23 mai 1430 Jeanne d’Arc est capturée à Compiègne et jugée et brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431

23 mai 1430

Jeanne d’Arc est capturée à Compiègne

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Le 23 mai 1430, Jeanne d’Arc est capturée par les Bourguignons en tentant de secourir avec sa troupe les habitants de Compiègne, au nord de Paris.

Les Anglais vont alors se la faire livrer, en vue de la faire condamner… par un tribunal ecclésiastique. Ils espèrent de la sorte mettre au jour sa nature de sorcière et dévaluer le sacre de leur ennemi Charles VII

Jeanne d'Arc faite prisonnière à Compiègne (Jules Eugène Lenepveu, 1886, Panthéon, Paris)
Vaines impatiences

En délivrant Orléans et faisant sacrer le roi Charles VII à Reims, Jeanne d’Arc a accompli la mission que lui ont confiée, selon ses dires, des voix célestes. D’ailleurs, après le sacre, elle admet ne plus entendre ses voix…

Mais emportée par son succès et la faveur des foules, elle veut en finir au plus vite avec les Anglais. Elle part avec Charles VII à la reconquête du Bassin Parisien. L’armée royale entre sans coup férir à Soissons, Château-Thierry, Provins, Crépy-en-Valois et les villes de l’Oise.

Encouragé par Jeanne, le «beau duc» Jean d’Alençon, gendre de Charles VII et chef de l’armée royale, mène celle-ci à Saint-Denis, aux portes de Paris. Mais les Français de la capitale, satisfaits de leur sort, n’ont nul désir de revoir la redoutable faction des Armagnacs qui entoure le roi.

Quant à l’entourage du roi, conduit par sa belle-mère Yolande d’Aragon, il préfère négocier une trêve avec le cousin ennemi de Bourgogne, le  «Grand-Duc d’Occident»Philippe le Bon. Par la trêve, conclue le 28 août, ils promettent au duc de recouvrer les villes perdues de l’Oise.

De leur côté, Jeanne et d’Alençon ne se résignent pas et lancent une attaque sur la capitale le 8 septembre 1429, fête de la Nativité de la Vierge ! Beaucoup s’indignent que la Pucelle engage le combat ce jour-là. Elle-même est blessée d’une flèche à la cuisse et l’assaut tourne court.

À nouveau tenté par le repli, Charles VII  ramène l’armée à Gien, sur la Loire, et la licencie le 21 septembre 1429. Dans le même temps, il commence à tenir l’héroïne à l’écart tout en lui faisant miroiter les délices de la vie de cour. En témoignage de reconnaissance, il l’anoblit ainsi que sa famille le 24 décembre 1429 (son nom, Darc, devient dès lors d’Arc). Il confie la prévôté de Vaucouleurs à son frère Pierre, qui a combattu à ses côtés, et dispense cette châtellenie de l’impôt.

Comme Jeanne ne se laisse pas adoucir par les faveurs, il lui confie le soin de combattre un brigand mais celui-ci lui inflige un échec humiliant à la Charité-sur-Loire où il s’est réfugié.

À la cour, le grand chambellan La Trémoille et l’archevêque de Reims Regnault de Chartres, chancelier de France, qui privilégient la négociation avec les Bourguignons, manigancent sa perte. Ils suscitent une prophétesse rivale, Catherine de La Rochelle, que Jeanne rencontre et renvoie en lui conseillant d’aller «faire son ménage et soigner ses enfants».

De l’échec au drame

De leur côté, les Anglais sont très affaiblis et quelque peu démoralisés par leurs échecs successifs depuis la levée du siège d’Orléans. Leur régent, le duc de Bedford, se voit contraint d’appeler à l’aide le cardinal de Winchester, son oncle, qui a déjà mis sous sa coupe l’Angleterre et son régent, le duc de Gloucester. Le cardinal détourne vers la France une armée qu’il avait recrutée pour combattre les hérétiques hussites dans la lointaine Bohème. Lui-même et ses soldats rencontrent à Paris le duc de Bourgogne le 30 septembre 1429.

Leurs alliés bourguignons se sentent pousser des ailes. Fringant étalon, le duc Philippe le Bon célèbre avec Isabelle de Portugal son troisième mariage le 10 janvier 1430 et par la même occasion crée le fameux Ordre de la Toison d’Or. Là-dessus, en avril, à la fin de l’hiver, il décide délibérément de rompre la trêve et se lance à la reconquête de Compiègne, un verrou sur l’Oise, au nord de Paris, qui l’empêche de lier ses possessions à celles des Anglais.

Le 15 avril 1430,  il entame le siège de la ville avec son lieutenant Jean II de Luxembourg-Ligny, comte de Guise. Les habitants appellent Jeanne à l’aide. Celle-ci lève avec ses propres deniers une troupe de 400 mercenaires et se précipite à leur secours sans en référer au roi. Elle entre dans la ville à la faveur de la nuit. Mais le lendemain, le 23 mai 1430, en tentant une sortie, elle est encerclée par les Bourguignons et capturée par un archer picard qui la livre à son seigneur Jean de Luxembourg.

Jeanne n’a pas l’espoir que le seigneur bourguignon demande une rançon au roi Charles VII en échange de sa libération car elle-même, quelque temps plus tôt, a refusé de libérer contre rançon un routier bourguignon, Franquet d’Arras, et l’a au contraire livré à la justice royale pour qu’il soit exécuté en vertu de ses crimes innombrables.

La Pucelle est donc dans un premier temps enfermée au château de Beaulieu-en-Vermandois, d’où elle tente de s’échapper. Le mois suivant, elle est transférée au château de Beaurevoir, au nord de la Picardie. Elle tente une deuxième fois de s’évader en se laissant descendre le long d’une corde confectionnée avec ses draps. Mais la corde rompt et elle fait une chute douloureuse.

Très vite, son geôlier est harcelé par Henri Beaufort, cardinal de Winchester, qui, à Londres, a repris en main les affaires du Continent. Celui-ci veut à tout prix que la captive soit jugée et condamnée pour sorcellerie et hérésie afin de couper court à sa popularité et ruiner le crédit de Charles VII… Que vaudrait en effet un sacre acquis grâce à une sorcière ?

L’Anglais multiplie les pressions, entame le blocus des ports flamands et finalement rachète Jeanne pour dix mille livres tournois, soit un montant équivalent à une rançon royale ! La prisonnière est conduite à Arras, puis au Crotoy, à Dieppe et enfin à Rouen où elle doit être jugée. Son procès va pouvoir commencer…

Ingratitude

Le roi Charles VII, peu conscient de l’enjeu, n’esquisse aucun geste en sa faveur. Son grand chambellan Georges de la Trémoille, retors et corrompu, hostile à la Pucelle, le dissuade de la racheter.

Toutefois, sous le choc, les troupes royales semblent se réveiller de leur torpeur. Le 25 octobre 1430, Xaintrailles et La Hire obligent Jean de Luxembourg à lever le siège de Compiègne. Le duc de Bourgogne détourne son attention vers le Brabant. C’en est fini de la menace d’une jonction des domaines anglais et bourguignons. Les troupes de Charles VII ont repris l’initiative. Jeanne captive a gagné.

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30 mai 1431

Jeanne d’Arc est brûlée vive à Rouen

Le 30 mai 1431, Jeanne d’Arc est brûlée vive à Rouen, sur la place du Vieux-Marché, après un procès inique. Elle est victime de ce que les Anglais voulaient à tout prix la convaincre d’hérésie (et accessoirement de sorcellerie) pour abaisser ainsi le roi Charles VII qu’elle avait diligemment servi.

Son procès, dont on a conservé et publié les minutes, témoignent d’une personnalité d’exception, avec un esprit acéré et une conscience pure.

Jeanne d'Arc au bûcher, miniature(Les Vigiles de Charles VII, manuscrit réalisé par Martial d'Auvergne en 1477-1483, BNF)
La Pucelle jugée par l’Église

Capturée au siège de Compiègne, le 23 mai 1430, Jeanne d’Arc est vendue par les Bourguignons aux Anglais, lesquels n’ont qu’une hâte : la faire condamner par un tribunal ecclésiastique afin de déconsidérer le roi Charles VII et rendre le moral à leurs troupes. Celles-ci, il est vrai, ne se montrent plus guère offensives depuis le siège d’Orléans.

Après un passage à la forteresse du Crotoy, au bord de la Manche, Jeanne arrive à Rouen la veille de Noël 1430. Elle est enfermée au château du Bouvreuil, la forteresse de la ville, qui accueille ordinairement des prisonniers hommes. Pour l’occasion, une tour lui est réservée. Elle est placée sous la garde du gouverneur de la ville, Richard de Beauchamp, comte de Warwick.

Pas moins de quatre ou cinq rustres veillent sur elle nuit et jour. Ont-ils pu tenter de la violer? La chose est peu probable car les gardes, superstitieux, devaient être rebutés à l’idée de toucher une prétendue sorcière.

Le tribunal d’Église qui doit la juger est présidé par Pierre Cauchon, l’évêque de Beauvais, dont dépend Compiègne, le lieu de sa capture.  Cauchon est un théologien respecté de l’Université de Paris, d’environ 60 ans. Il est entré au service du duc de Bourgogne, ce qui lui a valu l’évêché de Beauvais. Désireux de se faire bien voir des Anglais, il arrange le procès en hérésie et pour cela s’adjoint le concours du frère dominicain Jean Le Maître, vicaire de l’inquisiteur en France.

Jeanne devant ses juges (lettrine d'un manuscrit du XVe siècle, BNF)Le procès s’ouvre le 9 février 1431 avec les deux juges et quelques dizaines d’assesseurs. Il est fréquemment suspendu et à plusieurs reprises, le très puissant cardinal de Winchester vient remplacer Cauchon à la tête du tribunal.

Ces ecclésiastiques admettent difficilement que Dieu ait pu s’adresser par-dessus leurs têtes à une fille du peuple. Ils dépêchent des enquêteurs à Domrémy mais les témoignages des habitants sont si favorables à l’accusée qu’ils doivent détruire leur rapport. Ils reprochent à Jeanne d’avoir revêtu des habits d’homme (sic), en contradiction avec un précepte du Deutéronome, d’avoir essayé de se suicider à Beaurevoir (il s’agissait en fait d’une tentative d’évasion) et bien sûr d’avoir eu de fausses visions.

Interrogée par Jean Beaupère, l’un des juges, sur son état de grâce, elle répond : «Si je n’y suis, Dieu m’y mette, si j’y suis, Dieu m’y tienne !»

Les actes du procès témoignent de l’extraordinaire force de caractère de l’inculpée.Ainsi à propos de l’assassinat de Jean sans Peur : «Croyez-vous que votre roi a bien fait de tuer ou faire tuer monseigneur de Bourgogne ? — Ce fut grand dommage pour le royaume de France. Mais quelque chose qu’il y eût entre eux, Dieu m’a envoyée au secours du roi de France.»

Incapable de faire fléchir la jeune fille et pressé d’en finir par le cardinal de Winchester, qui se dispose à quitter Rouen, l’évêque Cauchon précipite la procédure. Il soumet à Jeanne un réquisitoire de douze articles qu’elle récuse en bloc. Il décide alors de lui faire peur.

Le 24 mai 1431 au soir, Jeanne est traînée au cimetière de l’abbatiale de Saint-Ouen où a été préparé un bûcher. Sur une estrade se tient le cardinal de Winchester. Le bourreau est prêt à l’ouvrage. On la menace de torture et on lui montre les instruments. Puis l’évêque Cauchon list l’acte d’accusation par lequel il la livre au bras séculier afin qu’elle soit brûlée (l’Église s’interdit de procéder elle-même à une exécution). Mais il lui fait savoir aussi que, si elle se rétracte et renonce à ses habits d’homme, elle sera confiée à l’Église et échappera à la mort.

Le prédicateur Guillaume Evrard a la maladresse de s’en prendre au roi : «Ton roi est hérétique et schismatique ! — J’ose bien vous dire et vous jurer sur ma vie que c’est le plus noble chrétien de tous les chrétiens, ceui qui aime le mieux la foi et l’Église. Il n’est pas tel que vous le dites», bondit la malheureuse.

Jeanne, épuisée, signe un document par lequel elle accepte de se soumettre à l’Église et de reprendre ses habits de femme. La sentence de mort est commuée en un emprisonnement à vie.

Le procès de Jeanne d'Arc, miniature du XVe siècle, BNF
Le bûcher

Jeanne d’Arc revient dans sa cellule au grand mécontentement des Anglais qui auraient voulu une exécution rapide. Les soldats menacent même de s’en prendre aux juges et à l’évêque… Mais quelques jours plus tard, s’étant fait dérober ses vêtements et craignant à juste titre pour sa vertu, elle reprend des habits d’homme, ce qui lui vaut d’être cette fois condamnée au bûcher comme relapse (se dit de quelqu’un qui retombe dans l’hérésie).

Vêtue d’une robe soufrée destinée à la faire brûler plus vite et coiffée d’une mitre sur laquelle sont écrits des mots infâmants, la jeune fille est conduite sur le lieu de son supplice. Détail sordide : le bûcher étant trop élevé, le bourreau Geoffroy Thérage se trouve dans l’impossibilité d’étrangler sa victime avant que les flammes ne l’atteignent, ce qui vaut à Jeanne de périr vive dans de grandes souffrances.

Comme Winchester souhaite un ultime aveu, l’évêque Cauchon s’approche des flammes mais c’est pour s’entendre dire : «Évêque, je meurs par vous ! ». Et dans un dernier défi, elle murmure: «Que j’aie bien fait, que j’aie mal fait, mon Roi n’y est pour rien !…» Un des juges, pris de remords, confiera : «Je voudrais que mon âme fût où je crois qu’est l’âme de cette fille ! »

Après le supplice, le bourreau se voit chargé de jeter les cendres dans la Seine afin d’éviter qu’elles ne deviennent objet de ferveur.

En dépit de cette fin tragique, qui apparaît dans l’instant comme un échec, la détermination de Jeanne d’Arc, soutenue par sa foi, a changé le cours de l’Histoire. Sa foi et sa fougue ont sauvé la dynastie des Valois. Fallait-il voir en elle une sainte catholique ? C’est une autre affaire.

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sources hérodote.net

André Larané

écrites de l’époque ..

Le procès de Jeanne d’Arc

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/jeanne/

Le procès de Jeanne d’Arc

http://www.clerus.org/clerus/dati/2001-10/23-13/JeanneArc.html

Procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc : raconté et traduit, …

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k551683

Procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc : raconté et traduit, …

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/jeanne/

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1895_num_56_1_462831

http://www.stejeannedarc.net/rehabilitation/enquete_1450.php

La victoire de Villars à Denain, le 24 juillet 1712

La victoire de Villars à Denain, le 24 juillet 1712

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« Monsieur le maréchal, vous nous avez sauvés tous »
Louis XIV

 

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Le 24 juillet 1712, le maréchal de Villars remporte à Denain une victoire inespérée sur les Impériaux et les Hollandais commandés par le prince Eugène. La guerre de Succession d’Espagne met Paris en danger mais, trompant l’ennemi par une manœuvre habile, Villars sauve « in extremis » la France de l’invasion et permet à Louis XIV d’obtenir la paix dans des conditions honorables, qu’il n’aurait pu espérer quelques années plus tôt. Yves-Marie Bercé, de l’Académie des inscriptions et belles- lettres, évoque le miracle de « l’Heureux Villars » et sa place dans notre « roman national » sur Canal Académie .
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Portrait of Louis XIV

Portrait of Louis XIV (Photo credit: Wikipedia)

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Au début du XVIIIe siècle, la mort, sans héritier direct, de Charles II, le dernier Habsbourg d’Espagne, pose une question dynastique qui va enflammer l’Europe.  

Louis XIV- au nom de feue la reine de France, Marie Thérèse d’Autriche , accepte pour son petit-fils, Philippe d’Anjou, la succession espagnole. 

La guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) prend, en France en 1709, l’aspect d’une guerre de défense nationale contre l’ensemble des puissances européennes. 

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<i>La Bataille de Denain</i>, huile sur toile de Jean Alaux (1849)

La Bataille de Denain, huile sur toile
de Jean Alaux (1849)
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Revers militaires et mécomptes diplomatiques des Franco-Espagnols

Yves-Marie Bercé précise : « la dernière guerre du long règne de Louis XIV-  se trouve à front renversé. 

Pour la première fois depuis deux siècles les Français et les Espagnols se trouvent réunis dans une alliance dynastique.
Les Britanniques, les Impériaux, les Hollandais contestent l’héritage de Philippe d’Anjou devenu Philippe V d’Espagne.

La force, la capacité militaire du royaume de France est mise à rude épreuve. Certes, la France est la puissance la plus considérable de l’Europe. Avec plus de vingt millions d’habitants, elle est de loin le pays le plus densément peuplé, le plus riche, le plus centralisé, le plus fermement dirigé et précocement administré, en face de puissances disparates. 
Mais, très vite, à partir de 1704 les Français accumulent les revers sur plusieurs fronts. 
À Höchstädt (13 août 1704), les deux plus grands généraux de l’alliance ennemie -le duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie- infligent une défaite désastreuse aux Franco-Bavarois. 
1706 -« annus horribilis » pour Louis XIV- est l’année la plus catastrophique pour les armes françaises. 

En 1709, cependant, la bataille indécise de Malplaquet vient prouver que la France n’est pas encore militairement abattue. À l’issue de cette sanglante journée, l’offensive ennemie sur Paris est stoppée et les coalisés se résignent désormais, jusqu’en 1712, à une guerre de position. 

Louis XIV- essaie de renouer des négociations mais les exigences des puissances coalisées sont à ce point élevées que, réduit à une position désespérée, il lance une sorte d’appel à la nation française pour expliquer que la poursuite de la guerre est inévitable. On lui imposerait de faire la guerre à son petit-fils d’Espagne : à cette demande humiliante, le roi avait répondu : « puisqu’il faut faire la guerre, j’aime mieux la faire à mes ennemis qu’à mes enfants. » »

L’assaut à la baïonnette du camp retranché de Denain le 24 juillet 1712

Après avoir présenté d’une part les personnalités d’exception que sont le maréchal-duc de Villars et le prince Eugène et, d’autre part, la terrible inquiétude de Louis XIV-   qui, ayant conscience de l’imminence d’une invasion jusqu’à Paris, envisage de transférer la Cour et le gouvernement à Chambord, Yves-Marie Bercé évoque le miraculeux armistice franco-anglais, puis la ruse de Villars et de son maréchal de camp Montesquiou qui sauve la France. 

Les troupes françaises, après une nuit de marche forcée de 25 à 30 kilomètres, attaquent Denain alors que le prince Eugène les attend à Landrecies. L’effet de surprise est total et décisif.

Villars, dans les jours suivants, exploite son avantage et reprend, petit à petit, les citadelles françaises perdues depuis trois ans. Les négociations commencées à Utrecht depuis le début de 1712 s’accélèrent.

Les traités d’Utrecht et de Rastatt 

Après l’Angleterre, à son tour, la Hollande, au lendemain de Denain, se résigne à traiter.

Seul l’empereur Charles VI s’obstine à ne pas vouloir reconnaître Philippe V et décide de continuer la guerre. 

Marshal Villars leads the French charge at the...

Marshal Villars leads the French charge at the Battle of Denain. Oil on canvas, 1839. (Photo credit: Wikipedia)

Enfin, deux succès militaires de Villars, la prise de Landau, en août, et celle de Fribourg, en octobre, amènent l’empereur à traiter avec la France. Un compromis honorable permet de signer les traités d’Utrecht (1713) et de Rastatt (1714). 
La guerre de Succession d’Espagne, qui a déchiré l’Europe pendant plus de dix ans et a été pour la France une terrible épreuve, est finie. Philippe V est reconnu comme légitime successeur de Charles II d’Espagne. Il renonce officiellement à ses droits de succession au trône de France.

Yves-Marie Bercé expose, alors, les clauses politiques, territoriales et commerciales des traités ainsi que la postérité dans les Écoles de guerre du XVIIIe siècle, et dans notre roman national, de la victoire de Denain, cette belle tactique originale menée avec un immense courage par, entre autres, les grenadiers de Villars.

En 1912, lors de la commémoration du deuxième centenaire, à la veille d’une nouvelle invasion des gens d’Outre-Rhin, on évoquait ce « sursaut d’énergie de l’âme française : un des beaux réveils de notre race ». 

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Patrick

sources :

— http://www.canalacademie.com/

Rafle du Vél d’Hiv : les sept erreurs de François Hollande

je voudrais vous faire partager ce texte paru sur le blog de
l’auteur du texte (( http://vichyetlashoah.blog.lemonde.fr/ ))  
et sur un site d’histoire , (( http://www.herodote.net )) 
 
 
 
 
je vous mets le texte intégral, ainsi pas de controverse inutile,
j’ai l’autorisation de A. Larané de copier son site, étant
lourdement handicapé des membres supérieurs notamment,
et passant 95% de ma vie allongé ….
 
 

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Patrick 
 
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Rafle du Vél d’Hiv : les sept erreurs de François Hollande
 
Dans son discours du dimanche 22 juillet 2012, en commémoration de la 
rafle du Vél d’Hiv (16 juillet 1942), le président de la République française
manifesté avec générosité sa volonté de réconcilier les Français autour de
leur Histoire.
 
Son discours contient néanmoins sept erreurs d’appréciation qu’a relevées
l’historien franco-israélien Alain Michel. Elles montrent que l’Histoire est
plus complexe qu’on ne voudrait le croire. Les voici dans l’ordre d’apparition :
[voir aussi : Le discours de François Hollande  et   le blog d’Alain Michel]
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1 – François Hollande : Une directive claire avait été donnée par l’administration 

de Vichy : «Les enfants ne doivent pas partir dans les mêmes convois que les parents».

 

 

Alain Michel, historien franco-israélienAM : La manière dont le président présente les faits (la séparation des enfants de leurs 

parents dans les camps du Loiret avant la déportation) est doublement erronée.

Tout d’abord il ne s’agit pas d’une directive du gouvernement collaborationniste 

de Vichy. L’organisation de la déportation se déroule dans un dialogue et 

une coopération entre l’administration policière de la «zone occupée»et les autorités 

allemandes, plus précisément les représentants d’Eichmann à Paris. Il n’y a aucune i

ntervention de Vichy sur cette question.

De plus la décision de déporter les enfants vient des Allemands et la séparation 

des parents et des enfants découle de leur besoin de faire partir les convois alors 

qu’ils n’ont pas encore l’autorisation de Berlin d’envoyer les enfants. Pour résumer, 

la police de la «zone occupée» applique des directives allemandes.

 

2 – François Hollande : Je tiens à rappeler les mots que le Grand rabbin de France 

Jacob Kaplan adressa au maréchal Pétain en octobre 1940, après la promulgation 

de l’odieux statut des Juifs : « Victimes, écrivait-il, de mesures qui nous atteignent 

dans notre dignité d’hommes et dans notre honneur de Français, nous exprimons 

notre foi profonde en l’esprit de justice de la France éternelle… »

 

 

AM : Précisons que Jacob Kaplan n’était pas Grand rabbin de France en 1942, il ne 

le deviendra qu’en 1954.

Mais surtout, sa déclaration d’attachement patriotique n’a rien à voir avec la rafle de 

1942. D’une part du fait que la Solution finale n’existe pas encore en 1940 et ce 

qui préoccupe alors Jacob Kaplan est l’antisémitisme français ; d’autre part, 

parce que, sous la pression du gouvernement de Vichy, aucun adulte français 

(ou d’origine algérienne) n’a été arrêté lors de la rafle de juillet 1942, alors que 

Jacob Kaplan, dans sa déclaration d’amour à la France, s’exprime au nom des 

Juifs français et d’eux seuls.


3 – François Hollande : La vérité, c’est que la police française, sur la base des 

listes qu’elle avait elle-même établies, s’est chargée d’arrêter les milliers 

d’innocents pris au piège le 16 juillet 1942. C’est que la gendarmerie française 

les a escortés jusqu’aux camps d’internement. La vérité, c’est que pas un soldat 

allemand, pas un seul, ne fut mobilisé pour l’ensemble de l’opération. 

La vérité, c’est que ce crime fut commis en France, par la France.

 

 

AM : Il y a une confusion dans le fait que la police française de la «zone 

occupée»a établi des listes en octobre 1940 sur demande allemande et non 

arrêter des Juifs. La Gestapo sait bien avant la rafle qu’elle peut compter sur 

la police de la zone nord, qui lui obéit du fait de l’application de la convention 

de la Haye et de la convention d’armistice. Plus de 8.000 Juifs ont déjà été 

arrêtés en 1941 dans la région parisienne et les Allemands se sont toujours 

servis de la police française pour ces rafles.

Pour résumer, le président de la République aurait pu dire : «La vérité, c’est de 

sa propre initiative comme la phrase semble le suggérer.

Effectivement, les soldats allemands ne seront jamais mobilisés en France 

pour que ce crime fut commis en France par les nazis avec la complicité de la 

police et de l’administration française».

 

4- François Hollande L’honneur fut sauvé par les Justes, et au-delà par tous ceux 

qui surent s’élever contre la barbarie, par ces héros anonymes qui, ici, cachèrent 

un voisin ; qui, là, en aidèrent un autre ; qui risquèrent leurs vies pour que soient 

épargnées celles des innocents. Par tous ces Français qui ont permis que survivent 

les trois quarts des Juifs de France.

 

AM : Cette affirmation est incomplète dans la mesure où ce ne sont pas seulement

les Justes et les héros anonymes qui ont sauvé les trois quarts des Juifs de France,

mais aussi l’action et les choix politiques du gouvernement de Vichy qui, en tentant 

de protéger les Juifs français (et en abandonnant à leur sort les Juifs d’origine 

étrangère), a considérablement ralenti la machine de destruction allemande (voir les 

historiens Léon Poliakov et Raul Hilberg).


5- François Hollande : L’honneur de la France était incarné par le général de 

Gaulle qui s’était dressé le 18 juin 1940 pour continuer le combat.

 

 

AM : Il ne convient pas, dans une cérémonie consacrée à la persécution des Juifs, 

de citer le général de Gaulle qui n’a rien dit et rien fait pendant la Seconde 

Guerre mondiale pour encourager les Français à sauver les Juifs. Il eut mieux 

valu citer des hommes d’Église comme le cardinal Saliège.


6 – François Hollande : L’honneur de la France était défendu par la Résistance, 

cette armée des ombres qui ne se résigna pas à la honte et à la défaite.

 

AM : De même, la Résistance en tant qu’organisme n’a rien fait et rien dit pour 

sauver les Juifs ou encourager à les sauver, à l’exception de Témoignage chrétienet 

des mouvements de résistance juifs (communistes et communautaires). Certes 

des résistants, en tant qu’individus, ont sauvé des Juifs, mais jamais sur instruction 

de leurs mouvements.


7– François Hollande : L’enjeu est de lutter sans relâche contre toutes les formes 

de falsification de l’Histoire. Non seulement contre l’outrage du négationnisme, mais 

aussi contre la tentation du relativisme.

 

 

AM : Le président de la République met sur le même plan le «négationnisme», qui 

consiste à nier l’évidence (la réalité de la Shoah) et se présente comme une 

anti-histoire, et les approches d’historiens qui remettent en cause certaines 

interprétations idéologiques, en relativisant ce qui s’est passé en France par 

rapport à ce qui s’est passé ailleurs en Europe. Cette confusion entre«négationnisme» 

et «relativisme» est sans doute excessive et, qui sait? pourrait contrarier la recherche 

historique.

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Alain Michel, auteur de : Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français

Patrick

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sources 

http://www.herodote.net

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saint du jour
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— SAINT BERNARDIN de SIENNE
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Franciscain
(1380-1444)

Le principal caractère de la vie de ce grand Saint, c’est son amour extraordinaire pour la très Sainte Vierge. Né le 8 septembre 1380, jour de la Nativité de Marie, Bernardin fut privé, tout jeune, de ses nobles et pieux parents ; mais il trouva dans une de ses tantes une véritable mère. Voyant un jour cette femme refuser de donner à un pauvre, il lui dit : « Pour l’amour de Dieu, donnez à ce pauvre ; autrement je ne prendrai rien aujourd’hui. »

Sa pureté était si grande, que le moindre mot inconvenant l’affligeait profondément : « Silence, disaient les étudiants quand ils le voyaient apparaître au milieu de leurs conversations trop libres, silence, voici Bernardin ! »

À dix-sept ans, il entra dans une confrérie de garde-malades, et soigna pendant quatre ans, dans un hôpital, avec un dévouement et une douceur rares, toutes les infirmités humaines. Se traitant lui-même avec la dernière dureté, il ne songeait qu’aux besoins des autres ; il parut surtout héroïque dans une peste affreuse, où il s’imposa mille fatigues et brava mille fois la mort.

L’inspiration du Ciel le conduisit alors chez les Franciscains, qui le lancèrent bientôt dans la prédication. Grâce à la bonté de sa Mère céleste, sa voix, faible et presque éteinte, devint inopinément claire et sonore ; Bernardin fut un apôtre aussi brillant par son éloquence que par sa science, et opéra en Italie de merveilleux fruits de salut.

Faisant un jour l’éloge de la Sainte Vierge, il lui appliqua cette parole de l’Apocalypse : « Un grand signe est apparu au Ciel. » Au même instant, une étoile brillante parut au-dessus de sa tête. Une autre fois, parlant en italien, il fut parfaitement compris par des auditeurs grecs qui ne connaissaient que leur langue maternelle.

Un jour, un pauvre lépreux lui demanda l’aumône ; Bernardin, qui ne portait jamais d’argent, lui donna ses souliers ; mais à peine le malheureux les eut-il chaussés, qu’il se senti soulagé et vit disparaître toute trace de lèpre.

Bernardin, allant prêcher, devait traverser une rivière et ne pouvait obtenir le passage de la part d’un batelier cupide auquel il n’avait rien à donner. Confiant en Dieu il étendit son manteau sur les eaux, et, montant sur ce frêle esquif, passa la rivière.

C’est à Bernardin de Sienne que remonte la dévotion au saint Nom de Jésus : il ne pouvait prononcer ce nom sans éprouver des transports extraordinaires. Il a été aussi un des apôtres les plus zélés du culte de saint Joseph.

 

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autres saints du jour
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— Amalbert (7e s.)
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— Archange Tadini († 1912)
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— Astère († 272)
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— Baudille, Martyr à Nimes (3e s.)
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— Colombe de Rieti († 1501)
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— Dovmont († 1299)
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— Ethelbert († 793)
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— Étienne († 1697)
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— Germain de Constantinople, Patriarche de Constantinople († 733)
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— Lydie (1er s.)
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— Nicétas et Jean († 11e s.)
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— Outrille de Bourges, Évêque († 624)
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— Protais Chong († 1839)
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— Thallelaios (3e s.)
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— Yves de Chartres, Évêque († 1116)
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Naissances

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Honoré de Balzac
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20 mai 1799 à Tours – 18 août 1850 à Paris
Le romancier Honoré de Balzac a peint dans la Comédie humaine les travers de la bourgeoisie française sous le règne de Louis-Philippe 1er.

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Décès

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Christophe Colomb
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vers 1451 à Gênes (Italie) – 20 mai 1506 à Valladolid (Espagne)
Christophe Colomb, navigateur génois, compétent mais trop imaginatif, veut gagner l’Asie des épices, la Chine et les Indes, en navigant vers l’ouest, à travers la «mer Océane» (l’océan Atlantique). Il estime le voyage à une quinzaine de jours seulement à partir des îles Canaries.

Son projet paraît fou à la plupart des experts de son temps qui savent comme lt ronde mais évaluent avec plus de justesse sa circonférence et sont convaincus que les marins mourront d’épuisement bien avant d’atteindre leur but !…

Après avoir essuyé plusieurs échecs, Christophe Colomb plaide sa cause auprès de la reine Isabelle de Castille. La souveraine, toute à la joie d’avoir abattu le dernier royaume musulman d’Espagne, accepte de l’aider sans trop y croire.

Le marin quitte l’avant-port de Séville à la tête de trois petits navires (des caraques ou caravelles). Le 12 octobre 1492, après trois mois de navigation hasardeuse, il pose le pied sur une île inconnue peuplée de gens à la peau cuivrée.

Sans en avoir conscience, Christophe Colomb vient d’offrir ce jour-là aux Européens un Nouveau Monde ; il sera baptisé quinze ans plus tard Amérique, d’après le prénom d’un autre explorateur. Christophe Colomb appelle ses habitants Indiens car il reste convaincu d’avoir atteint les Indes !

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Gilbert de La Fayette
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6 septembre 1757 à Chavagnac (Auvergne, France) – 20 mai 1834 à Paris
Le marquis Gilbert Motier de La Fayette (on écrit aussi Lafayette), «héros des deux Mondes», demeure après plus de deux siècles le principal trait d’union entre la France et les États-Unis.

Mais son rôle historique ne se résume pas à ses années de jeunesse passées à combattre aux côtés des «Insurgents» américains. Il a aussi joué un rôle moteur dans les débuts de la Révolution française et à nouveau dans la révolution des Trois Glorieuses qui vit le remplacement de Charles X par Louis-Philippe 1er à la tête de la France.

 Lafayette, par Jules Boilly (musée de Versailles)

 

 

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Evénements

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20 mai 325 : Le concile de Nicée condamne l’arianisme
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Le 20 mai 325, l’empereur romain Constantin 1er réunit à Nicée le premier concile oecuménique de l’Histoire en vue de condamner la doctrine d’Arius, l’arianisme, et, plus important que tout, maintenir l’unité de la jeune Église…

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Les chrétiens divisés
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Comme le christianisme commence à s’enraciner dans les villes romaines (tout en restant très minoritaire), l’empereur ne veut pas que des querelles théologiques divisent les fidèles et affaiblissent la cohésion de son empire.

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Or, vers 320, un prêtre d’Alexandrie nommé Arius s’est mis à prêcher une doctrine hétérodoxe. Il professe que Jésus-Christ et le Saint Esprit sont subordonnés à leur créateur, Dieu le Père. Selon lui, Jésus serait né homme et ne serait véritablement devenu Fils de Dieu qu’au jour de sa résurrection.

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Arius met ainsi en cause l’un des fondements de la religion chrétienne, le dogme de la «Sainte Trinité», à savoir un Dieu unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Selon ses contradicteurs, sa doctrine ouvre la voie à un polythéisme de fait, avec plusieurs divinités de rang variable. Elle enlève aussi beaucoup de signification à l’incarnation, à la mort et à la résurrection de Jésus, dès lors que celui-ci n’est pas pleinement Dieu.

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L’évêque d’Alexandrie, Athanase, s’élève contre Arius en rappelant que le Fils est l’égal du Père et partage avec lui et le Saint Esprit l’essence divine. Arius est excommunié par l’évêque, c’est-à-dire exclu de l’Église. Il poursuit néanmoins sa prédication avec un certain succès.

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Dans son palais de Nicomédie (aujourd’hui Izmit, au sud de la mer de Marmara), l’empereur Constantin 1er craint un schisme au sein de la nouvelle religion dominante qui mettrait à mal l’unité de l’empire. Pour l’éviter, il convoque un concile (d’un mot grec qui signifie réunion) à Nicée. La ville est située sur la façade orientale du Bosphore, à 50 kilomètres de Bursa et non loin de la résidence impériale. Elle s’appelle aujourd’hui Iznik.

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L’empereur met la poste impériale à la disposition des chefs élus de toutes les communautés chrétiennes, les évêques.

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Affermissement du dogme
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C’est ainsi qu’à partir du 20 mai 325, à Nicée, se trouvent réunis pour la première fois des évêques de toute la chrétienté. Ils sont plus de 220 (la tradition retient le chiffre symbolique de 318). Parmi eux, une grande majorité d’évêques du Proche-Orient et d’Égypte…

On note seulement cinq évêques latins et plusieurs absents de marque dont l’évêque de Rome (auquel sera plus tard réservé l’appellation de pape), qui s’est fait représenter par deux légats.

Constantin 1er préside en personne à l’ouverture officielle du concile (bien que n’étant pas baptisé). Sous la conduite d’un évêque espagnol, Osius de Cordoue, l’assemblée va donner lieu à des affrontements de très haute tenue philosophique.

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Les partisans d’Arius, au nombre de 22 seulement, considèrent qu’il ne peut y avoir d’équivalence entre Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ. Celui-ci apparaît à leurs yeux comme un relais existant de toute origine entre Dieu et l’humanité. C’est une explication philosophique assez rationnelle de l’Évangile. Elle plaît aux théologiens de culture grecque.

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Les extrémistes du bord opposé, Marcel d’Ancyre, Eusthate d’Antioche, Alexandre d’Alexandrie et le diacre Athanase, qui allait devenir patriarche d’Égypte, exigent une ferme condamnation des thèses d’Arius. Quelques Orientaux groupés autour d’Eusèbe de Césarée tentent de faire valoir un compromis en atténuant les formules des arianistes.

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Finalement, la majorité des évêques et son porte-parole Marcel d’Ancyre réprouvent les thèses d’Arius. Ils s’entendent sur une nouvelle formulation dite théorie de la «consubstantiation» qui signifie que le Fils est consubstantiel au Père (en grec homoousios, c’est-à-dire «ayant la même essence»). Cette formulation s’exprime dans une nouvelle mouture du Credo («Je crois»), appelée depuis lors «Symbole de Nicée».

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L’empereur Constantin prend acte de la défaite des arianistes. Il ordonne l’exil d’Arius ainsi que de la poignée d’évêques qui, au concile, sont restés fidèles à sa thèse. Parmi eux se trouve Eusèbe de Nicomédie.

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En intervenant dans les querelles théologiques et en ouvrant en personne le concile de Nicée, l’empereur inaugure le «césaropapisme». Ce mot traduit une forme d’allégeance des autorités religieuses à l’empereur.

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Résurgence et mort de l’arianisme
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Le concile de Nicée se conclut dans l’euphorie. L’unité du dogme semble préservée. En fait, on va s’apercevoir rapidement que l’arianisme est resté vigoureux.

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Constantin lui-même fait revenir Arius de son exil dix ans après le concile et se fait baptiser par l’évêque arien Eusèbe de Nicomédie sur son lit de mort, en 337. Ses successeurs Constance et Valens se rallient à la doctrine d’Arius de même que la plupart des Barbares implantés dans l’empire romain.

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C’est seulement en 380, au concile de Constantinople, que l’empereur Théodose établit le catholicisme comme religion d’État. Au siècle suivant, au concile de Chalcédoine, les évêques renouvellent la condamnation de l’arianisme et y ajoutent une condamnation des doctrines opposées de Nestorius et du monophysisme égyptien.

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Tandis que l’arianisme résistait de la sorte en Orient et séduisait les tribus barbares implantées un peu partout, la doctrine catholique de Nicée triomphait pour sa part dans les populations romanisées de l’Occident romain, grâce à la prédication vigoureuse de Hilaire de Poitiers.

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Les Francs de Clovis seront les seuls Barbares qui auront le bon goût d’ignorer Arius. Tardivement christianisés, ils passeront directement du paganisme au catholicisme avec le baptême de leur chef à Reims. Plus proches de leurs sujets gallo-romains grâce à cette conversion, ils acquerront de la sorte un avantage politique sur les autres Barbares d’Occident.

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Évêques, prêtres et clergé
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Le concile de Nicée de 325 ne s’en tient pas à des débats sur le dogme religieux. Il jette aussi les bases d’une organisation centralisée de l’Église fondée sur une stricte hiérarchie du clergé.
Auparavant, durant les trois premiers siècles de son existence, l’Église n’avait pas de clergé institutionnel ni d’organisation centralisée. Dans les villes, chaque communauté se donnait un évêque (du mot grec episkopos qui signifie surveillant). Si l’élu était marié, il conservait sa femme mais vivait avec elle «comme avec une soeur».

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A mesure qu’une communauté s’élargissait, l’évêque désignait des personnes pour le seconder auprès des fidèles les plus éloignés. Il choisissait ces personnes parmi des chrétiens âgés et réputés pour leur capacité à commenter les textes sacrés. Les impétrants étaient désignés par le mot grec presbuteros qui signifie vieillard et donnera en français le mot prêtre.

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En s’élargissant aux campagnes environnantes, les communautés placées sous l’autorité d’un évêque prenaient le nom de diocèse, du grec dioikésis qui signifie administration. Ces circonscriptions, nées en Égypte, recoupaient les anciennes subdivisions administratives romaines.

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Le Credo
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La liturgie catholique conserve le souvenir des luttes entre théologiens au concile de Nicée. Les fidèles ont accès indifféremment à deux Credo («Je crois»), qui sont les résumés de leur foi.

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– Le premier, le plus ancien, est appelé Symbole des Apôtres. Il laisse planer une équivoque sur la nature du Fils de Dieu :

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Je crois en Dieu, le Père tout-puissant
créateur du ciel et de la terre
Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur
qui a été conçu du Saint Esprit,
est né de la Vierge Marie, (…).
– Le second, appelé Symbole de Nicée, est plus explicite. Il souligne à l’envi la nature consubstantielle du Père et du Fils :
Je crois en un seul Dieu,(…)
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,(…)
Engendré, non pas créé, de même nature que le Père ; (…).

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Depuis le concile de Constantinople de 381, le Credo confirme la place du Saint-Esprit dans la Sainte Trinité, aux côtés du Père et du Fils. Dans sa version catholique il précise qu’il «procède du Père et du Fils» et non «du Père par le Fils». Cet ajout, le Filioque, peu apprécié des évêques d’Orient, figurera bien plus tard parmi les griefs qui entraîneront le schisme entre les Église de Rome et de Constantinople !

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20 mai 1498 : Vasco de Gama aborde à Calicut
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Le 20 mai 1498, Vasco de Gama aborde à Calicut, en Inde. À 29 ans, le navigateur portugais devient le premier Européen à rallier l’Inde par la mer, en contournant l’Afrique. C’est l’aboutissement du prodigieux rêve entretenu par les Portugais depuis près d’un siècle…

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Sur la route des épices
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Vasco de Gama quitte Lisbonne et l’embouchure du Tage le 8 juillet 1497, avec trois lourdes nefs et une caravelle, ainsi que 160 hommes d’équipage.

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Il fait escale sur l’île de Sainte-Hélène, au milieu de l’Atlantique sud, puis contourne le cap de Bonne Espérance découvert dix ans plus tôt par son compatriote Bartolomeu Dias et fait relâche le jour de Noël dans un havre qu’il baptise Natal (Noël en portugais). C’est aujourd’hui le port de Durban, capitale de la province sud-africaine du Natal.

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Remontant le long de la côte afrcaine, la flotte atteint successivement les ports de Mozambique, Mogadiscio et Kilwa où des commerçants arabes venus du nord commercent avec les Africains de l’intérieur.

.Les grandes découvertes

Plus au nord encore, à Malinde, il sympathise avec le sultan local qui lui confie un pilote italien, venu là par l’Égypte et l’empire ottoman. Avec son aide, le navigateur coupe au large vers la péninsule indienne et la côte de Malabar.

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C’est ainsi qu’il atteint Calicut (aujourd’hui Kozhikode), un port prospère du Dekkan indien. Le capitaine envoie à terre un émissaire et celui-ci a la surprise d’être abordé dans un mélange d’espagnol et d’italien par un marchand tunisien. À son interlocuteur, il déclare tout de go être venu chercher «des chrétiens et des épices».

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Le marchand met en relations Vasco de Gama avec le seigneur local, le zamorin (ou samorin) Samutiri Manavikraman.

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Après que deux émissaires eussent annoncé son arrivée, le navigateur est reçu avec tous les honneurs réservés à un grand ambassadeur.

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Le zamorin refuse toutefois au Portugais de laisser une petite troupe dans sa ville. Il lui refuse aussi tout traitement de faveur en matière de taxes par rapport aux commerçants musulmans avec lesquels il est déjà en relations.

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Ces derniers, pas rassurés pour autant, convainquent le zamorin que les Portugais se disposent à piller la ville. Vasco de Gama est aussitôt arrêté puis, au bout de quelques heures, autorisé à rembarquer et partir. Il lève l’ancre le 27 août 1498.

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Vers la conquête des Indes

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Malgré ce demi-échec, il est accueilli en grande pompe à Lisbonne, deux ans plus tard et le roi se montre déterminé à poursuivre l’aventure.

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– 1500 : Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil
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Manuel le Fortuné monte sans attendre une nouvelle expédition avec douze navires sous le commandement de Pedro Alvares Cabral (33 ans).

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Celui-ci s’écarte plus que de raison de sa route et découvre une terre inconnue dont, tant qu’à faire, il prend possession au nom de son roi. Ce sera le Brésil… Là-dessus, il poursuit sa route sur les traces de Vasco de Gama, non sans perdre plusieurs navires dans les tempêtes. Il arrive à Calicut où ses relations avec le souverain et les marchands arabes se dégradent très vite. Une cinquantaine de Portugais sont tués.

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Cabral exerce une répression terrible et fait bombarder la ville. Puis il descend la côte avec les navires qui lui restent et atteint un port vassal du zamorin, Cochin. Il aide leurs gouvernants à s’émanciper de la tutelle de Calicut puis prend le chemin du retour. Il atteint Lisbonne le 25 juillet 1501.

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Sept navires sur treize et les deux-tiers des hommes manquent à l’appel mais les navires restants ont des épices plein les cales.

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– 1502 : Vasco de Gama fonde l’empire portugais des Indes
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Le roi se voit encouragé à monter une nouvelle expédition, encore plus importante.

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C’est ainsi qu’en février 1502, Vasco de Gama retourne aux Indes à la tête de 21 navires. Il porte cette fois le titre aussi nouveau que prestigieux d’Amiral des Indes. C’est qu’il ne s’agit plus seulement d’exploration mais de conquête.

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Vasco de Gama fonde des comptoirs sur les côtes africaines et malgache, soumet les royaumes du littoral et sème la terreur à l’occasion, ne craignant pas de brûler par exemple un navire égyptien et son équipage.

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De retour à Calicut , il bombarde le port en représailles des massacres exercés plus tôt contre l’équipage de Cabral. Puis il y installe de force une garnison sous le commandement de Vincente Sodré et, pour plus de sûreté, renforce son alliance avec le roi voisin de Cochin.

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Sa mission accomplie, il rentre à Lisbonne en décembre 1503.

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– 1510 : Afonso de Albuquerque conquiert Goa :
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Vasco de Gama sera ensuite relayé par Afonso de Albuquerque, qui achèvera la conquête du Dekkan, ce qui lui vaudra d’être fait duc de Goa.

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Beaucoup plus tard, en 1524, le roi Jean III sortira Vasco de Gama de sa retraite et le nommera vice-roi des Indes. L’explorateur mourra à Cochin quatre mois plus tard.

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Faute d’armateurs et de commerçants en nombre suffisant, et victime de la concurrence impitoyable des Hollandais, la présence portugaise aux Indes va se réduire à la fin du XVIe siècle à quelques modestes implantations côtières, essentiellement le port de Goa.

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20 mai 1506 : Christophe Colomb s’éteint à Valladolid
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Le 20 mai 1506, Christophe Colomb meurt à Valladolid, en Espagne, richissime mais dans une grande solitude. Après avoir caressé des rêves immenses, le navigateur gênois va sombrer dans l’oubli jusqu’au XIXe siècle…

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La Cour délaisse l’Amiral
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Le 7 Novembre 1504, Colomb a 53 ans. Il rentre en Espagne de son quatrième et dernier voyage et accoste à San Lucar de Barrameda.

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La reine Isabelle la Catholique, qui a favorisé Colomb depuis le début de l’aventure, meurt à la fin novembre 1504, moins d’un mois après le retour de l’Amiral de la mer Océane. Colomb est très affecté par la disparition de la souveraine. De son côté, le roi Ferdinand, qui est alors en guerre, se désintéresse de l’aventurier .

.Le célèbre texte de Waldseemüller (avec America dans la marge, au milieu)

Colomb est aigri et frustré par la perte d’une partie des privilèges qu’il avait obtenus au commencement de l’aventure. Malade et affaibli, il se retire à Séville, dans une maison qu’il a louée dans la paroisse de… Santa Maria. Il y vit seul, quasiment oublié par ses contemporains, abandonné par la plupart de ses compagnons d’aventure qui se sont enrichis grâce à lui.

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L’Amiral est seul… mais fabuleusement riche. Les droits issus de ses découvertes sont énormes et les revenus supplémentaires qu’il réclame le sont tout autant ! A Saint-Domingue, son homme de confiance, Carvajal, veille sur ses possessions et en encaisse les revenus. Ses domestiques et lui ne manquent de rien. Durant au moins deux générations, les héritiers de Colomb vivront dans l’opulence.

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L’un des fils de Colomb, Diego, qui a vingt-quatre ans, est à la cour. Ancien page, puis garde de la reine, enfin garde du roi, il est devenu un courtisan habile. C’est lui qui représente son père à la cour. En 1508, il épousera Maria Alvarez de Toledo y Rojas (Roxas), fille de Fernando Alvarez de Toledo, nièce du duc d’Albe, l’un des Grands d’Espagne. Son père, l’Amiral, n’aura pas eu le bonheur d’assister à ce mariage prestigieux.

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Mort riche et abandonné!
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En mai 1505, Christophe Colomb fait le voyage de Séville à Ségovie à dos de mulet. Un voyage de 500 kilomètres pour rencontrer le Roi. Son fils a réussi à obtenir pour lui une audience. Malgré ses revendications, il n’obtient toujours pas du roi l’exécution des promesses qui lui ont été faites. Il conserve le titre d’Amiral de la mer Océane mais il ne s’agit que d’un titre honorifique qui ne le met pas à égalité avec le Grand Amiral de Castille.

.Maison où mourut Christophe Colomb (gravuedu XIXe siècle d'après photographie)

A la fin d’avril 1506, la santé de l’Amiral décline. Sa goutte et l’arthrite le font souffrir. Colomb est alors transporté de Ségovie à Valladolid.

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Seuls sont présents à son chevet ses deux fils Diego et Fernando et ses frères Bartolomeo et Diego, ainsi que des moines franciscains du couvent voisin.

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Christophe Colomb, Amiral de la Mer Océane, vice-roi des Indes, meurt le jour de l’Ascension en murmurant : «In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum» (En tes mains Seigneur, je remets mon esprit).

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Les obsèques sont célébrées dans la cathédrale de Valladolid, Santa Maria Antigua (Sainte Marie l’Ancienne). Colomb est ensuite inhumé par les franciscains au couvent de l’Observance, à Valladolid. Aucune personne de la cour n’assiste à la cérémonie.

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L’historiographe officiel de la cour, Pierre Martyr d’Anghierra, ne mentionne même pas la mort de Colomb. Celle-ci n’est pas non plus enregistrée dans le registre officiel de la ville – laCronicon de Valladolid – où sont consignés les événements locaux !

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Colomb, qui a donné à l’Espagne les plus grands territoires qui soient, est mort oublié parce qu’on n’avait plus besoin de lui ! Quatorze jours plus tard, le 2 juin 1506, le roi Ferdinand, qui n’eut jamais d’excessive sympathie à l’égard du navigateur génois, fait néanmoins restituer à Diego l’or, les bijoux et toutes les richesses et objets ayant appartenu à son père.

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Quelques mois après la mort de Colomb, on s’aperçut que les «Indiens» et les pauvres colifichets ramenés par Colomb n’avaient rien à voir avec l’Asie des épices mais qu’ils étaient le cadeau de réception d’un Nouveau Monde ! Le roi fit alors ériger un monument à la gloire de l’Amiral avec l’inscription : «Por Castilla y por Leon Nuevo Mundo hallo Colon» (Pour la Castille et le Leon, Colomb trouva un Nouveau Monde).

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Pérégrinations d’un cercueil
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– Quelques années après la mort de Christophe Colomb, en 1513, ses restes sont transférés du couvent des franciscains de Valladolid à Séville à la demande de sa belle-fille, Marie de Tolède, nièce du roi.

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À l’issue d’une cérémonie dans la cathédrale de Séville, la dépouille de l’Amiral est déposée à la Cartuja de Santa Maria de las Cuevas, le couvent des Chartreux de Sainte Marie des Grottes, sur la rive droite du Guadalquivir, en face de Séville.

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Dans son ouvrage Vie et voyages de Christophe Colomb, publié à Paris en 1862, Roselly de Lorgues indique que le cercueil est déposé dans la chapelle du Christ que venait de faire construire le frère Diego de Lugan. Il précise aussi que l’Amiral avait été inhumé dans son cercueil avec les fers dont il avait été entravé lors du retour de son troisième voyage et qui ne l’avaient plus quitté depuis lors.

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En 1526, la dépouille de son fils Diego le rejoint à la Chartreuse.

– En 1536, l’Amiral traverse l’océan Atlantique sans quitter son cercueil et gagne Saint-Domingue en vertu de sa dernière volonté qui était de reposer dans cette île. Le cercueil est enfin déposé dans la cathédrale nouvellement construite, à droite du maître autel.

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On commence à reconnaître à don Cristobal Colon(Christophe Colomb) le mérite d’avoir offert un continent à l’Espagne et permis à ce pays de devenir le plus puissant du monde pendant une brève période. L’empereur Charles Quint ne disait-il pas que le soleil ne se couchait jamais sur son empire ?

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Christophe Colomb..

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Un très long oubli
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Ensuite, l’Amiral de la mer Océane sombre dans l’oubli au point que personne ne se souvient plus avec certitude de l’endroit où il est inhumé ! Ce n’est qu’à l’orée du XIXe siècle qu’il retrouve la faveur des historiens et du public.

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Le 22 juillet 1795, le traité de Bâle donne à la France l’île de Saint-Domingue en compensation de territoires pyrénéens. Les Espagnols sont obligés d’évacuer l’île. L’amiral Don Gabriel de Aristagabal organise, avec les Français, le transfert des restes supposés être ceux de Colomb vers la Havane, dans l’île de Cuba, encore colonie espagnole.

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C’est ainsi que le 20 décembre 1795, au cours d’une cérémonie officielle, les restes de Colomb sont transférés depuis le navire français La Découverte sur le vaisseau espagnol San Lorenzo afin d’y être transportés à La Havane. Au cours de cette cérémonie, 290 ans après sa mort, Christophe Colomb reçoit pour la première fois les honneurs officiels de la Marine de son pays, l’Espagne, associés aux honneurs rendus par la Marine française à un grand marin.

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En 1899, après la guerre hispano-américaine, lors de l’indépendance de Cuba, nouveau transfert ! Les restes présumés de Colomb reviennent à Séville.

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En 1902, un monument est dédié à Colomb dans la cathédrale de Séville où, derrière le choeur, repose déjà son fils, Hernando… Mais si l’on est certain de l’authenticité des restes d’Hernando, il n’en va pas de même de ceux de son père, conservés dans un petit coffre. Et la république de Saint-Domingue continue de revendiquer avec fierté l’honneur d’abriter les seuls véritables restes de l’illustre navigateur, en un lieu dit le phare de Colomb !

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Une énigme policière
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Pour lever le doute sur l’identité réelle des restes conservés à Séville, une exhumation partielle a eu lieu en juin 2003. Des tests d’ADN ont été effectués sur les ossements et comparés avec ceux de son fils Hernando. Ils pourraient être aussi comparés avec les restes de certains autres membres de la famille Colomb qui ont été parfaitement identifiés.

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L’exhumation a été pratiquée par des spécialistes de l’université de Grenade en présence de deux descendants de Christophe Colomb, Jaime Colon de Carvajal et son épouse Anunciada.
Les scientifiques ont soulevé une draperie qui couvrait le tombeau de Christophe Colomb et cachait une porte en forme d’écu. Derrière se trouvait un coffret portant l’inscription :«Voici les os de Christophe Colomb, premier amiral du Nouveau monde». Ensuite, ils ont extrait les restes de son fils, Hernando Colomb. Les ossements du père et du fils, ainsi que ceux du frère du célèbre navigateur, Diego Colomb, exhumés en septembre 2002 à Santiponce, près de Séville, ont été transportés pour analyse à l’université de Grenade.

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L’enquête doit comporter des études anthropologiques, dentaires et radiologiques à résonance magnétique (IRM), selon José Antonio Lorente, directeur du Laboratoire d’identification génétique de l’Université de Grenade, qui coordonne les recherches et est entouré d’experts des Universités de Saint-Jacques de Compostelle, de Rome, de Leipzig (Allemagne) et de Barcelone.

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L’étude se propose de «déterminer si les restes qui sont dans la cathédrale de Séville appartiennent réellement à Christophe Colomb. Depuis des années plusieurs endroits du monde prétendent posséder les reste du navigateur; selon M. Lorente, le but de cette étude est, entre-autres, de vérifier si les restes qui se trouvent à Saint-Domingue appartiennent également à Christophe Colomb ou à une autre personne».

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Les recherches porteront notamment sur l’étude du chromosome « Y » puisque ce chromosome se transmet de père en fils et que l’identité d’Hernando Colomb a pu être authentifiée. La République dominicaine affirme que les restes authentiques du navigateur se trouvent toujours en territoire dominicain, au Phare de Colomb. L’Espagne affirme qu’ils sont à Séville.

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Et si le corps de Christophe Colomb n’avait jamais quitté le couvent de Valladolid ? Plusieurs auteurs l’ont envisagé. Cette hypothèse a été développée entre autres par Gianni Granzotto dans son ouvrage Christophe Colomb… Le navigateur avait été inhumé (avec ses chaînes) dans la crypte du couvent des Franciscains de Valladolid. Ce couvent n’existe plus. Au-dessus de sa tombe initiale se trouve aujourd’hui une auberge. Il est difficile d’aller vérifier s’il s’y trouve encore quelque chose.

 

 

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20 mai 1802 : Bonaparte légalise l’esclavage
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Le 20 mai 1802, le Premier Consul Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage dans les colonies qui restent à la France…

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Une première abolition très limitée
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L’esclavage a été en théorie aboli huit ans plus tôt par le décret de Pluviôse. En réalité, cette mesure sans précédent votée par les députés de la Convention n’a pris effet qu’en Guadeloupe et à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti).

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– La Martinique, occupée par les Anglais, n’en a pas profité et les planteurs ont pu conserver leurs esclaves grâce à la bienveillance des occupants.

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– Dans l’océan Indien, les colons de l’île de la Réunion et de l’île de France (aujourd’hui l’île Maurice) ont réussi à s’opposer à l’application du décret.

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– Quant à la grande île de Saint-Domingue, elle a attendu le départ des Anglais, chassés par Toussaint Louverture en octobre 1798, pour appliquer le décret et abolir l’esclavage. Encore les anciens esclaves n’ont-ils troqué leur statut que pour celui de travailleurs forcés…

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Le Premier Consul, pragmatique, aurait sans doute souhaité s’en tenir au statu quo. Mais il est pris de court par la restitution à la France de l’île esclavagiste de la Martinique à la paix d’Amiens (25 mars 1802) et plus encore par les velléités indépendantistes de Saint-Domingue.

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Les colonies en ébullition
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À Saint-Domingue, Toussaint Louverture ne veut pas en rester à sa victoire sur les Anglais.

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Le 8 juillet 1801, le leader noir chasse les Espagnols de la partie orientale de l’île et se nomme Gouverneur général à vie de l’île réunifiée.

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Il mène une politique indépendante et signe des contrats de commerce avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.

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C’est plus que n’en peut supporter Napoléon Bonaparte. Dès 1799, celui-ci caresse le désir de reconstituer un empire colonial aux Amériques «conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789».

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Profitant du répit offert par la paix signée à Lunéville avec l’Autriche, il décide de rétablir à Haïti la souveraineté française.

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Le 14 décembre 1801, une flotte de 36 navires appareille de Brest avec 23.000 hommes sous le commandement du général Leclerc pour reprendre Saint-Domingue. L’expédition est plus importante que celle que Bonaparte conduisit en Égypte trois ans plus tôt… Son échec sera encore plus dramatique !

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Le 2 mai 1802, une autre flotte de 11 navires débarque 3500 hommes en Guadeloupe sous le commandement du général Antoine Richepance. Elle a pour mission de restaurer l’ordre dans l’île où un conseil animé par des officiers de couleur a pris le pouvoir.

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Un décret mal inspiré
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Dans ce contexte, le Premier Consul est encouragé à abolir le décret de Pluviôse par Cambacérès, avocat des planteurs, et sa propre femme, Joséphine de Beauharnais, issue d’une riche famille créole de la Martinique, les Tascher de la Pagerie ; l’un et l’autre mettent en avant les difficultés des milieux d’affaires coloniaux depuis l’abolition de 1794.

Il signe enfin le décret par lequel il légalise à nouveau l’esclavage dans les colonies oùil perdure.

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L’esclavage revient à priver les hommes de couleur de leur citoyenneté et les travailleurs des plantations de leur salaire ; les maîtres ont le droit de punir leurs esclaves sans passer par la justice civile.

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Par-delà son caractère immoral, le décret du 30 floréal va avoir pour la France un résultat désastreux en poussant à la révolte les anciens esclaves de Saint-Domingue et en précipitant la perte de l’île.

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Mais le Premier Consul ne s’en tient pas à la légalisation de l’esclavage. Animé par un sentiment «raciste» qui le distingue de la plupart de ses contemporains, encore pétris de l’esprit des Lumières, il prend plusieurs mesures qui renouent avec le préjugé de couleur des décennies précédentes et l’aggravent nettement…

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Naissance du préjugé de couleur
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Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les souverains européens toléraient l’esclavage aux colonies mais n’assimilaient pas les esclaves aux Noirs. Ils ne tenaient pas ceux-ci pour une race inférieure vouée à l’esclavage comme l’atteste la présence d’un certain nombre d’Africains dotés de fonctions élevées à la cour de Versailles et dans d’autres cours européennes, y compris Saint-Pétersbourg, avec l’aïeul africain du poète Pouchkine.

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Au milieu du siècle, deux mentalités se développent et s’opposent, parfois au sein des mêmes personnes :

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– L’une est inspirée par la raison et l’humanité, en conformité avec l’«esprit des Lumières» et la doctrine chrétienne. Elle porte les élites pensantes à dénoncer l’esclavage et les préjugés à l’égard des autres races. Elle est illustrée par les fort beaux textes de Voltaire et Montesquieu sur ce thème et mieux encore par la mobilisation contre la traite de Wilberforce en Angleterre et Grégoire en France.

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– L’autre est née du fantasme d’invasion lié à l’arrivée d’Africains de plus en plus nombreux dans les colonies mais aussi en métropole, comme serviteurs ou enfants des colons de passage (à l’exemple d’Alexandre Dumas père) ou «petits nègres» offerts aux dames de la bonne société (image ci-contre).

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On commence à se prémunir contre cette menace en érigeant des barrières réglementaires, intellectuelles et morales. C’est la naissance du «préjugé de couleur».

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Voltaire, qui n’en est pas à une contradiction près, formule quelques sentences formellement «racistes» au sens moderne du mot, c’est-à-dire établissant une hiérarchie entre ce qu’il est convenu d’appeler les «races» humaines. Quant à Montesquieu, s’il est à l’abri de semblables inepties, il ne rechigne pas plus que Voltaire à investir dans le commerce triangulaire.

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Plusieurs ordonnances, sous le règne de Louis XVI, dénoncent les unions mixtes et légifèrent contre l’immigration noire en métropole, en fait limitée à quelques centaines d’individus, au motif que «terre de France ne porte pas esclave». Le 9 août 1777 est créé un système de «dépôt» dans les ports pour les esclaves qui accompagnent leur maître.

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Après la Révolution, le Premier Consul reprend cette tradition tardive. «Je suis pour les blancs, parce que je suis blanc. Je n’ai pas d’autre raison, et celle-la est la bonne,» aurait-il déclaré au Conseil d’État en 1802. Il exclut de l’armée des officiers «de couleur», parmi lesquels le père d’Alexandre Dumas.

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Bonaparte supprime aussi d’un trait de plume l’Institution nationale des Colonies, créée 5 ans plus tôt à l’instigation de l’abbé Grégoire pour promouvoir les enfants des colonies quelle que soit leur couleur de peau. Les 22 élèves noirs de l’institution, qui étaient appelés à devenir officiers, sont affectés comme simples tambours dans autant de régiments.

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Le décret du 30 floréal An X (20 mai 1802)
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AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS, BONAPARTE, premier Consul, PROCLAME loi de la République le décret suivant, rendu par le Corps législatif le 30 floréal an X, conformément à la proposition faite par le Gouvernement le 27 dudit mois, communiquée au Tribunat le même jour.

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DÉCRET.

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ART. Ier Dans les colonies restituées à la France en exécution du traité d’Amiens, du 6 germinal an X, l’esclavage sera maintenu conformément aux lois et réglemens antérieurs à 1789.

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II. Il en sera de même dans les autres colonies françaises au-delà du Cap de Bonne-Espérance.

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III. La traite des noirs et leur importation dans lesdites colonies, auront lieu, conformément aux lois et réglemens existans avant ladite époque de 1789.

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IV. Nonobstant toutes lois antérieures, le régime des colonies est soumis, pendant dix ans, aux réglemens qui seront faits par le Gouvernement.

 

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20 mai 1949 : Schoelcher et Éboué au Panthéon
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Le 20 mai 1949, sur une initiative du sénateur Gaston Monnerville, métis originaire de Guyane, la République française transfère au Panthéon les cendres de Victor Schoelcher, en reconnaissance de son action en faveur des esclaves, ainsi que du Guyanais de race noire Félix Éboué, gouverneur du Tchad rallié à la France libre de De Gaulle.

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L’un des plus écoutés est Victor Schoelcher,
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riche philanthrope catholique, libéral et républicain. Né en 1804 dans la famille d’un fabricant de porcelaine, il accomplit un long voyage de 18 mois au Mexique à l’instigation de son père qui veut lui enlever ses idées républicaines. De passage aux Antilles, le jeune homme découvre l’esclavage

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Beaucoup plus tard, en 1840, il accomplit un nouveau périple dans les colonies à esclaves de la France. C’est pour y noter une situation proprement explosive. Il milite dès lors pour une abolition concertée avec les planteurs.

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– Cyrille Bissette :
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Parmi les abolitionnistes les plus radicaux figure un négociant métis de Fort-de-France (Martinique), Cyrille Bissettte, né en 1795. Sa mère est une demie-soeur de Joséphine de Beauharnais. Ce «libre de couleur» plaide dans son île pour une abolition immédiate. Cela lui vaut d’être marqué au fer rouge et envoyé au bagne de Brest. Le jugement est cassé et il peut continuer de défendre sa cause en métropole.

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Félix Éboué (1884-1944)

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26 décembre 1884 à Cayenne, Guyane(France) – 17 mai 1944 à Le Caire(Égypte)
Petit-fils d’esclave, Félix Éboué devient administrateur colonial. Il est nommé gouverneur de la Guadeloupe par le gouvernement du Front populaire. C’est le premier Noir dans cette fonction.

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En 1938, il se voit proposer le gouvernement du Tchad par le ministre des Colonies Georges Mandel.

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Arrive la guerre. Le 16 juillet 1940, comme tous les gouverneurs coloniaux, Félix Éboué reçoit de Londres un télégramme du général de Gaulle lui demandant de rompre avec le gouvernement de Vichy et de rallier la France Libre. Il est le seul à annoncer son ralliement le 26 août 1940. Grâce à lui, le Tchad devient la première terre française «libre».

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Félix Éboué contribue de la sorte à légitimer l’entreprise gaullienne en dépit des réticences de ses propres subordonnés et des officiers présents au Tchad. En dépit aussi de ce que ses fils sont prisonniers en Allemagne et sa fille en France, au pensionnat des demoiselles de la Légion d’Honneur, à la merci du gouvernement de Vichy.

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Les autres colonies de l’Afrique Équatoriale Française (AEF) ne tardent pas à suivre son exemple, cependant que l’Indochine, occupée par les Japonais, Madagascar et l’Afrique Occidentale Française restent fidèles à Vichy.

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De Gaulle tente le 23 septembre 1940 de débarquer à Dakar, capitale de l’AOF, mais il échoue assez piteusement. Nononstant cet échec, les combattants de la France libre peuvent entamer leur contre-offensive à partir du Tchad cependant que Félix Éboué devient gouverneur général de l’AEF.

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Patrick

Sources :

== Hérodote.net

== le net ……

 

19 mai 1802

Bonaparte fonde la Légion d’Honneur

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Le 19 mai 1802 (29 floréal An X), Napoléon Bonaparte établit par une loi consulaire un Ordre national de la Légion d’Honneur.

Le Premier Consul veut de la sorte récompenser les mérites des citoyens et établir une émulation civique chez les notables, à une époque où la société française peine à sortir de la corruption et de l’immoralité post-révolutionnaires.

Première distribution de la Légion d'Honneur aux Invalides le 14 juillet 1804 (Jean-Baptiste Debret,, 1812 châteaux de Versailles et Trianon)
 
 
Une tradition monarchique

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Il existait sous l’Ancien Régime un ordre royal de Saint-Louis réservé aux militaires. Bonaparte, quant à lui, veut un ordre national qui honore les civils aussi bien que les militaires.

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Le 8 mai 1802, à un membre du Conseil d’État qui l’interpelle sur le bien-fondé d’une décoration qui viole les principes révolutionnaires d’égalité et invoque l’exemple des Romains, le Premier Consul rétorque : «On nous parle toujours des Romains ! Il est assez singulier que, pour refuser les distinctions, on cite l’exemple du peuple chez lequel elles étaient le plus marquées. Est-ce là connaître l’histoire ? Les Romains avaient des patriciens, des chevaliers, des citoyens et des esclaves. Ils avaient pour chaque chose des costumes divers, des moeurs différentes. Ils décernaient en récompenses toutes sortes de distinctions, des noms qui rappelaient des services, des couronnes murales, le triomphe !… Je défie qu’on me montre une république ancienne et moderne dans laquelle il n’y ait pas eu de distinctions. On appelle cela des hochets ; eh bien, c’est avec des hochets qu’on mène les hommes. L’on convient qu’il nous faut des institutions ; si l’on ne trouve pas celle-là bonne, qu’on en propose donc d’autres ! Je ne prétends pas qu’elle doive sauver la République ou l’État, mais elle y jouera son rôle».

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Au moins la nouvelle distinction honorifique ne coûte-t-elle rien ou presque à l’État, à la différence des fiefs et des pensions dont l’ancienne monarchie usait pour récompenser ses dévoués serviteurs…

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Militaire d’abord

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Première distribution de la Légion d'Honneur aux Invalides le 14 juillet 1804 (Jean-Baptiste Debret, châteaux de Versailles et Trianon)

Dès son origine, la Légion d’Honneur recueille un vif succès dans l’opinion, raffermissant le prestige du Premier Consul. Le 2 août 1802, un plébiscite vaut à celui-ci le 

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Consulat à vie.

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Mais les notables ne manifestent pas le même enthousiasme. Le Tribunat accepte la Légion d’Honneur avec 56 voix seulement contre 36 et le Corps législatif avec 166 voix contre 110. Confronté à leurs réticences, Bonaparte va devoir différer de plus d’un an la constitution de l’Ordre.

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Il comprend d’abord quatre, puis cinq classes de légionnaires : les grades de chevalierofficier etcommandeur et les dignités degrand officier et grand-croix(anciennement grand Aigle).

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Napoleon Bonaparte Coloured by uploader

Napoleon Bonaparte  (Photo credit: Wikipedia)

Il est présidé par le Premier Consul, qui lui donne pour devise«Honneur et Patrie», et dirigé par un Grand Chancelier et un Grand Trésorier. Les premiers nommés à ces charges, le 14 août 1803, sont le comte de Lacépède, un naturaliste (civil) et le général Dejean (militaire).

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Devenu empereur, Napoléon associe à la dignité de légionnaire ou chevalier une médaille.

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La première distribution des insignes a lieu le 14 juillet 1804 (fête républicaine !) dans la chapelle Saint-Louis des Invalides  (haut lieu des gloires militaires). Une  peinture , exécutée en 1812, montre l’Empereur épinglant lui-même la médaille sur la poitrine d’un vétéran manchot.

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La deuxième a lieu à Boulogne, devant 100.000 soldats, le 16 août 1804. Elle honore les héros des premières  victoires de la Révolution. Parmi les impétrants, André Estienne, le petit tambour d’Arcole, aura qui plus est l’honneur de voir son nom gravé sur l’Arc de Triomphe.

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Visite de la reine Hortense au château d'Écouen, maison d'éducation des jeunes filles de la Légion d'Honneur

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Un succès qui ne se dément pas

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Notons que 48.000 personnes vont être élevées à la dignité de légionnaire sous le Consulat et l’Empire… dont seulement 1400 civils !

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L’un de ceux-ci est le contremaître Hubert Goffin. Le 28 février 1812, il travaille dans la mine de Beaujon, près de Liège, avec son équipe et son propre fils, Matthieu, quand survient un effondrement des parois. Après cinq jours de lutte, il réussit à extraire ses compagnons  de la mine. Cet acte d’héroïsme lui vaut d’être le premier ouvrier à recevoir la Légion d’Honneur (Liège et la Belgique font alors partie de l’Empire français).

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Le poète allemand Goethe  reçoit avec fierté la Légion d’honneur par décret du 12 octobre 1808 de Napoléon, «empereur des Français, roi d’Italie et protecteur de la Confédération du Rhin». Il continuera de la porter après que les Français auront été chassés d’Allemagne.

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À la chute de Napoléon, le roi Louis XVIII maintiendra la Légion d’Honneur, substituant simplement l’effigie d’Henri IV à celle de l’Empereur sur les médailles.

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Le 23 février 1825, les jeunes poètes Victor Hugo et Alphonse de Lamartine reçoivent la décoration. Sous le Second Empire, elle sera remise à sept femmes, dont le peintre Rosa Bonheur et plusieurs religieuses.

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En 2011, la Légion d’Honneur comptait environ 91.500 titulaires après un maximum de 320.000 en 1968. Cet effectif comprend 75 % de chevaliers, 20 % d’officiers et 5 % de commandeurs. Les militaires représentent 60 % du total et les hommes 80%. Les légionnaires peuvent adhérer à la Société des membres de la Légion d’honneur, association loi 1901, qui compte 57.000 adhérents

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Le collier et le musée de la Légion d’Honneur

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Le collier du grand-maître de la Légion d’Honneur

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Le collier du grand-maître de la Légion d’Honneur, destiné au Président de la République en exercice, comporte 17 maillons, un par mandat présidentiel, avec le nom du président gravé au revers du maillon correspondant. À l’avers figure l’une ou l’autre des activités de référence des légionnaire. L’actuel collier remonte à 1951. Il porte la devise de l’ordre : Honneur et Patrie.

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Le collier est présenté au président sur un coussin le jour de son entrée en fonction. Il est ensuite ramené dans sa vitrine du musée de la Légion d’Honneur, dans le joli hôtel de Salm (1782), au bord de la Seine et en face du musée d’Orsay.

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Un endroit accueillant, qui vaut la visite et s’adresse aux enfants comme aux adultes. Il est gratuit et l’on n’a pas à y faire la queue comme au musée d’Orsay voisin. On peut y suivre l’histoire de la Légion d’Honneur comme de la plupart des ordres français et étrangers.

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Napoleon distributing the Légion d'honneur at ...

Napoleon distributing the Légion d’honneur at the Boulogne camps, in August 1804. (Photo credit: Wikipedia)

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Pensons aux filles

Par le décret de Schönbrunn du 15 décembre 1805, après la bataille d’Austerlitz, Napoléon 1er confère à l’Ordre une mission d’entraide en fondant  trois maisons d’éducation pour les filles des légionnaires, à Écouen, Saint-Denis et aux Loges (près de Saint-Cloud).

Par cette mesure, il pallie au manque crucial de structures éducatives pour l’instruction des jeunes Françaises, après la tourmente révolutionnaire et la fermeture des écoles paroissiales et des couvents.

Au nombre d’un millier aujourd’hui, les pensionnaires se partagent entre les Loges et Saint-Denis. Toutes internes, elles portent un uniforme sur lequel elles arborent une ceinture, héritage de l’Empire, qui permet de distinguer leur niveau scolaire.

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Patrick

sources :

== Hérodote.net

== Wikipédia

Le Roi-Soleil et Dieu

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«  » »Le Roi-Soleil et Dieu » » »

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PRÉSENTATION

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La rencontre et le dialogue singulier entre deux personnalités exceptionnelles : Dieu et Louis XIV. Ou comment la religion et l’Etat font corps et âme dans la personne du Roi : une véritable révélation sur une dimension méconnue et déterminante du règne du Roi-Soleil.

Roi très chrétien, revêtu de l’onction du saint chrême, Louis XIV occupe une place unique dans le domaine religieux, celle de médiateur entre Dieu et les sujets qu’Il lui a confiés. En témoignent les rituels publics auxquels il s’est astreint toute sa vie, de la nomination aux grandes charges ecclésiastiques jusqu’au toucher des écrouelles en passant par la célébration d’offices religieux soigneusement codifiés et mis en musique. Il suscite ainsi une vénération envers sa personne qui fonde l’enthousiasme politique dont il bénéficie. De là une action religieuse très consciente, jusque dans ses aspects les plus contestables, comme la révocation de l’édit de Nantes et la persécution de Port-Royal.
Le roi mène aussi une vie chrétienne marquée par les combats intérieurs. Après avoir beaucoup sacrifiéà la galanterie et versé dans l’adultère, sa conversion progressive lui fait épouser Mme de Maintenon et renoncer au péché. Les ultimes épreuves de sa vie et ses derniers instants révèlent un fidèle pleinement résigné et stoïque, soucieux de laisser à la postérité le souvenir d’une mort héroïque et sainte. Ainsi se découvre, sous le regard de Dieu et de l’Eglise, la double identité du roi, prodige de gloire et pauvre pécheur.

Diplômé de l’Ecole du Louvre et docteur ès lettres, Alexandre Maral est conservateur en chef au château de Versailles. Il est l’auteur de La Chapelle royale de Versailles sous Louis XIV. Cérémonial, liturgie et musique et de Madame de Maintenon. A l’ombre du Roi-Soleil. Il a été commissaire des expositions Louis XIV : l’homme et le roi, en 2008, et Une chapelle pour le roi, en 2010.

Marc FUMAROLI de l’Académie française,
Alexandre MARAL

Parution : avril 2012
ISBN : 978-2-262-03519-8
Pages : 372
Prix : 24€

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Patrick

sources

 http://www.editions-perrin.fr

L’Affaire des placards

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L’Affaire des placards

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Dans la nuit du 18 octobre 1534, des protestants français placardent des proclamations contre la messe en différents lieux du pays et jusque sur la porte de la chambre de François 1er, à Amboise.

Ces placards ou affiches ont été rédigés par Antoine Marcourt, un pasteur de Neuchâtel, en Suisse, adepte de Zwingli, et imprimés dans la même ville.
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Ils s’intitulent : «Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papiste, inventée directement contre la sainte Cène de Notre Seigneur, seul médiateur et sauveur Jésus-Christ».
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Portrait de Martin Luther, d'après Lucas Cranach L'Ancien

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Ils insultent la religion catholique, son clergé et ses rites en des termes si injurieux que même des protestants les désapprouvent. Ainsi dénoncent-ils la messe : «On ne doit pas réitérer le sacrifice du Christ» et le dogme de l’Eucharistie qui affirme la présence réelle du corps du Christ dans l’hostie consacrée : «Il ne peut se faire qu’un homme de vingt ou trente ans soit caché en un morceau de pâte».

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Les germes de la division
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Née en Allemagne une quinzaine d’années plus tôt, la Réforme luthérienne avait lentement pénétré en France. En 1522, un moine français défroqué se marie à Wittenberg, la «Rome» de la nouvelle religion. D’autres ecclésiastiques suivent ses traces et se forment à la doctrine nouvelle qu’ils reviennent enseigner en France.
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Contre ces hérétiques, les théologiens de la Sorbonne et du Parlement renouent avec une vieille recette, également employée contre les sorciers : le bûcher. Le premier à en faire les frais, le 8 août 1523, devant Notre-Dame de Paris, est un ancien moine de Livry-en-Aulnois (aujourd’hui Livry-Gargan), Jean Vallière. À Meaux, à l’est de Paris, Jean Leclerc, un ancien cardeur de laine, est supplicié et meurt en odeur de sainteté le 29 juillet 1525. Mais la plupart des procès en hérésie se terminent de façon plus accommodante.

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Dans la nuit du 1er juin 1528, la mutilation d’une statue de la Vierge (les protestants contestent le culte adressé à la mère du Christ) émeut les Parisiens et le roi.François 1er en personne se met à la tête d’une procession d’expiation. Le temps fait heureusement son oeuvre.

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Une répression brutale
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Le roi de France, relativement indifférent aux questions religieuses, fait preuve d’une certaine ouverture d’esprit, n’hésitant pas à nouer des alliances avec les protestants d’Allemagne et le sultan de Constantinople.
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Mais il prend fort mal l’«affaire des placards» qui porte atteinte à l’institution ecclésiastique et, par voie de conséquence, à la monarchie de droit divin. N’est-il pas lui-même «roi par la grâce de Dieu», seul laïc habilité à communier sous les deux espèces, le pain et le vin, au moment du sacre? L’idée que tous les fidèles de Luther s’autorisent la communion sous les deux espèces contribue à sa colère.
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En représailles, le roi s’engage à réprimer les «mal sentants de la foi». Aux carrefours, on promet 200 écus à quiconque dénoncera les auteurs des placards et les arrestations se multiplient.

Une des premières imprimeries
Une des premières imprimeries.

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Le 13 novembre suivant, un premier hérétique est brûlé. Le 13 janvier 1535, le Parlement de Paris crée une commission spéciale, la «chambre ardente» pour traquer les livres séditieux. Un édit royal prohibe l’imprimerie et ferme les librairies. C’est la première manifestation de censure depuis l’invention de l’imprimerie.
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Enfin, le 21 janvier 1535, une journée d’expiation solennelle se clôt par la mort sur le bûcher de six nouveaux hérétiques protestants. «chambre ardente». Le soir, le roi déclare devant une assemblée de notables : «Si mon bras était infecté de telle pourriture, je le voudrais séparer de mon corps».

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Le juriste Jean Calvin, établi à Nérac, sous la protection de la soeur du roi, Marguerite de Navarre, est compromis à son corps défendant. Il préfère se réfugier à Bâle où il publie L’Institution de la religion chrétienne pour tenter de convaincre le roi du bien-fondé de la Réforme.
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Là-dessus, la colère du roi s’estompe, notamment sous l’influence de sa soeur, proche des cercles protestants. Le 29 juillet 1535, tandis qu’il renforce son alliance avec les princes protestants d’Allemagne contre son rival Charles Quint, il publie l’édit de Coucy qui prononce une amnistie générale.
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Nouveau revirement avec un édit publié à Fontainebleau en 1541, qui prescrit aux seigneurs justiciers de reprendre la chasse aux hérétiques. En 1546, le pasteur de Meaux, qui n’est autre que le frère du martyr Jean Leclerc, est arrêté à l’issue d’une Cène et conduit au bûcher avec treize autres fidèles.
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Parmi les autres victimes de la répression (au total 400 à 500 personnes) figure l’humaniste et imprimeur lyonnais Étienne Dolet, brûlé sur la place Maubert, à Paris, le 3 août 1546, pour cause d’impiété.
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La disparition de François 1er est suivie d’un court répit mais l’intolérance religieuse reprend le dessus après la mort de son successeur Henri II et débouche sur les guerres de religion.

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Vaudois, patarins et autres hérétiques
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Entre le 15 et le 20 avril 1545, François 1er consent au massacre de 3000 Vaudois établis dans la montagne du Luberon (*), au sud de la France. Une vingtaine de villages sont dévastés par la soldatesque du sieur d’Oppède, sur un ordre du parlement d’Aix. 600 survivants sont envoyés aux galères.
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Cette action ternit les dernières années du roi, qui meurt deux ans plus tard avec, dit-on, un très vif regret de cette décision.


Les Vaudois se réclament d’un certain Pierre Valdo qui prêchait à Lyon au XIIe siècle et fut excommunié vers 1182. Comme les Cathares de la région de Toulouse ou encore les Patarins italiens, il dénonçait la décadence morale du haut clergé et revendiquait une église plus proche des vertus évangéliques de charité et de pauvreté. Après le massacre du Luberon, les derniers Vaudois se fondent dans la Réforme protestante.

 

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Patrick

sources :

== hérodote.net

== le net

Les histoires de Q de la gauche

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Les histoires de cul de la gauche qui vont façonner le gouvernement

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Le divorce de Denis et Valérie Trierweiler n’a pas encore été prononcé. La première concubine, qui a déclaré qu’elle ne serait pas une potiche et qu’elle aura un rôle politique, est donc mariée, mais avec un autre homme que le Président de la France.

François Hollande, de son coté, a eu une fille en 1988 avec Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris, alors que François était en coupe avec Ségolène Royal.

Jean-Marc Ayrault a eu une histoire de cul avec Ségolène Royal quand François Hollande était avec Anne Hidalgo.

Avec ces triangulaires de la gauche hautement morale, il se passe donc ceci :

A) Anne Hidalgo pousse François Hollande à prendre Delanoé comme Ministre car elle veut récupérer la Mairie de Paris.

François Hollande and Ségolène Royal at a poli...

: François Hollande et Ségolène Royal dans le cadre des élections législatives de 2007. (Photo credit: Wikipedia)

Ce qui rend Trierweiler hystérique.

C) Ségolène Royal veut le perchoir à l’Assemblée Nationale, et les enfants du couple insistent auprès de papa Hollande pour ne pas laisser Maman Ségolène de coté.

Ce qui rend Trierweiler hystérique.

D) François Hollande a déjà plus ou moins promis ce poste à François Bayrou (et là, sauf information de dernière heure, il n’y aurait pas d’histoire de cul entre les deux François)

E) Jean-Marc Ayrault voudrait être premier ministre, mais il a déjà été condamné en justice, et ses proches se demandent si ce n’est pas Ayrault – que François Hollande a gardé en travers de la gorge pour l’avoir cocufié avec Ségolène – avait dans le collimateur lorsqu’il déclarait qu’il ne s’entourerait pas de repris de justice.

Et bien entendu, je laisse DSK de coté…

Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour http://www.Dreuz.info

Photo : La Gauche et le Sexe, Anna Alter et Perrine Cherchève, journalistes à Marianne. Editions Danger Public (2007)

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Patrick

Renaissance du Collège des Bernardins à Paris

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Le Collège des Bernardins à Paris :
Renaissance d’un haut-lieu de la
spiritualité et de la culture

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Le Collège des Bernardins à Paris : Renaissance d’un haut-lieu de la spiritualité et de la culture
La chronique « Sites et Monuments » de Robert Werner, correspondant de l’Académie des beaux-arts
En juin 2010, récompensant une restauration exemplaire débutée en 2004, le Collège des Bernardins, situé dans le 5e arrondissement de Paris, a reçu le Prix du Patrimoine culturel de l’Union Européenne. Une consécration pour ce chef-d’œuvre de l’architecture médiévale, un des joyaux du patrimoine historique de la Ville de Paris. Robert Werner, correspondant de l’Institut de France, après avoir effectué un bref survol de quelques uns des plus beaux vestiges du Moyen Age parisien, nous conte l’histoire de ce monument datant du XIIIe siècle, à l’existence tourmentée, haut lieu de spiritualité devenue tour à tour prison, entrepôt et caserne de pompiers, et qui retrouve aujourd’hui son éclat d’antan.


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Paris, où affluent chaque année des millions de touristes avides de beauté et d’histoire, conserve relativement peu de vestiges médiévaux.
Les urbanisations successives, la Révolution, le vandalisme en sont les causes principales. Il y a naturellement la cathédrale Notre-Dame de Paris, construite entre 1163 et 1260 sous l’évêque Maurice de Sully, où, avec l’art gothique, les réalisations parisiennes deviennent exemplaires de l’art français ; l’église Saint-Pierre de Montmartre aussi, fondée en 1134. Au Haut-Moyen Age, la tour Clovis aujourd’hui intégrée au lycée Henri IV et l’église Saint-Julien le Pauvre même antérieure à l’an 1000, certes très transformée et aujourd’hui dédiée au culte melkite des Grecs catholiques.


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Vue extérieure du Collège des Bernardins

Vue extérieure du Collège

des Bernardins

© Laurence de Terline
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Remontons encore un peu le temps à l’époque où Childebert 1er, roi franc du territoire contenant Paris, fils de Clovis et de Clotilde et qui règne dès la mort de son père en 511, veut une abbaye grandiose pour sa ville : elle s’appellera Saint-Germain des Prés. Celle-ci sera de nombreuses fois restaurée mais y subsistent, en plus du chœur de l’église et au fond, des vestiges de l’époque romane que les visiteurs connaissent insuffisamment. Quant à la Conciergerie, dans l’Ile de la Cité, le palais des premiers rois Capétiens avec la Sainte-Chapelle voulue par Saint-Louis, elle possède encore des parties datant du XIVe siècle.
Allais-je oublier la Tour Jean sans Peur dans le quartier des Arts et Métiers et la fin du gothique signalé par les églises Saint-Germain l’Auxerrois, Saint-Gervais, Saint-Séverin, Saint-Etienne du Mont, et, enfin, l’hôtel des abbés de Cluny : ce bref survol est probablement incomplet…
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la grande nef du Collège des Bernardins en travaux

la grande nef du Collège des

Bernardins en travaux


(c) Collège des Bernardins
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Quand on se promène dans Paris, et qu’on a le temps de se perdre dans l’histoire de la ville, de regarder comme il convient, on ne peut qu’être frappé par l’harmonie des bâtiments, par ses monuments, comme autant de souvenirs vivaces du temps passé. Ainsi, nous voici arrivés devant le couvent des Bernardins, initié à l’époque du règne de Saint-Louis.
Situé au 18, rue de Poissy, une petite rue qui donne dans le faubourg Saint-Germain en direction de l’Institut du monde arabe, l’ancien collège des Bernardins a pendant longtemps été un haut-lieu de l’enseignement de la théologie. En partie défiguré au cours du XIXe siècle, le site abritait encore il y a quelques années une caserne des pompiers installée en ce lieu depuis la fin du règne de Louis-Philippe.
Il s’agit en vérité d’un chef-d’œuvre de l’architecture médiévale, longtemps ignoré et heureusement redécouvert grâce, principalement, à la volonté de Monseigneur Lustiger alors archevêque de Paris. C’est Etienne de Lexington, un moine d’origine anglaise, abbé de Clairvaux, qui crée, en 1245, le collège Saint-Bernard bientôt désigné comme Collège des Bernardins soutenu par le pape Innocent IV.
Dédié à la spiritualité, il est vite célèbre et reconnu dans toute l’Europe moyenâgeuse d’où l’on vient étudier les textes savants des religieux de renom. On y enseignait chaque jour la théologie, de six heures du matin à neuf heures du soir et les élèves devaient argumenter en latin.

La nécessité de faire bénéficier les moines de l’enseignement universitaire à Paris, alors capitale intellectuelle de l’Europe, et le retard pris par rapport aux Dominicains et aux Franciscains, ont poussé les Cisterciens à engager la construction du Collège des Bernardins installé au clos du Chardonnet, comme lieu d’études et de recherches au cœur de la pensée chrétienne. C’est alors, dans la première moitié du XIIIe siècle, qu’est construit le principal bâtiment qui a survécu.
A l’instar du collège parisien qui veut promouvoir l’étude parmi ses moines, d’autres collèges cisterciens sont créés, le chapitre général confirmant la prééminence du Collège des Bernardins sur tous les autres collèges de l’Ordre.

Au XIIe siècle, une révolution intellectuelle secoue l’Europe. Les monastères, jusqu’alors principaux centres intellectuels cèdent peu à peu le pas aux universités nouvellement créées dans les grandes villes : Bologne, Paris, Oxford, Cambridge, Heidelberg… Dans une bulle de 1245, le pape encourage vivement les cisterciens à aller faire des études à Paris pour y étudier la théologie et transmettre ensuite leur enseignement à leurs confrères.

Grande Nef du Collège des Bernardins

Grande Nef du Collège des Bernardins
(c) Domitille Chaudieu

Prévu à l’origine pour accueillir une vingtaine d’étudiants, le Collège formera, entre le XIIIe et le XVe siècle, plusieurs milliers de jeunes moines cisterciens, l’élite de leur Ordre venant du nord de la France, de Flandre, d’Allemagne et d’Europe centrale. Les registres de la faculté de théologie de Paris témoignent de la vitalité de ce haut-lieu qui joue un rôle encore plus important lorsqu’il devient le quartier général de l’« Étroite Observance », réforme encouragée par le cardinal de La Rochefoucauld et confirmée par Richelieu devenant lui-même abbé de Citeaux en 1635.


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Les travaux au Collège des Bernardins, vue du toit

Les travaux au Collège des

Bernardins, vue du toit


(c) Collège des Bernardins
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La réputation du Collège s’étendit, le nombre des élèves en témoigne. Ils joueront un rôle illustre dans l’histoire de l’église médiévale : Jacques Fournier, un ancien étudiant du Collège, reçu docteur en théologie en 1314, sera plus connu sous le nom de Benoît XII, pape en Avignon de 1334 à 1342. Son lointain successeur, le pape actuel, Benoît XVI, s’est d’ailleurs rendu au Collège des Bernardins dès l’achèvement de sa restauration en rappelant le prestigieux passé de cette institution du Quartier Latin.
Il précède de trente ans la Sorbonne, élevée en 1257 sous l’autorité d’un autre théologien, Robert de Sorbon. En ce temps-là, l’essor de la ville de Paris fortifiée depuis l’avènement des Capétiens, ne faiblit pas encore. C’est le temps où  » les marchands de l’eau  » ont tout pouvoir sur le commerce fluvial.
Quelques décennies plus tôt, Paris, sous Louis VI le Gros, voit la construction des premières grandes Halles, de Notre-Dame de Paris et du tracé des grandes artères qui subsistent en partie aujourd’hui. Philippe Auguste, le grand-père de Saint Louis, ordonne l’érection d’une seconde enceinte alors que le prévôt des marchands, tout puissant, devient le véritable maire de Paris.

Mais revenons au Collège et descendons un instant, au sous-sol, au cellier dont on dit qu’il est le plus grand de Paris, peut-être le plus beau dans toute l’ampleur de ses trois nefs. Le sol de béton ciré, très sobre, évoque la terre battue de l’origine et aujourd’hui, étudiants, professeurs et chercheurs ont la possibilité de travailler dans ce vénérable cellier. Son déblaiement et les travaux de terrassement ont occasionné de multiples surprises. Parmi ces dernières, la découverte d’un affluent de la Bièvre.
Elle permit de comprendre pourquoi, dès sa construction, le Collège des Bernardins, reposant sur un sol alluvionnaire, s’affaissait sous son propre poids… D’ailleurs, rapidement à cette époque, ce grand cellier sera comblé à mi-hauteur pour stabiliser l’ensemble ce qui n’empêcha pas le bâtiment de continuer à bouger, affaiblissant les piliers qui supportaient la voûte, une situation qui prit fin avec le renforcement des fondations et la restauration complète du bâtiment intervenue ces dernières années.
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le cellier du Collège des Bernardins

le cellier du Collège des Bernardins
(c) Sabato Renzullo
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Notons qu’à l’époque du projet de réhabilitation, la reprise des Bernardins par le Diocèse fut approuvée à l’unanimité par le Conseil de Paris. Le bâtiment jugé d’intérêt national menaçait ruine si une opération d’envergure n’était pas menée. Or, son ouverture au public dans des conditions satisfaisantes exigeait des aménagements importants qui n’entraient pas dans les attributions des Monuments de France.
Un double chantier fut entrepris conjointement, en 2004, par l’architecte en chef des Monuments historiques, Hervé Baptiste, pour la restauration extérieure, et par le cabinet de l’architecte Jean-Michel Wilmotte pour l’aménagement intérieur. Une convention est signée entre la Ville, l’État, la Région et l’Association Diocésaine de Paris avec le concours des services du ministère de la Culture afin de financer les travaux sur les 4500m2, de la future  » école cathédrale  » comprenant des salles de classe, un auditorium, sous le toit, pour des concerts, des colloques, des conférences et des expositions…

Grâce à la restauration de l’ancien Collège des Bernardins, les piliers de la galerie retrouveront, après creusement, leur hauteur originelle. Les occupants successifs ont fragilisé les étages supérieurs en modifiant des ouvertures au gré des réaménagements ce qui posa plusieurs problèmes et, entre autres, celui-ci : en effet, comment consolider le bâtiment de manière à satisfaire les exigences en matière d’accueil du public, et comment restituer la vaste toiture en accord avec les Monuments historiques et le budget de restauration qui s’élevait à 50 millions d’euros ?
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Le Cellier du Collège des Bernardins en travaux

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Le Cellier du Collège des Bernardins

en travaux


(c) Collège des Bernardins

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Des centaines de micro-pieux, enfouis à une profondeur de 15 à 25 mètres viennent soutenir de manière invisible les murs périphériques et les piliers. Ceux-ci reçoivent un cerclage métallique pour les consolider. Une telle assise permet de stabiliser les voûtes à l’aide de vérins identiques à ceux utilisés pour le tablier du viaduc de Millau. La situation critique du Collège réclamait des solutions inédites. La restitution du toit a été réalisée dans ses dimensions médiévales par une charpente métallique. Sur cette charpente, très vaste, une couverture de tuiles plates artisanales confère un aspect ancien à la toiture : pas moins de 10 000 tuiles de sept nuances différentes.

Pendant ce temps, les terrassiers ont dégagé une pierre tombale, datée de 1306, celle d’un moine cistercien prénommé Günther, originaire de Thuringe. Sa présence atteste du rayonnement européen du Collège des Bernardins à son origine.
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Nef du Collège des Bernardins

Nef du Collège des Bernardins
(c) Laurence de Terline
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Situé non loin de l’enceinte Philippe Auguste, le bâtiment est à présent magnifique. Il est loin, le temps où, sous la Révolution, vendu comme bien national, il fut défiguré et ensanglanté par les Sans-culottes qui y massacrèrent les derniers prêtres de la paroisse avant que le cloître ne devienne le bureau du receveur des Domaines. Ce dernier y gérait les innombrables exigences et doléances reçues à longueur de journée. Devenu prison pour les galériens, il sera relégué comme entrepôt – le grand jardin sera même cédé à une association de marchands de bestiaux qui en fera un marché couvert pour les veaux !

Enfin, le Collège, autrefois centre de la spiritualité, se verra transformé en caserne des pompiers, une chance finalement car le bâtiment est occupé et entretenu jusqu’à la veille du chantier. Cet admirable monument dont l’église fut malheureusement démolie en grande partie par le tracé de la rue de Pontoise et ses ruines rasées en 1859 lors du percement du boulevard Saint-Germain, est resté longtemps méconnu en dépit de son classement en1887.
Y entrer est un vrai bonheur, les éclairages incorporés au sol pour ne pas altérer la pureté des voûtes font naître une ambiance apaisante en ce lieu qui renoue avec sa vocation initiale. Oui, l’ancien Collège des Bernardins retrouve aujourd’hui son éclat originel.


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Robert Werner
Correspondant de l’Institut
Rédacteur en chef de la revue Sites et Monuments
Vice-président de la Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France

 

 

 

 

 

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Patrick

sources :

== canal académie 

Il y a 300 ans Louis XIV installait la Cour au château de Versailles.

Quelques images qui font mon plaisir, ce jour

l’époque de Louis XIV et du château de 

Versailles et la Cour …..

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Il y a 300 ans 

Louis XIV installait la Cour

au château de Versailles.

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Il y a 330 ans, le 6 mai 1682, Louis XIV installait la Cour, jusqu’alors itinérante, au château de Versailles. Des travaux entamés au début des années 1660 permirent la transformation de ce modeste domaine, dont Saint-Simon parle en des termes peu amènes, en un imposant château dédié à la gloire de la monarchie française. Avec Gallica, promenez-vous dans les jardins du château ou retrouvez le Versailles immortalisé de Monicart…

Le château de Versailles : [dessin] / Lafontaine Pinxit - 1

le Versailles immortalisé de Monicart.

 Versailles immortalisé par les merveilles parlantes des bâtiments, jardins, bosquets, parcs, statues dudit château de Versailles et de ceux de Trianon, de la Ménagerie et de Marly, en 9 tomes inquarto. Composé en vers libres françois, par le sieur Jean-Baptiste de Monicart,... avec une traduction en prose latine par le sieur Romain Le Testu,... Ces merveilles parlantes traitent dans leurs récits de leurs descriptions, origines, propriétés, attributs et de leurs histoires, soit saintes, véritables ou fabuleuses. -

Saint-Simon parle en des termes peu amènes

Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la Régence. T. 12 / collationnés sur le ms. original par M. Chéruel ; et précédés d'une notice biographique par M. Sainte-Beuve,...

 Louis Le Grand Roy de France : [estampe] - 1

Le Roy : [estampe] / I.D. De St Jean pinxit - 1

Louis XIV jeune assis sur son trône, entre les figures allégoriques de la Religion et de la Justice : [estampe] - 1

[Louis XIV et le Grand Dauphin] : [dessin][Louis XIV et le Grand Dauphin] : [dessin] - 1

26-7-12, musée de Maisons-Laffitte [salon d'Hercule] : [photographie de presse] / [Agence Rol] - 1

LACCORD des NATIONS – PAR LEMOIEN DE LA PAIX : [estampe]

LACCORD des NATIONS - PAR LEMOIEN DE LA PAIX : [estampe] - 1

L’art de vaincre et de régner enseig[n]é par Sa Majesté à

Monseigneur Le Dauphin : [estampe] / [non identifié]L'art de vaincre et de régner enseig[n]é par Sa Majesté à Monseigneur Le Dauphin : [estampe] / [non identifié] - 1

[Portraits des souverains] : [estampe] 1667

[Portraits des souverains] : [estampe] - 1

Marie François Arrouet de Voltaire
né a Paris en novembre 1695 mort
dans la meme ville le 30 mai 1778 :
[estampe] / [non identifié]

 Marie François Arrouet de Voltaire né a Paris en novembre 1695 mort dans la meme ville le 30 mai 1778 : [estampe] / [non identifié] - 1

PRESENT DU CIEL EN LA NAISSANCE DE
MONSEIGNEUR LE DUC DE BRETAGNE
arriuée a Versailles le 25. juin 1704 : [estampe] –
A Paris chez Landry rue de Petit Pont a
S.¦t¦ Francois Xavier-1705 Informations détaillées

  PRESENT DU CIEL EN LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC DE BRETAGNE arriuée a Versailles le 25. juin 1704 : [estampe] - 1

LA  FLANDRE  Despouillée des habits d’Espagne 
et revestue a la Françoise : [estampe]  [Jean Lepautre]

 LA / FLANDRE / Despouillée des / habits d'Espagne / et revestue a la / Françoise : [estampe] / [Jean Lepautre] - 1

 Réception de Louis Capet aux enfers : par grand nombres

de brigands ci-devant couronnées… : [estampe] /

composé et gravé par VilleneuveRéception de Louis Capet aux enfers : par grand nombres de brigands ci-devant couronnées... : [estampe] / composé et gravé par Villeneuve - 1

LE TRIOMPHE MAGNIFIQVE  
Ou l’on voit Nostre Auguste Monarque … 1658

 LE TRIOMPHE MAGNIFIQVE / Ou l'on voit Nostre Auguste Monarque triomphant de soy / mesme et de ses ennemis ... : [estampe] - 1

Le Bonheur de la France en la naissance de Mons.¦r¦
LE DVC DE BOVRGOGNE et les Rejouissances qui se sont
faites sur ce – Sujet. : [estampe] -A PARIS, Chez GERARD
JOLLAIN, ruë saint Jacques, à la Ville de Cologne.
Avec Privilege du Roy. -1683

Le Bonheur de la France / en la naissance de Mons.¦r¦ / LE DVC DE BOVRGOGNE / et les Rejouissances qui se sont / faites sur ce - Sujet. : [estampe] - 1

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Patrick

sources :

== Gallica

Éphéméride du 13 mai

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Saints du jour
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Rolande

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Fille de Didier, roi des Lombards, Rolande est contrainte d’épouser le futur empereur Charlemagne. Répudiée au bout d’un an, elle meurt en exil près de Liège.
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St Servais, Évêque de Tongres († 384)
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Agnès de Poitiers (6e s.)
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André-Hubert Fournet, prêtre et fondateur des Filles de la Croix († 1820)
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Argentea et Vulfran († 931)
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Flavien († 595)
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Gabriel l’Ibère (11e s.)
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Glycère (2e s.)
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Jean d’Iviron et Euthyme († 1005)
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Jean le Silenciaire († 558)
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Nicéphore Ier, Patriarche de Constantinople († 829)
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Onésime (4e s.)
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Pausiaque (6e s.)
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Serge le Confesseur (9e s.)

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Naissances
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1655
13 mai
Naissance du futur pape Innocent XIII

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Le 13 mai 1655 naît en Italie Michelangelo dei Conti, le futur pape Innocent XIII. Intronisé pape le 8 mai 1721, il choisit son titre en hommage à l’un de ses ancêtres, Innocent III ; il succède au pape Clément XI. Durant son court pontificat, il prit parti pour les jacobites en la personne du prétendant au trône d’Ecosse, Jacques François Stuart. Il meurt le 7 mars 1724 à Rome.
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Sebastião Pombal
13 mai 1699 à Lisbonne (Portugal) – 8 mai 1782 à Pombal (Portugal)

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Sebastião José de Carvalho e Melo (on écrit aussi Melho de Carvalho) entre au gouvernement du Portugal à l’avènement du roi Joseph 1er, en 1750. Peu après le tremblement de terre de Lisbonne, il devient Premier ministre et révèle alors ses talents d’organisateur et sa clairvoyance. Pragmatique, il lance une enquête dans tout le pays sur les indices avant-coureurs du séisme. C’est la première fois que l’on tente une explication scientifique des tremblements de terre.

Le Premier ministre encourage autant que faire se peut l’industrie portugaise (notamment le commerce du vin de Porto). Il modernise surtout l’administration, bride la noblesse et engage un bras de fer avec les Jésuites, auxquels il reproche leur monopole sur l’éducation. Ils sont finalement expulsés du pays sous le fallacieux prétexte d’avoir inspiré un attentat contre le roi.

Le Premier ministre n’en reste pas là et use de son pouvoir et de son argent pour contraindre le pape Clément XIV à supprimer la Compagnie de Jésus dans toute la chrétienté en 1773 (ce n’est sans doute pas ce qu’il a fait de mieux car les Jésuites étaient d’excellents pédagogues et, en Amérique latine, protégeaient les Indiens contre les colons). Carvalho e Melo sera en 1769 (à 70 ans !) honoré par le roi du titre de marquis de Pombal, nom sous lequel il restera dans l’Histoire.

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Marie-Thérèse de Habsbourg
13 mai 1717 à Vienne (Autriche) – 29 novembre 1780 à Vienne (Autriche)

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Marie-Thérèse hérite en 1740 de son père Charles VI les États héréditaires de la maison des Habsbourg (grand-duché d’Autriche, royaumes de Bohème et de Hongrie,…) tandis que son mari François de Lorraine se voit proposer la fonction symbolique d’empereur du Saint Empire romain germanique (on dit aussi empereur électif d’Allemagne).

Aussitôt confrontée à la convoitise de ses voisins, le roi de Prusse Frédéric II et le roi de France Louis XV, la souveraine recueille dans la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) ses galons de grand chef d’État.

Marie-Thérèse, qui se veut la Mère de ses peuples, va régner avec sagesse sur 14 millions de sujets sans manquer de donner le jour à 16 enfants, dont Marie-Antoinette, qui sera reine de France. On lui doit la construction du palais de Schönbrunn, équivalent autrichien de Versailles.

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Pie IX
13 mai 1792 à Senigalia (Marches, Italie) – 7 février 1878 à Rome (Italie)

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Giovanni Ferretti, élu le 16 juin1846 sous le nom de Pie IX est d’abord perçu comme un homme d’ouverture. Les catholiques libéraux ainsi que les républicains italiens reportent sur lui leurs espoirs d’ouverture de façon quelque peu exagérée. Ils devront déchanter après l’échec des soulèvements révolutionnaires de 1848.

Effrayé par ceux-ci, le pape va lui-même perdre ses dernières illusions libérales et se faire le chantre du conservatisme. Sa crainte de la modernité s’exprime dans le Syllabus, un court exposé des errements idéologiques de son époque.

L’occupation des États pontificaux et de Rome elle-même par les troupes italiennes en 1870 raffermit le pape dans ses convictions… Fort d’une nouvelle autorité spirituelle octroyée par le concile Vatican I, Pie IX va se considérer comme prisonnier de l’État italien dans sa résidence romaine du Vatican et ne plus cesser de s’opposer aux États-Nations, de la France républicaine à la Prusse bismarckienne.

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1840
13 mai
Naissance d’Alphonse Daudet

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Alphonse Daudet naît à Nîmes le 13 mai 1840.’N’ayant pu passer son baccalauréat, il devient maître d’études au collège d’Alès et écrit « Le Petit Chose » (1868). Il publie « Les Amoureuses » en 1859 et rencontre son ami Frédéric Mistral en 1860. L’année suivante, il entre au service du duc de Morny en tant que secrétaire. Le duc meurt en 1865 et Daudet se consacre à l’écriture de contes et de romans tout en collaborant à des journaux comme Le Figaro. Atteint de la syphilis, il meurt le 16 décembre 1897 à Paris. Ses œuvres les plus célèbres sont « Lettres de mon moulin » (1869),  » l’Immortel » (1883) ou encore « Tartarin de Tarascon » (1872).

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Décès

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Frédéric Le Play

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11 avril 1806 à La Rivière-Saint-Sauveur (Calvados, France) – 13 mai 1882 à Paris
Frédéric Le Play est le précurseur de la sociologie. Il fut aussi le premier économiste à se pencher sur la condition ouvrière.

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Evénements

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1239
13 mai
Le bûcher de l’Inquisition sévit au Mont-Aimé

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Robert le Bougre fait brûler 183 personnes en Champagne suite à une rafle à Provins : c’est le bûcher du Mont-Aimé. Cathare repentit et désormais inquisiteur, Robert le Bougre est souvent désigné comme le symbole de la violence parfois arbitraire de l’Inquisition. Ses excès sont tels qu’il sera relevé de ses fonctions par le pape et condamné à la prison à perpétuité.

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1572
13 mai
Election du pape Grégoire XIII

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Ugo Boncompagni est né à Bologne. Il succède le 13 mai 1572 en tant que Grégoire XII au pape Pie V. Juriste lors du concile de Trente en 1545, il devient évêque en 1558. Il reste célèbre pour être l’auteur de la bulle pontificale, en 1582, instaurant le 1er janvier, comme premier jour du calendrier qui prend son nom, le calendrier grégorien. Développant les séminaires pour contrer les réformistes, son pontificat se termine en 1585.

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1610
13 mai
Richelieu invente le couteau de table

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Le cardinal de Richelieu, agacé par les gens qui se curent les dents avec la pointe du couteau à table, fait arrondir les lames. Il invente ainsi le couteau de table, car jusque là, on se servait de son poignard pour couper la viande. Au siècle précédent, François Ier a lancé la mode de l’assiette et Henri III celle de la fourchette. Peu à peu apparaît sur les tables raffinées le couvert individuel. Ce n’est qu’au XIXème siècle que sera ajouté le verre.

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1648
13 mai
Le parlement veut réformer l’État

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Le parlement de Paris, la Cour des aides et la Chambre des comptes décident de se réunir en assemblée afin de statuer sur les affaires de l’État. Chacun d’eux réagit ainsi à la politique du cardinal de Mazarin consistant à augmenter les impôts. Le mois suivant, rassemblés à la chambre Saint-Louis du Palais de justice, les représentants mettront au point une charte de vingt-sept articles afin de réformer l’État. Parmi eux, il sera question de supprimer les intendants, d’interdire l’emprisonnement d’un individu pendant plus de 24h sans être jugé et surtout, de ne lever aucun impôt qui n’ait été auparavant validé par le parlement. La régente Anne d’Autriche finira par accepter la charte sans y apposer sa signature. Elle fera plutôt arrêter le conseiller Broussel, déclenchant la Fronde parlementaire.
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13 mai 1702

Début de la guerre de la Succession d’Espagne

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Le 13 mai 1702, la Grande Alliance, qui regroupe les principales puissances de l’Europe du nord, y compris l’Angleterre, déclare la guerre à Louis XIV, roi de France, et à son petit-fils, roi d’Espagne. C’est le début de la longue et dramatique guerre de la Succession d’Espagne…

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1717
13 mai
Naissance de Marie-Thérèse d’Autriche

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Marie-Thérèse d’Autriche naît le 13 mai 1717 à Vienne. Fille de Charles VI du Saint-Empire romain germanique, elle doit mener la guerre de Succession d’Autriche contre la France, la Prusse, la Saxe, le Piémont-Sardaigne et l’Espagne. C’est finalement son cousin par alliance qui est élu sous le nom de Charles VII. A la mort de celui-ci, elle fait élire son époux, François-Etienne de Lorraine. Elle devient ainsi impératrice consort des Romains et règne jusqu’en 1780.
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1753
13 mai
Naissance de Lazare Nicolas Marguerite Carnot

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C’est le 13 mai 1753 que naît Lazare Nicolas Marguerite Carnot, à Nolay. Ce mathématicien, physicien, général et politique français, grand-père du président Sadi Carnot, fut l’un des fondateurs de la géométrie moderne avec son ouvrage « Géométrie de position » en 1803. Membre de la Convention nationale, il fut l’un des députés qui vota l’exécution de Louis XVI. Il meurt exilé en Allemagne, le 2 août 1823, après avoir été l’un des directeurs du Directoire.

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1779
13 mai
Signature du traité de Teschen

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Le traité de Teschen, signé le 13 mai 1779 par la Prusse et l’Autriche, fait suite à la guerre de Succession de Bavière, qui a opposé la monarchie des Habsbourg à la Prusse. Suite à l’intervention de Catherine II de Russie, Joseph II du Saint-Empire et Frédéric II de Prusse trouvèrent une entente et signèrent le traité. Cette signature, effectuée sous la garantie de la France et de la Russie, mit fin à la guerre de Succession.

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13 mai 1849 : Le Parti de l’Ordre remporte les législatives

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Aux élections législatives du 13 mai 1848, précédées d’une intense campagne électorale, s’opposent pour la première fois deux mouvances bien définies :
– d’un côté le « Parti de l’Ordre », qui réunit tous les conservateurs (royalistes légitimistes et royalistes orléanistes, bonapartistes,…) autour d’un slogan : Ordre, Propriété Religion,
– de l’autre, la gauche républicaine qui a emprunté aux révolutionnaires d’antan le nom de « Montagne », de quoi effrayer pour de bon les modérés.
Entre ces deux extrêmes, les républicains modérés (les « hommes de 48 », tels Lamartine, Marie,…) sont laminés. Le scrutin ne leur donne qu’environ 70 sièges sur 715. Les montagnards en remportent 200 et le Parti de l’Ordre 450 ! Les conservateurs et les monarchistes, qui auraient toutes les raisons de se réjouir, s’inquiètent en fait de la poussée de l’extrême-gauche montagnarde et de sa solide implantation géographique, qui coïncide encore peu ou prou avec les départements dévoués à la gauche… La Seconde République, qui s’est disqualifiée lors des tragiques Journées de Juin 1848, va dès lors tourner le dos aux idéaux républicains…
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1871
13 mai
La loi des garanties est promulguée en Italie

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Promulgation de la loi italienne des Garanties qui assure au pape, parmi ses principales prérogatives : l’inviolabilité de sa personne, l’immunité diplomatique, la jouissance des territoires et palais du Vatican, de Latran et du Saint-Siège – à titre résidentiel uniquement. La loi prévoit également de lui verser une rente dont le montant s’élève à 3,225 millions de lires . L’annexion des Etats pontificaux l’année précédente (20 septembre 1871) contraint le parlement à débattre sur la « Question romaine », à savoir quel statut est censé occuper la « Ville éternelle » au sein du nouveau royaume d’Italie de Victor-Emmanuel II, capitale politique mais également siège temporel du souverain pontife.

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1882
13 mai
Naissance de Georges Braque

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Le peintre français Georges Braque naît à Argenteuil dans le Val-d’Oise, le 13 mai 1882. D’abord influencé dans son art par l’impressionnisme, il passa ensuite au fauvisme, avant de faire une rencontre déterminante avec Picasso. Devenus amis, ils deviendront tous les deux les initiateurs d’un nouveau courant artistique, le cubisme. Il s’attela également à la sculpture et à la création de vitraux. Il meurt à Paris le 3 août 1963.

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13 mai 1888

Le Brésil en finit avec l’esclavage

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Esclaves dans une plantation de café (Marc Ferrez, 1855, (DR)
Le 13 mai 1888, au Brésil, la princesse Isabel (Isabelle), fille de l’empereur Dom Pedro II, profite d’un déplacement de son père à l’étranger pour promulguer une loi dite Aurea qui met fin à l’esclavage…
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1917
13 mai
Apparition de la Vierge à Fatima

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Francisco, Lucia et Jacinta, 3 enfants de Fatima, un petit village portugais, sont témoins d’une apparition lumineuse tandis qu’ils gardent leurs moutons. Ils racontent que la Vierge les a convié à six rendez-vous successifs tous les 13 du mois et qu’elle leur a confié trois secrets à ne révéler qu’au pape. Le lieu des apparitions (Cova da Iria) deviendra un pèlerinage mondial très fréquenté et une immense basilique sera construite à proximité.

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1926
13 mai
Premier vol au-dessus du Pôle Nord

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A bord du ballon dirigeable « Norge », le Norvégien Roald Amundsen, l’Italien Umberto Nobile, l’Américain Lincoln Ellsworth et 12 hommes d’équipage survolent le Pôle Nord. L’expédition, partie de l’île de Spitzberg (Norvège) le 11 mai est arrivée à Teller (Alaska) le 15 mai. Elle a accompli un périple de 5 500 kilomètres. Les explorateurs rapporteront des données scientifiques nouvelles sur cette région peu connue.
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13 mai 1930 : Première traversée aéropostale de l’Atlantique Sud

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Le 13 mai 1930 s’achève la première traversée aéropostale de l’Atlantique Sud. Un hydravion Latécoère, piloté par Jean Mermoz, relie Saint-Louis-du-Sénégal à Natal, au Brésil, en 52 heures. Trois ans plus tôt, le même aviateur avait réalisé la première liaison Toulouse-Dakar.
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1931
13 mai
Election de Paul Doumer à la présidence de la République Française

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Paul Doumer (Aurillac, 22 mars 1857 - Paris, 6 mai 1932)
Né le 22 mars 1857, Paul Doumer fut le 14e président de la République française. Professeur de mathématiques et journaliste, il a rejoint le parti radical, et est élu président le 13 mai 1931, succédant à Gaston Doumergue. Il fut victime d’un attentat perpétré par un émigré russe le 6 mai 1932. Blessé par plusieurs balles, il a succombé à ses blessures le lendemain. Albert Lebrun lui a succédé à la tête de l’État.

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1937
13 mai
« J’ai épousseté le buste d’Électre »

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Electre est représentée pour la première fois par la troupe de Jouvet. A la confluence de la tragédie classique et de la modernité, la pièce de Giraudoux emprunte à la première le choix des thèmes et du mythe et à la seconde l’enquête policière et la psychologie. Le chœur de la tragédie antique est ainsi réinvesti dans le rôle du mendiant. Electre, le personnage qui donne le nom à la pièce, est dans une quête de vérité concernant la mort de son père. La révélation de celle s’accompagnera de la vengeance de la main d’Oreste.

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13 mai 1940 : Churchill présente son cabinet de guerre

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Le 13 mai 1940, trois jours après avoir été nommé Premier ministre par le roi George VI, Winston Churchill (66 ans) présente son cabinet de guerre à la Chambre des Communes. Empruntant une formule adressée par le nationaliste italien Giuseppe Garibaldi à ses Chemises rouges en 1860, l’orateur lance à l’adresse des députés et de ses concitoyens : « Je n’ai à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur ! » En France, Hitler a lancé une guerre-éclair fulgurante et chacun s’attend à une invasion de la Grande-Bretagne elle-même. Le vieux Lion va changer le destin.
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1943
13 mai
Les Alliés chassent l’Afrikakorps

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La défaite soudaine et complète de l’Afrikakorps achève la libération de l’Afrique du Nord. Entre 1941 et 1943, l’Afrikakorps, corps expéditionnaire allemand placé sous le commandement du maréchal Rommel, a affronté les forces alliés en Libye, en Égypte et en Tunisie. Après cette victoire, les Alliés commencent à envisager un débarquement en Italie.

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1958
13 mai
Alger se soulève pour rester français

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Le général Raoul Salan entre le général Jacques Massu et Jacques Soustelle, le 13 mai 1938 (DR)
La formation d’un ministère Pflimlin, favorable à l’ouverture de négociations avec le Front de libération nationale (FLN), suscite la colère des partisans de l' »Algérie française ». Ceux-ci en appellent au général de Gaulle pour maintenir la souveraineté de la France sur l’Algérie. La crise s’étend à la France métropolitaine. Le président de la République, René Coty, appelle alors le général de Gaulle au gouvernement. L’insurrection aura raison de la IVème République et de Gaulle instaurera rapidement la Ve République.

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1968
13 mai
Grande manifestation contre de Gaulle

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Les syndicats ouvriers (syndicats ouvrier (CGT, CFDT)) déclenchent une grève générale et appellent à rejoindre les étudiants qui manifestent depuis le début du mois. Une foule de 800 000 personnes (170 000 selon la police) envahit les rues de Paris aux cris de « 10 ans, ça suffit ! », en allusion au dixième anniversaire du retour au pouvoir de De Gaulle. Les manifestants dénoncent aussi la société de consommation et le chômage inhérent au régime capitaliste.
Voir aussi : Histoire de Paris – De Gaulle – Syndicat – Manifestation – Dossier histoire de Mai 68 – Histoire de la Cinquième République
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1981
13 mai
Jean-Paul II victime d’un attentat

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Des coups de feu sont tirés contre le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre à Rome, devant une foule de 20 000 fidèles. Le tireur, un Turc de 23 ans du nom de Mehmet Ali Agça, aurait été manipulé par les services secrets soviétiques. Jean-Paul II attribuera sa miraculeuse survie à l’intervention de la Vierge de Fatima et ne renoncera pas aux déplacements et à l’actiondiplomatique. Il circulera désormais parmi la foule dans une voiture blindée surnommée la « papamobile ».

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1993
13 mai
Human Bomb terrorise l’école maternelle de Neuilly

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Un homme cagoulé doté d’une arme de poing et d’explosifs fait éruption dans une classe maternelle de Neuilly-sur-Seine et prend en otages les 21 enfants et leur institutrice. Dépressif et en proie à des problèmes financiers, l’homme se fait appelé HB, pour Human Bomb, et menace de faire sauter la classe s’il n’obtient pas 100 millions de Francs. Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, prend en charge l’affaire tandis que Nicolas Sarkozy, maire de Neuilly et ministre du Budget, prend lui-même part aux négociations. Quinze enfants sont progressivement relâchés avant que le GIGN n’interviennent après deux jours de pourparlers. L’homme est alors abattu et les enfants libérés.

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Patrick

sources :

== diverses ….

Hérodote.net,

l’internaute

diverses pages du Web 

Vingt siècles de catholicisme par les textes

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Vingt siècles de catholicisme par les textes

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Homme de foi et historien des idées, François Huguenin offre une somme de textes emblématiques qui dessinent vingt siècles de pensée chrétienne. Une première.
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Faire une Histoire de l’Église par les textes, tel est l’ambitieux projet de François Huguenin, historien des idées. Une gageure qui a consisté à choisir deux cents textes emblématiques parmi des dizaines de milliers !
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L’auteur le souligne, c’est d’abord un livre qui raconte l’histoire de la religion catholique, pour en montrer les temps forts, articulations, innovations. Mais c’est aussi le livre d’un catholique romain qui, sans être spécialiste de théologie, d’exégèse ou de spiritualité, s’intéresse à tous ces domaines. Pour éviter le risque de subjectivité, voire de partialité, il s’est entouré de garde-fous : conseils extérieurs, auteurs de statuts et de sensibilités très différents, référence systématique au Catéchisme de l’Église catholique pour la doctrine… Son choix de textes s’articule autour de trois axes : intelligence de la foi (dogmes), rapport au monde, relation intime à Dieu. À l’intérieur desquels sont développés de nombreux thèmes : mystères de la foi, sacrements, Vierge Marie, vertus théologales, questions morales, liturgie, christologie, ecclésiologie, eschatologie, évangélisation, doctrine sociale, prière…

Renaissance print

Renaissance print (Photo credit: Wikipedia)

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L’ouvrage se divise en quatre grandes périodes chronologiques, présentées chacune en une dizaine de pages, tandis que chaque texte est précédé d’une courte explication sur le contexte, l’auteur et les enjeux : Ier-VIIe s. : les temps apostoliques et patristiques, temps de la mise en place du dogme et du passage à un monde chrétien ; VIIe-XVe s. : la construction de l’Église d’Occident au cours du Moyen Âge, période de grande foi (croisades, nouveaux ordres, âge d’or de la mystique occidentale), mais marquée de pages noires (schisme avec l’Église d’Orient, grand schisme d’Occident, Inquisition espagnole…) ; XVIe-XVIIIe : le temps des réformes (Réforme protestante, Contre-Réforme catholique, concile de Trente), des renaissances (missions dans le Nouveau Monde, renouveau pastoral, âge d’or de la mystique espagnole et de la spiritualité française) et des révolutions (Révolution française, qui se déchaîne contre l’Église catholique) ; XIXe-XXe s. : la recherche par l’Église, confrontée à la déchristianisation, à la modernité démocratique, aux idéologies (condamnations du libéralisme, du moder­nisme, du nazisme, du communisme), d’un nouveau rapport au monde, sans renier la doctrine, avec les conciles Vatican I et surtout Vatican II.

Copyright expired drawing of VaticN Onein 1870...

Copyright expired drawing of VaticN Onein 1870 in Saint Peter’s Basilixa during reign of Pius IX (Photo credit: Wikipedia)

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On trouvera des textes de l’Écriture, de nombreux Pères de l’Église (saint Jérôme, Pères cappadociens…), des conciles principaux (Nicée, Constantinople, Éphèse, Chalcédoine, Trente, Vatican I et II), du fondateur du monachisme occidental (saint Benoît, patron de l’Europe), des mystiques (béguines, mystiques rhénans, figures de la « dévotion moderne » accessible à tous, mystiques espagnols du Carmel, figures de l’École française de spiritualité, « petite voie » d’enfance spirituelle), de très grands penseurs (Origène, saint Augustin, saint Thomas d’Aquin, Pascal, Newman), de spirituels (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Père Caffarel), de fondateurs d’ordres (saints François d’Assise, Dominique et Ignace de Loyola), de missionnaires (saint François Xavier), des grandes encycliques, surtout sociales, de Léon XIII à Benoît XVI, de figures de la charité (Mère Teresa, Jean Vanier), d’écrivains et poètes du patrimoine littéraire européen (Dante, Péguy, Claudel, Bernanos), et bien d’autres, y compris Christian de Chergé et son testament spirituel.
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Des textes issus de l’Église d’Orient et d’Occident, avec la part belle donnée à l’Église récente. Des textes qui s’efforcent de présenter l’Église dans son intégrité doctrinale, sans textes de non-chrétiens ou d’opposants au Magistère, sauf pour illustrer un contexte (Tacite, Voltaire).
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Avec ses presque 850 pages, l’ouvrage est une précieuse somme, que tout catholique, soucieux de nourrir son intelligence de la foi, devrait avoir dans sa bibliothèque. Et en quelque sorte un complément à l’Histoire générale du christianisme parue en 2010 (Puf).

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patrick

sources :

— famille chretienne

— P.U.P.S.

Jacqueline de ROMILLY


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Jacqueline de ROMILLY

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Jacqueline de ROMILLY (1913-2010)

Élue en 1988 au fauteuil 7 de l’Académie Française

Grand-croix de la Légion d’honneur
Grand-croix de l’ordre national du Mérite
Commandeur des Palmes académiques
Commandeur des Arts et des Lettres
Commandeur des ordres grecs du Phénix et de l’Honneur

Prédécesseur : André ROUSSIN
Successeur : Jules HOFFMANN

Philologue, essayiste

Français : Médaille de l'Académie des inscript...

Français : Médaille de l’Académie des inscriptions et belles-lettres  (Photo credit: Wikipedia)

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Biographie

Née à Chartres, en 1913 (fille de Maxime David, professeur de philosophie, mort pour la France, et de Jeanne Malvoisin), a épousé en 1940 Michel Worms de Romilly.
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Études à Paris : au lycée Molière (lauréate du Concours général, la première année où les filles pouvaient concourir), à Louis-le-Grand, à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (1933), à la Sorbonne. Agrégée de lettres, docteur ès lettres, elle enseigne quelques années dans des lycées, puis devient professeur de langue et littérature grecques à l’université de Lille (1949-1957) et à la Sorbonne (1957-1973), avant d’être nommée professeur au Collège de France en 1973 (chaire : La Grèce et la formation de la pensée morale et politique).
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Du début à la fin, elle s’est consacrée à la littérature grecque ancienne, écrivant et enseignant soit sur les auteurs de l’époque classique (comme Thucydide et les tragiques) soit sur l’histoire des idées et leur analyse progressive dans la pensée grecque (ainsi la loi, la démocratie, la douceur, etc.). Elle a également écrit sur l’enseignement. Quelques livres sortent de ce cadre professionnel ou humaniste : un livre sur la Provence, paru en 1987, et un roman, paru en 1990, ainsi que quatre volumes de nouvelles.
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Après avoir été la première femme professeur au Collège de France, Jacqueline de Romilly a été la première femme membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1975) et a présidé cette Académie pour l’année 1987. Elle est membre correspondant, ou étranger, de diverses académies : Académie du Danemark, British Academy, Académies de Vienne, d’Athènes, de Bavière, des Pays-Bas, de Naples, de Turin, de Gênes, American Academy of Arts and Sciences, ainsi que de plusieurs académies de province ; et docteur honoris causa des universités d’Oxford, d’Athènes, de Dublin, de Heidelberg, de Montréal et de Yale University ; elle appartient à l’ordre autrichien « Ehrenzeichen für Wissenschaft und Kunst », a reçu, en 1995, la nationalité grecque.
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Prix Ambatiélos de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1948), prix Croiset de l’Institut de France (1969), prix Langlois de l’Académie française (1974), Grand prix d’Académie de l’Académie française (1984), prix Onassis (Athènes, 1995) et diverses récompenses grecques, dont en 2008 le prix du Parlement hellénique.

Élue à l’Académie française, le 24 novembre 1988, au fauteuil d’André Roussin (7 fauteuil).
Morte à Paris le 18 décembre 2010.

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Œuvres de Jacqueline de ROMILLY
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1947 Thucydide et l’impérialisme athénien. La pensée de l’historien et la genèse de l’œuvre (Les Belles-Lettres)
1953 Début de l’édition et traduction de Thucydide pour la collection des Universités de France assoc. G. Budé) : sortie du livre I. Les autres volumes suivront : livres VI et II, en collaboration avec L. Bodin (1955), livre II (1962), livres IV et V (1967). Pour les livres V et VIII, collaboration à l’édition et traduction de Raymond Weil
1956 Histoire et raison chez Thucydide (Les Belles-Lettres)
1958 La Crainte et l’angoisse dans le théâtre d’Eschyle (Les Belles-Lettres)
1960 L’évolution du pathétique, d’Eschyle à Euripide (PUF)
1968 Time in Greek Tragedy (Cornell University Press : Messenger Lectures) ; texte français publié chez Vrin en 1971
1969 Nous autres professeurs (Fayard)
1970 La Tragédie grecque (PUF)
1971 La Loi dans la pensée grecque, des origines à Aristote (Les Belles-Lettres)
1975 Problèmes de la démocratie grecque (Hermann)
1976 Magic and Rhetoric in ancient Greece Jackson Lectures (Harvard University Press)
1977 The Rise and Fall of States according to Greek Authors Jerome Lectures (Michigan University Press)
1979 La Douceur dans la pensée grecque (Les Belles-Lettres)
1980 Précis de Littérature grecque (PUF)
1984 « Patience mon cœur », L’Essor de la psychologie dans la littérature grecque classique (Les Belles-Lettres)
1984 L’enseignement en détresse (Julliard)


1985 Homère (PUF)
1986 La Modernité d’Euripide (PUF)
1987 Sur les chemins de Sainte-Victoire (Julliard)
1988 Les Grands Sophistes dans l’Athènes de Périclès (Le Fallois)
1989 La Grèce antique à la découverte de la liberté (Le Fallois)
1990 Histoire de la guerre du Péloponèse, de Thucydide, éd., trad. et notes (Robert Laffont)
1990 La Construction de la vérité chez Thucydide (Julliard)
1990 Ouverture à cœur, roman (Le Fallois)
1991 Écrits sur l’enseignement (reprise de deux livres antérieurs) (Le Fallois)
1992 Pourquoi la Grèce ? (Le Fallois)
1993 Les Œufs de Pâques, nouvelles (Le Fallois)
1993 Lettre aux parents sur les choix scolaires (Le Fallois)
1995 Rencontres avec la Grèce antique (Le Fallois)
1995 Tragédies grecques au fil des ans (Les Belles-Lettres)
1995 Alcibiade ou Les dangers de l’ambition (Le Fallois)
1996 Jeux de lumière sur l’Hellade (Fata Morgana)
1997 Hector (Le Fallois)
1998 Le Trésor des savoirs oubliés (Le Fallois)
1999 Laisse flotter les rubans, nouvelles (Le Fallois)
2000 La Grèce antique contre la violence (Le Fallois)
2001 Héros tragiques, héros lyriques (Fata Morgana)
2002 Sous des dehors si calmes (Le Fallois)
2003 Une certaine idée de la Grèce, entretiens avec Alexandre Grandazzi (Le Fallois)
2004 De la flûte à la lyre (Fata Morgana)
2006 Les roses de la solitude (Le Fallois)
2006 Jacqueline de Romilly raconte l’Orestie d’Eschyle (Bayard)
2006 Actualité de la Démocratie athénienne (Bourin Éditeur)
2007 Dans le jardin des mots (Le Fallois)
2008 Le sourire innombrable (Le Fallois)
2008 Petites leçons sur le grec ancien, en collaboration avec Monique Trédé (Stock)
2009 Les révélations de la mémoire (Le Fallois)
2010 La grandeur de l’homme au siècle de Périclès (Le Fallois)
2011 Jeanne (œuvre posthume) (Éditions de la Loupe)
2012 Ce que je crois (œuvre posthume) (Le Fallois)

 

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Discours et travaux académiques
de Jacqueline de ROMILLY
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L'Institut de France building

L’Institut de France building (Photo credit: Wikipedia)

–Discours de réception et réponse de M. Alain Peyrefitte, 26 octobre 1989.
–Discours sur la vertu. Séance publique annuelle, 6 décembre 1990.
–La Langue et la Liberté. Discours pour la célébration du 300e anniversaire de la 1re publication du Dictionnaire de l’Académie française, 26 mai 1994.
–Le Rayonnement des Humanités à l’École normale supérieure. Séance publique annuelle des Cinq Académies, 18 octobre 1994.
–Discours prononcé à l’occasion du bicentenaire de l’Institut de France, à la Sorbonne, 10 octobre 1995.
–Réponse au discours de réception de M. Hector Bianciotti, 23 janvier 1997.
–Discours prononcé lors de la cérémonie organisée en hommage à Jean Bernard, 17 octobre 2006.
–Enseignement et éducation. Séance publique annuelle des Cinq académies, 28 octobre 2008.

 

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patrick

sources :

— canal académie

 

 

 

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Les racines grecques de l’Europe
selon Jacqueline de Romilly,
de l’Académie française

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Les racines grecques de l’Europe
selon Jacqueline de Romilly, de l’Académie française
C’est en tant qu’hélleniste que Jacqueline de Romilly s’exprime ici sur l’Europe. Elle rappelle que la démocratie est née en Grèce mais aussi que plusieurs grands auteurs grecs ont critiqué cette conception. Elle offre ainsi à notre réflexion sur la question européenne la profondeur historique indispensable. Et elle n’omet pas de s’adresser tout particulièrement aux jeunes Européens : découvrez, en l’écoutant, son message…

Thucydide

http://www.canalacademie.com/ida1723-Les-racines-grecques-de-l-Europe.html

Émission proposée par : Elizabeth Antébi
Référence : HIST702
Adresse directe du fichier MP3 : http://www.canalacademie.com/emissions/hist702.mp3
Adresse de cet article : http://www.canalacademie.com/ida1723-Les-racines-grecques-de-l-Europe.html

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Cette émission a été enregistrée au printemps 2007, deux ans et demi avant la disparition de Jacqueline de Romilly. Jacqueline de Romilly, paladin éternel des Humanités, toujours riche de suggestions, d’idées, toujours à l’écoute de notre temps, se soucie du devenir commun européen, d’une Europe qui serait culturelle, avec en son coeur les Humanités : elle nous parle de la nécessité du « nomos », de la loi qui protège le faible et le défend contre les outrages et la violence.

Elle rappelle que dans la cité grecque, la liberté de tous était engagée lorsque dans une guerre, on emmenait les femmes, les enfants, les vaincus en esclavage, que la liberté est donc affaire collective autant qu’individuelle.

Elle voudrait enfin que l’instruction civique passe par un retour aux textes des grands auteurs, non seulement des auteurs grecs qui eurent tant le souci de l’universel, non seulement des textes latins, mais des textes de toute la littérature qui nous parle de l’homme, sur tous les modes, dans toutes les langues, de tous les temps. « Les journalistes, aujourd’hui, vont vers le plus rapide. Les Grecs, eux, allaient vers le plus profond. »

Français : Bibliothèque Jacqueline de Romilly ...

Français : Bibliothèque Jacqueline de Romilly à Crosne, le jour de son inauguration, le 7 septembre 2011 (Photo credit: Wikipedia)

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Pour en savoir plus :
D’autres émissions avec l’académicienne :

–Rencontre avec Jacqueline Worms de Romilly, une grande dame du Quai Conti

http://www.canalacademie.com/ida525-Rencontre-avec-Jacqueline-Worms-de-Romilly-une-grande-dame-du-Quai-Conti.html

–Thucydide et la construction de la vérité en histoire, avec Jacqueline de Romilly

http://www.canalacademie.com/ida3248-Thucydide-et-la-construction-de-la-verite-en-histoire-avec-Jacqueline-de-Romilly.html

–Jacqueline de ROMILLY

http://www.canalacademie.com/idm13-+-Jacqueline-Worms-de-Romilly-+.html

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patrick

sources :

— canal académie

Humour post électoral …..

Pardon, je n’ai pas pu résister …..

Humour, Mesdames, Messieurs, Humour !!!!

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La flotte française se réduit comme le reste…

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 les 3 principaux navires de guerre Français :

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1°) Porte avions Charles De Gaulle

2°) Porte avions Jacques Chirac

3°) Porte avions François Hollande

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Rigoule pas, ci toi ki kask !…

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UNE NOUVELLE version de BÉCASSINE

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Patrick

sources :

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Portrait d’André Vauchez Historien

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Portrait d’André Vauchez

Historien de la spiritualité médiévale

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Historien du catholicisme, spécialiste des spiritualités et mouvements religieux au Moyen Âge, et académicien depuis onze ans, André Vauchez n’est pas de ces savants qui réservent le fruit de leurs recherches aux cénacles scientifiques. Au contraire, formidable pédagogue, il se montre soucieux de confronter sa connaissance du monde médiéval au monde contemporain, afin d’être utile à tous. En un mot transmettre.

Portrait d'André Vauchez

André Vauchez

© Stéphane Ouzounoff


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Il suffit de lire sa biographie de François d’Assise ou le Dictionnaire du christianisme qu’il a dirigé, ou de l’écouter pour s’en convaincre, André Vauchez aime transmettre. Le fond demeure scientifiquement rigoureux mais la forme n’hésite pas à recourir aux images contemporaines pour permettre à tout lecteur d’en recevoir le message fondamental. C’est avec de tels savants, qui manient avec justesse une Histoire « incarnée » que le lecteur ou l’auditeur a le sentiment de grandir.
Né, en 1938, d’une famille longtemps marquée par les blessures allemandes (son père l’orienta vers la langue de Shakespeare plutôt que vers celle de Goethe), André Vauchez, lycéen à Strasbourg, a la chance de se frotter au père Congar exilé là tout en bénéficiant de la protection d’un évêque éclairé, Jean-Julien Weber.
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L’excellence a un temple – l’École normale supérieure de la rue d’Ulm –, une contrainte – l’agrégation – et une mission – l’enseignement dans le secondaire. André Vauchez connaît les trois, fort brièvement pour la troisième. Dès 1965, il rejoint l’École française de Rome, où dominent les latinistes, où s’imposent les archéologues, où les historiens sont alors tolérés.
Historien, André Vauchez l’est passionnément devenu, grâce notamment à Michel Mollat (1911-1996), rencontré en licence et sous l’autorité duquel il prépare son mémoire de maîtrise puis sa thèse – plus tard, il le rejoindra comme assistant à la Sorbonne. Loin des spécialisations à outrance désormais en cours, Michel Mollat touche à l’histoire économique, maritime, sociale (les pauvres au Moyen Âge), ou religieuse.
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Fort d’apports aussi contrastés que ceux de Jacques Le Goff (né en 1924), qui dispense rue d’Ulm un cours « éblouissant » sur le travail au Moyen Âge, ou d’Henri-Irénée Marrou (1904-1977) et d’Alphonse Dupront (1905-1995) en Sorbonne, André Vauchez fait son miel en une ruche qu’il se choisit : les archives du Vatican. Là et en quelques autres lieux, il élabore sa thèse d’État, soutenue en 1978 après treize années de labeur : La sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Âge d’après les procès de canonisation et les documents hagiographiques.

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Agent de liaison
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Une telle optique apparaît à l’époque inenvisageable pour des études historiques françaises qui maintiennent dans leur angle mort la notion de sainteté, affaire confessionnelle ne regardant que les théologiens. Toute insertion universitaire et scientifique en la matière semble illusoire de ce côté-ci des Alpes, tandis qu’au-delà les universités italiennes, « paradis pour l’histoire religieuse », mettent l’accent dès les années 1960 sur le prophétisme, les mouvements apocalyptiques ou millénaristes, le surnaturel.
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Agent de liaison entre les deux historiographies nationales, André Vauchez s’avère en outre longtemps proche de l’école des Annales, tout en ne rejoignant pas son bastion (l’École des hautes études en sciences sociales), préférant s’en tenir à l’université (Rouen puis surtout Nanterre). À partir des années 1980, une débauche de structuralisme, une soif de modélisations et de théories, éloignent celui qui préfère se définir comme un « tâcheron » plutôt que comme un « philosophe » de l’histoire.
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Ses recherches lui vaudront un succès inattendu aux États-Unis d’Amérique, où fleurissent les études de genre (« gender studies ») développées par le mouvement féministe. André Vauchez a en effet abordé de front la question des saintes (Catherine de Sienne, Jeanne d’Arc), mais également celle de la pression laïque sur l’Église médiévale en une époque de tension entre « religion vécue » et « religion prescrite », durant laquelle les femmes jouèrent un rôle déterminant.
La tentation biographique a fini par atteindre André Vauchez, tout comme elle avait touché les codirecteurs des Annales (Jacques Le Goff avec son Saint Louis, Marc Ferro avec ses Nicolas II et Pétain) et cela donne, en 2009, François d’Assise, entre histoire et mémoire (éd. Fayard), ouvrage remarquable de rigueur inspirée, qui démontre avec hauteur et familiarité que « la vérité d’un personnage historique n’est pas séparable de sa transmission ».
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Rompant avec l’iconographie simplement illustrative, ce livre fait face aux images et leur donne un statut égal aux textes, les arrachant par là au monopole longtemps assoupi des historiens de l’art, confinés dans des questions de datation et d’attribution.

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Partisan de la confrontation intellectuelle tant qu’elle ne dégénère pas en querelles personnelles ni en polémiques publiques, André Vauchez a vécu, à la fin du XXe siècle, les trente glorieuses de Clio, dans le sillage désormais disparu des ventes mirifiques en librairie de Montaillou village occitan (1975) d’Emmanuel Leroy Ladurie, le plus fort tirage jamais atteint par un ouvrage savant.

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Entre Paris et Rome
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L’histoire est ogresse devenue, se repaissant d’autres sciences, dont l’anthropologie. André Vauchez rappelle que sa génération a réinterprété ce qu’elle avait reçu. Il cite Les Rois thaumaturges (1924) de Marc Bloch, ouvrage audacieux et tenu en lisière, jusqu’à sa réédition, un demi-siècle plus tard, nanti d’une préface de Jacques Le Goff, qui devait lui faire enfin rencontrer un lectorat mérité.
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Les tâches aussi honorables que prenantes n’ont pas manqué à André Vauchez, notamment lorsqu’il dirigea, de 1995 à 2003, l’École française de Rome (déjà modernisée avant lui par Georges Vallet entre 1970 et 1983). Il aura donc passé, en tout, dix-huit ans à Rome (il avait dirigé sept ans les études de la section médiévale de l’École française dans les années 1970). La vie de ce chrétien profondément attaché au concile Vatican II, dont il observa les premiers effets en 1965 comme membre d’une École qu’il devait diriger trente ans plus tard, apparaît en miroir de ses recherches sur le renouveau laïc dans la foulée de la réforme grégorienne.
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Homme d’innombrables articles aussi pointus que panoramiques, André Vauchez aspire aujourd’hui aux vastes synthèses à propos de recherches qui cheminent en lui depuis quelques décennies, ainsi le prophétisme judéo-chrétien à travers les âges, les hérésies, les pèlerinages.
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Comme pour l’accompagner dans le renouvellement de telles problématiques, les cloches de l’église Saint-Léon voisine résonnent dans son appartement parisien, même si elles émanent d’un clocher aux allures elliptiques d’Europe du Nord et donc en forme de pied de nez à ce Romain de cœur, de raison et de foi.

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Biographie

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1938 Naissance à Thionville
1958 Intègre l’École normale supérieure
1962 Agrégé d’histoire
1965-1968 Membre de l’École française de Rome.
1968-1972 Assistant, puis maître-assistant d’histoire du Moyen Âge à la Sorbonne
1972-1979 Directeur des études médiévales à l’École française de Rome
1980-1995 Professeur aux universités de Rouen puis (1983) de Nanterre
1998 Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
1995-2003 Directeur de l’École française de Rome

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Bibliographie

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La Spiritualité du Moyen Âge occidental VIIIe XIIIe siècle, éd. PUF, 1975, rééd. Points-Seuil, 1994.
La Sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Âge (1198-1431), éd. École française de Rome, 1981.
Les Laïcs au Moyen Âge, pratiques et expériences religieuses (recueil d’articles), éd. du Cerf, 1987.
Saints, prophètes et visionnaires. Le pouvoir du surnaturel au Moyen Âge (recueil d’articles), éd. Albin Michel, 1999.
François d’Assise, éd. Fayard, 2009.

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patrick

sources :
http://www.mondedelabible.com