République française. Les Turcs ont immédiatement menacé les entreprises françaises de mesures de rétorsion et l’affaire pourrait coûter très cher à la France, déjà victime d’une récession économique. Elle pourrait être contre-productive en Turquie même, où les citoyens de toutes obédiences se sentent peu ou prou atteints dans leur honneur par cette immixtion étrangère. Cette nouvelle loi mémorielle, plus de vingt ans après la loi Gayssot (1990), témoigne des incohérences entourant la liberté d’expression, alors que, par ailleurs, des artistes et des libéraux réclament la liberté de moquer sans limite toutes les religions. Elle illustre aussi la tentation des dirigeants politiques de détourner l’attention des citoyens de leurs échecs économiques, sociaux et diplomatiques.

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patrick ave l’aimable concours de hérodote.net ( dont André Larané…) sources hérodote.net wikipédia    

HABIT DU PREMIER CONSUL

 

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BONAPARTE PREMIER CONSUL

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Sur le cadre d’origine, un cartouche porte l’inscription : « Donné par le Premier Consul au Second Consul ». Ce portrait, exécuté l’année même de la fondation de la Légion d’honneur, fut offert à Cambacérès. Bonaparte porte l’habit de velours rouge de Premier consul. Il désigne des parchemins sur lesquels on lit : « Bataille de Marengo – Traité de… Plaisance, Loeben, Campo-Formio…18 Brumaire, Concordat ».

 

 

Auteur : GROS Antoine-Jean (Baron) (1771-1835)

Date : 1802

Technique : huile sur toile

Dimensions : H. 2,05 m; L. 1,27 m

Lieu : Paris, Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie

Sujets : Bonaparte (Premier Consul), Consulat, Propagande

Descripteurs : Gros, portrait en pied, Marengo, Plaisance, Loeben, Campo-Formio, 18 Brumaire, Concordat

 

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HABIT DU PREMIER CONSUL

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De retour en France, vainqueur après la bataille de Marengo le 14 juin 1800, Bonaparte fit étape les 28 et 29 juin à Lyon. À cette occasion, la municipalité de la ville lui offrit cet habit de Premier consul, en velours de soie uni rouge corail, brodé, or et argent, de motifs de feuilles d’olivier ; habit dit « à la française », à un seul rang de boutons, sans revers, fermé sur la poitrine mais s’évasant sur les cuisses, aux longues basques, comme on pouvait en porter à la Cour de France sous le règne de Louis XVI. Seul le col droit est typiquement à la mode du Consulat et le restera sous l’Empire.

Il s’agissait donc, avec son gilet et sa culotte, d’une tenue de cérémonies, destinées aux grandes occasions, contrairement à l’habit quotidien, croisé, à col rabattu, et aux broderies moins riches, comme on le peut le voir représenté sur le portrait du Premier Consul par Antoine-Jean Gros et que, du reste, Bonaparte délaissa après Marengo.

Le Premier Consul porta spécialement cet habit le dimanche de Pâques 18 avril 1802 (28 germinal an X), à la messe célébrée à Notre-Dame de Paris pour la signature du Concordat et au grand dîner qui s’ensuivit, aux Tuileries.

Las Cases l’évoque dans le Mémorial de Sainte-Hélène, au 10 janvier 1816 :
« L’Empereur s’est fait ouvrir les armoires, elles n’ont présenté que son linge et ses habits ; le tout était fort peu considérable, et pourtant il s’étonnait encore d’être si riche.
On y voyait son habit de Premier consul, en velours rouge, brodé soie et or ; il lui avait été présenté par la ville de Lyon ; circonstance qui faisait sans doute qu’il se trouvait ici, son valet de chambre sachant qu’il l’affectionnait beaucoup, parce qu’il lui venait, disait-il, de sa chère ville de Lyon. »

Finalement, Napoléon l’offrit à la fille du Grand Maréchal Bertrand, Hortense, future madame Thayer, pour qu’elle en fasse une robe ! Fort heureusement, elle s’en abstint et en fit plus tard don au prince Victor Napoléon à qui il fut acheté en 1979. Il est aujourd’hui conservé au château de Malmaison.

Cet habit fait partie de la collection de costumes du musée nationale des châteaux de Malmaison et Bois Préaux. Une collection désormais à admirer sous toutes les coutures avec la nouvelle application gratuite pour tablettes numériques développée pour Malmaison.

Date : 
1800 

Technique : 
Velours de soie uni rouge corail, brodé au passé or et argent 

Dimensions : 
H. 110 cm 

Lieu de conservation : 
Rueil-Malmaison, musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau 

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AUTRE HABIT DU PREMIER CONSUL

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Cet habit à la française en velours de soie rouge brodé fut offert à Bonaparte par la municipalité de Lyon lors de son premier voyage dans cette ville, les 28 et 29 juin 1800, après Marengo. Il le porta notamment lors du Te Deum célébré à Notre-Dame de Paris à l’occasion de la signature du Concordat (28 germinal an X – 18 avril 1802).

 

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Date : 1800

Technique : velours, soie, argent

Dimensions : H. 1,100 m

Lieu : Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

Descripteurs : vêtement, broderies, velours, soie

Crédits : Fondation Napoléon, M.P. Moinet

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patrick

sources 

napoleon.org